Que faire...( Iseult]

Encore une nuit sans sommeil… j’avais beau l’avoir vu, avoir échangé quelques phrases avec elle, je ne me retrouvais pas dans ce que j’étais... Je ne savais plus ce que je devais faire… Servir juste la cause des vampires, quitte à mourir au combat… La mort n’était-elle pas l’échappatoire le plus simple ? Et si je me trompais, et si en fait elle voulait me tester… Voir ce qu’elle était vraiment pour moi… Et ce type qui la suit comme un petit chien et ses pensées qui m’étaient insupportables… Je n’avais qu’une envie, lui arracher sa tête et retirer à jamais cette insuffisance qu’il avait dans le regard…

C’était sur un arbre que j’avais élu domicile, je n’étais pas encore près à me mélanger à la communauté. Je m’étais habitué à cette solitude et quand bien même j’aurais eu envie de rejoindre le campement des vampires exilés, je n’y aurais pas trouvé ma place. Je n’en avais pas d’autre que le noir. Je m’en voulais énormément. Je gâchais toujours tout, je m’interdisais le bonheur ainsi qu’à celui de mon entourage… Je pensais bien sûr à mon Iseult qui n’était plus mienne d’ailleurs… Je doutais qu’elle veuille le redevenir un jour. Je pensais sincèrement que je n’étais plus rien qu’un mauvais souvenir pour elle… Je l’avais fais trop souffrir, et rien qu’en y pensant les larmes me montaient aux yeux mais je les retenais, je ne devais pas pleurer, je n’avais pas le droit, je méritais de souffrir, je devais donc l’accepter sans me plaindre. J’ai cherché j’ai trouvé… Point.

Je regardais la lune, perché sur ma branche. Mais elle était bien fade sa beauté face à Iseult, ma princesse, mon soleil, mon cœur… Tout mon être lui appartenait… Même quand je décidais sur un coup de tête de partir, je ne pouvais pas supporter sa perte… ne pas la sentir contre moi, ne plus l’avoir dans mes bras, ne plus l’entendre était un véritable supplice que je m’infligeais tout seul comme un grand… Je me trouvais tellement idiot. J’aurais voulu mourir. Oui là tout de suite, foudroyé sur place, qu’il ne reste plus rien de la tâche que je représente… Et ce François, qu’il aille au diable… Suis-je donc obligé d’assisté à sa victoire ? Qui me dit qu’Iseult ne l’aimera jamais ? Dans ma tête, une seule phrase se répétait en boucle. * je me hais.* C’est avec colère que je me levais sur ma branche et sautais au sol, après la souffrance, la colère, celle que je ressentais contre moi. je me mis alors à me défouler sur un tronc en me lamentant comme une âme en peine. Je devenais fou. Je n’étais plus simplement fou d’elle, j’étais devenu un malade mental. Toute cette torture mentale que je m’imposais me montait à la tête. Je dis alors toujours dans la colère assez fort.

Je veux mourir !!!!

Cette phrase se répéta dans le silence imposant de la nuit. Je tombais à genoux comme un criminel suppliant son bourreau de l’achever tout de suite…

Oui, si je ne vivais plus dans ses yeux je voulais mourir, si elle me fuyait je devais mourir. Plus rien ne me rattachais à la vie si elle n’était plus là… Sans elle je ne suis rien, plus rien du tout, une ombre errante… Cela dit, je le méritais amplement de souffrir… je ne méritais que ça d’ailleurs… Un sanglot. D’où venait-il ? Je redressais la tête regardant l’endroit d’où venait le bruit et tombais sur.. Et bien sur elle… Je venais de me trahir. Je me relevais d’un bon, la souffrance encore visible sur mes traits mais avec conviction je parvins à tous les effacer. Seul mon regard restait douloureux et détruit. On dit que les yeux sont le reflet de l’âme… La mienne était sombre et douloureuse voilà tout… Au départ je la regardais dans les yeux. Encore ce lourd silence que je ne parvenais pas à lever… J’étais déjà mort intérieurement. Je n’étais plus qu’un fantôme agonisant. Déjà que je devais être la pire chose dans sa vie, me voir aussi faible maintenant devait achever le portrait qu’elle se faisait de moi… Mais la colère était encore bien trop présente dans mon être, même si elle ne se voyait plus, elle m’irradiait tout entier. Finalement cette colère refit surface, laissant sortir de ma bouche si souvent close.

Tu as devant toi un lâche. Celui que tu fuis comme la peste comme il ta fuis il y a déjà deux ans. Il ne te fera plus souffrir je t’en fais le serment.

Puis je me mis à courir dans la pénombre pour lui échapper et m’enfoncer dans les ténèbres à tout jamais. Je ne voulais plus en ressortir. J’étais né en enfer, je mourrai en enfer… je courais aussi vite que je pouvais, puis finis par m’arrêter, immobile comme une statue dans le marbre…

J’entendis son « Non ! » raisonner dans ma tête… Si je me stoppais c’est que je me rendis compte que je venais de lui redire ce que je lui avais dis il y a deux ans avant de disparaître… Je venais de recommencer... J’étais fou, complètement fou… Je regardais derrière moi, le chemin que je venais de traverser en courant… Non. Je ne devais pas faire la même erreur. Je respirais un grand coup bien que se soit inutile puis je revins sur mes pas aussi vite que j’étais venu. Je la retrouvais étendu au sol, encore plus détruite encore, sanglotant silencieusement. Cette vision me brisa encore une fois. Je n’étais qu’un imbécile… J’hésitais quelques secondes puis je m’approchais tout doucement d’elle, puis m’agenouillais près d’elle, à quelques centimètres à peine. Je la regardais perdu, mon regard gardait cette colère, cette souffrance et cette culpabilité qui ne me quittait jamais. Je n’osais pas la toucher, j’estimais ne pas en avoir le droit…Mais je m’étais à nouveau fermé dans mon mutisme, je ne pouvais parler, et ne parlerais pas, sauf si j’y étais obligé… Je la regardais, sentant les larmes me monter au yeux à nouveau… Je restais là, immobile telle une statue encore une fois…

Elle leva la tête au froissement de ma chemise, ses yeux étaient plein de larmes, plusieurs coulaient d’ailleurs sur ses belles joues blanches… Je plongeais mon regard sombre dans le sien, puis elle se redressa se retrouvant à quelques centimètre de moi, je pouvais sentir son souffle, sa douce haleine, son doux parfum. Puis elle posa brièvement ses lèvres sur les miennes, je fus secoué tout entier par un courant électrique se déplaçant dans toute ma colonne vertébrale… Ce choc était encore plus fort que tout ceux que j’avais pu avoir avant en la touchant et l’embrassant. Ses lèvres, sa peau, son regard, je n’en pouvais plus. Je l’aimais de tout on être, j’aimais tout en elle… J’avais fermé les yeux sous le choc de ce long frisson. Il m’avait manqué, tout en elle m’avait manqué… Elle baissa la tête comme honteuse. « Pardon ». Il n’y a pas de pardon ici ! Je glissais doucement mes doigts sous son menton pour lui relever son beau visage plein de larmes. Ces larmes dont j’étais responsable… L’attirance était trop forte, j’attirais doucement son visage vers le mien, m’approchant moi-même, puis je l’embrassais quelques instant tendrement puis me reculais un peu toujours en la regardant dans les yeux. Les mêmes frissons me parcourant…

Elle entoura alors mon cou de ses bras, m’attirant à nouveau à elle, m’embrassant une nouvelle fois. Mêmes frissons, tous aussi forts les uns que les autres. J’avais enfin l’impression de respirer, une impression de renaissance… Je me sentais entier et bien… Sensation qui ne m’avait pas habité pendant deux ans. Puis nos lèvres se séparèrent de nouveau et je sentis son visage au creux de mon cou. Nouvelle sensation agréable. Je passais mes bras autour de son buste pour la serrer contre moi. Je ne la lâcherais plus. Je voulais la garder dans mes bras pour l’éternité. « Tu m’as tellement manqué… » Puis elle éclatait à nouveau en sanglot, je la serrais un peu plus contre moi, tourna le plus possible ma tête pour couvrir sa tempe de baisers. Mais je n’arrivais toujours pas à parlé car je n’en éprouvais pas un véritable besoin comme depuis deux ans… De toute façon aucun mot n’était assez fort pour décrire mes sensations, mon amour, mes envies, mon bonheur d’être là aussi proche d’elle. Elle agrippa ma chemise me serrant le plus possible à elle comme si elle avait peur que je m’en aille, que le vent m’emporte une nouvelle fois… Mais que voulez-vous je faisais partis de ses personnes complexes et maso qui on un besoin de se faire du mal, de se torturer. Je ne voulais plus être ainsi, je ne voulais plus la détruire, la rendre malheureuse. Je voulais revoir ce beau sourire que j’aimais tant voir naître sur son parfait visage. Plus de nuage, que du soleil… Mais cela allait être difficile pour le moment avec ces loups au pouvoir… « Pourquoi es-tu parti ? » Voilà la question que je redoutais… Je craignais qu’à ma réponse elle ne veuille plus de moi, qu’elle me haïsse encore un peu plus… J’avais agis en lâche. J’avais eu peur de ne pas être à la hauteur, c’était de la peur… Je ne pensais pas être capable d’apporter du bien à son fils que je savais maintenant défunt… Il est vrai que j’avais caché la raison de mon départ… C’était peut-être ça le pire, elle ne savait pourquoi j’étais parti. A coup sûr elle avait pensé que c’était parce que je ne l’aimais plus. Comme tout le monde le pense autour d’elle… mais ils ont tord. Je n’aimais, n’aime et n’aimerai qu’elle. A jamais, je lui ai donné mon cœur et elle sera la seule à en bénéficié. Je n’appartiens à personne… Je restais silencieux posant mon regard au loin. Je ne voulais pas répondre…

Je me demandais ce qui se serait passé si je n’étais pas revenu sur mes pas, si ne m’étais pas rendu compte de ce que je venais de faire… Serait-elle restée à pleurer au sol ? Comment avait-elle réagit quand j’étais parti la dernière fois ? Je m’étais interdis d’y penser pour ne pas m’achever un peu plus. Avait-elle eu comme moi cette envie de mourir quasiment à chaque instant ? Elle semblait comme moi fatigué, avait-elle aussi mal dormit que moi ? je connaissais son sommeil qui avait une fâcheuse tendance à aller vers le cauchemars. Surtout si elle avait perdu Léo… Cela avait dû en rajouter une bonne couche… Je m’en voulais tellement, je méritais de souffrir encore un peu… non beaucoup même… « Je t’en supplie, dis le moi… Ca fait deux ans que cela me torture l’esprit… » Je me mordais la lèvre inférieur… Elle releva sa tête pour me regarder suppliante… Je la regardais quelques instants dans les yeux. Pourquoi j’étais parti… Je pris une grande respiration, ses dernier temps, parler me coutait pas mal. Je finis par dire.

J’ai… J’ai eu peur de.... J’ai eu peur de ne pas être à la hauteur… Je… Je n’ai agis ainsi que par peur et du tout à cause de toi… Tout vient de moi…Car je suis un lâche…

Je baissais la tête honteux, je me sentais tellement nul et inutile…

Non il avait été normal qu’elle veuille garder son enfant. Je m’en serais encore plus voulu si je l’avais obligé à l’abandonner. C’était pour cela notamment que j’étais parti. Je n’avais pas voulu l’obliger à choisir entre son enfant et moi , alors j’étais parti. Et je ne lui en voulais absolument pas, au contraire, je la trouve bien courageuse d’avoir voulu le garder quand on sait ce qu’il représente… C’est moi qui aurais dû me montrer plus tolérant… Ce gamin ne m’avait rien fait, j’aurais dû essayer de le connaître sans m’arrêter à son père… J’aurais pu faire comme si il avait été de moi, mais non, j’avais fuis…

Je la sentais chercher mon regard, étant plus petite que moi, elle n’eu pas trop de mal. Je fuyais le sien le plus possible. Sa main sur ma joue, une nouvelle décharge. « Je…Je voudrais qu’on oublie ça…Cela fait parti du passé et je veux que ça y reste. » Elle releva mon visage, m’obligeant à la regarder, elle embrassa mes lèvres. « Tu es là et c’est tout ce qui compte maintenant. » Un nouveau baiser. « Je t’aime… » Je sentais l’émotion m’étreindre. Je restais scotché qu’elle me pardonnait aussi vite dirons-nous… Je dis alors en la regardant dans les yeux.

Je ne pensais pas que tu accepterais mon retour aussi vite… Je suis..Agréablement surpris… Je.. Je ferais mon possible pour ne plus te décevoir… Tu es tout ce qui compte et tout ce que j’aime, jamais je ne pourrais me passer de toi !

Voilà, c’était dit. Je m’emparais de ses lèvres amoureusement. Puis lâchais ses lèvres à contre cœur. Elle posa son front contre le mien, je fermais moi-même les yeux. Puis comme si nous étions en parfaite harmonie, nous ouvrîmes les yeux exactement en même temps. Je la regardais regarder autour de nous, pour ma part je ne pouvais pas détacher mes yeux d’elle… « Viens, rentre avec moi… » Je dis alors spontanément.

Tout ce que tu voudras mon amour

Je me levais après elle et elle entrelaça nos doigts et nous commençâmes à marcher. J’étais sur un petit nuage, c’était juste parfait. J’étais enfin apaisé, calmé, tout simplement bien. Le temps passait doucement, enfin c’est ce que je voulais alors je me persuadais qu’il passait lentement. En tout cas nous marchions longtemps et ça c’était vrai. Je savourais chaque seconde. Quand nous arrivâmes au campement, je vis l’homme brun de l’autre fois. Son regard éblouissant n’allait pas durer longtemps, je me rapprochais alors rapidement en passant mon bras sur les épaules d’Iseult en lui lançant un regard arrogant comme je savais bien les faire. C’était jouissif, comme ses pensées je les buvais, un flot d’insulte charmant ! Iseult rentra la première dans la tente, je lançais un dernier regard en direction de François et entrais avec un grand sourire. Iseult riait doucement, qu’il m’était doux de l’entendre. C’était juste fabuleux. « Je suppose qu’il est furieux ! » je ris légèrement et répondis de façon complice.

Tu n’as pas idée ! Crois moi, moi je n’ai pas le droit aux belles déclarations distinguées !

Je passais une main dans mes cheveux toujours en gardant un beau sourire. Rien que voir la tête de ce vampire, raaah j’adore, je ne me priverais pas de le faire enrager !

Le pauvre ? Cet être infâme qui tournait beaucoup trop auprès de la femme de mon cœur ? A sa décharge… Quand il est arrivé dans la circulation, je n’étais plus présent… Il aurait peut-être pu la rendre heureuse… En tout cas rien qu’en lisant ses pensées je le sentais approcher de près la perfection et cela m’agaçait au plus haut point. Jamais je ne serais à sa hauteur et pourtant c’était moi que Iseult voulait. Ce que je ne comprenais pas bien d’ailleurs, qu’est-ce qu’elle pouvait apprécier chez un monstre qui s’évertuait de la faire souffrir de quelque manière que se fut. Mais j’y excellai. Il n’a rien fait de mal ? Si. Il l’a désiré trop ardemment. Et l’envie est l’un des pêchers capitaux. Et ses pensées sont loin d’être très catholiques… Voilà les seuls défauts réels que je lui trouvais : la luxure et l’envie. Je le voyais vraiment comme un homme presque parfait. J’avais toujours vite fais de me démolir auprès de la concurrence mais pour Iseult étrangement j’étais près à me battre corps et âme. Tant qu’elle voudrait de moi, lui ne l’approcherait pas. Je la regardai allumer une bougie qui éclairait maintenant la tente avec modestie. Sa tente était propre, humble, paisible et honnête. Le faire enrager ? Oh que oui ! Je ne m’en empêcherai pour rien au monde. Quelle joie intense celle qui m’habite quand je croise son regard noir et que j’y réponde par un sourire arrogant que je ne desserre qu’aux malheureux prétendants qui voudraient un peu trop tenter leur chance… je rajoutais un léger sourire en coin tout en la regardant tendrement.

Le faire bouillir intérieurement oui.

Quand elle s’approcha de moi tout en passant ses bras autour de mon cou, je l’accueillis dans mes bras grands ouvert pour l’enlacer tendrement encore une fois et la serrer tout contre moi. Je répondis à son affirmation.

Il n’est pas si désespéré que ça. Il y croit dur comme fer et serait près à me demander en duel pour ta main. Et pour ce qui est du méchant, il n’y a pas de mal à l’être avec un prétendant quasiment omniprésent.

Je lui adressais un rapide clin d’œil. Je me délectais de la sensation que ses lèvres sur les miennes me procuraient. Un délice, comme du miel. Je la laissais caresser mes cernes de ses doigts fins et tièdes sans la perdre des yeux. Dormir ? Je n’en avais pas envie… Cela faisait un moment que je n’avais plus envie de dormir… Mais maintenant qu’elle retrouvait sa place entre mes bras, j’accueillerai les nuits avec plus d’entrain. Je répondis alors doucement tout en caressant doucement sa joue suivant chaque contour avec précision comme pour vérifier qu’ils étaient bien toujours les mêmes, si ma mémoire n’avais pas été défectueuse…

Dormir ? Alors que nous venons à peine de nous retrouver ? Pas encore non.

« Je n'ai jamais vu une telle obstination chez une personne, cela fait un an qu'il en voit de toutes les couleurs et il ne lâche pas l'affaire, il devient fatiguant à force. Tu n'as pas changé, toujours aussi jaloux ! » Un an que cet énergumène lui tournait autour. J’imaginais sa déception à mon retour et de quelle façon Iseult est venue vers moi comme si…Comme si ces deux dernières années n’avaient été qu’un mauvais rêve, fictives. Malheureusement, cette séparation était marquée au fer rouge dans ma mémoire, j’en portais toute les conséquences. Mais encore une fois, toute cette souffrance je me l’étais infligé tout seul et à elle par la même occasion. Je ne croyais pas Iseult quand celle-ci me traitait de masochiste… Mais elle avait tout à fait raison. Depuis mon enfance je me fais du mal à moi et mon entourage. Comment se dézinguer tout seul… J’étais très fort à ce jeu là. Je ne me permettais jamais d’être bien ou heureux, toujours ce besoin de me détruire et me rappeler quotidiennement que je ne méritais pas d’être encore sur cette terre, que je n’aurais jamais dû y naître puisque je n’y étais pas attendu.. Non je ne dis pas tout à fait la réalité, ma mère m’a toujours valorisée et aimé… Je lui dois ma sensibilité actuelle et peut-être cette vie dont je n’ai pas voulu à la base. Bref. Pour ce qui était du jaloux, je le suis depuis le début. Quand un homme s’approche trop d’elle, la regarde avec beaucoup trop d’envie ou quand sa pensée divague trop je n’ai qu’une envie, lui arracher la tête. Je n’aime pas qu’on la touche, qu’on l’approche de trop près, qu’on l’intéresse… Bien sûr c’était valorisant pour moi qu’elle plaise autant… Mais cela devenait presque une compétition permanente. J’avais confiance en elle, jamais je ne doutais de sa fidélité. Mais ce doute qui m’habitait était celui qu’elle parte pour un homme mieux que moi… Mais après tout si elle était heureuse je n’en ferais pas une scène. J’accepterais en apparence et irai me tuer par tout les moyens. Je n’avais pas à chercher bien loin pour qu’on veuille bien me tuer. Bref. Donc à son affirmation je ne répondis que par un joli sourire en coin. Elle m‘attira alors vers sa couche qui était prévue que pour une seule personne, tant mieux je pourrais me coller totalement contre Iseult. Une fois allongé, elle me rejoignit et se blottit tout contre moi. Son contact m’était doux, familier, rassurant. Je me sentais entier enfin. « où étais-tu, pendant ces deux années ? » Il était normal qu’elle se pose la question et j’allais bien sûr lui répondre. Je dis alors doucement en fixant mon regard au plafond de la tente, le regard un peu vide.

Je me suis exilé en Angleterre. A Londres.

Je ne croyais pas sincèrement qu’elle m’avait vraiment pardonné. Non, je pense qu’elle préférait passer outre le plus vite possible pour continuer à avancer sans regarder ce passé douloureux… Bizarrement je décidai de faire pareil. Je ne voulais pas lui dire à quel point j’étais désolé, lui montrer que je n’étais qu’un pauvre crétin. Car tout simplement je ne voulais pas en rajouter à sa souffrance, je me rappelle qu’elle détestait cet aspect de ma personne. J’avais donc décidé de cacher ma nature, l’enfouir au plus profond de mon être, l’étouffer jusqu’à ce que je n’y parvienne plus. Dans combien de temps ferais-je une nouvelle crise et déciderai à nouveau de tout laisser tomber… J’espérai jamais, mais je me connaissais que trop bien. Si ce moment devait se représenter, je ferais en sorte qu’Iseult s’en rende compte et m’en empêche… Elle seule pouvait le faire. Mais bon je venais de revenir, et je ne pensai pour le moment pas à repartir. Je la laissais prendre une de mes mains et entrelacer nos doigts. Je regardais un instant nos mains liées puis regardait à nouveau le toit de la tente. « Pourquoi es-tu revenu.. ? » Je ne savais pas vraiment moi-même… Ca m’a plutôt pris d’un coup suite à une missive de mon père… Finalement je crois que depuis le début de mon exil je savais déjà au plus profond de moi que je reviendrais. Je sentais le souffle de sa respiration au creux de mon cou. Je ne savais pas quoi répondre… Elle me posait une question difficile et j’avais peur qu’elle ne comprenne pas dans le bon sens mon hypothétique réponse. Je repensais à ces deux années à Londres. Ma chambre de bonne qui m’attendait toujours… Celle qui m’a tenu à l’écart de la vie. Celle qui a rencontrer mon désespoir, celle qui tient cacher mes doutes, mes peurs, mes peines, mes douleurs…Combien j’avais écris là-bas… Des cahiers entiers remplis… Des feuilles déchirées ou roulées en boule jonchant le sol. Ecrire avait fait partis de mon quotidien. Cette pièce était le reflet du capharnaüm dans mon être. Elle reflétait tout ce que j’étais et m’évertuais en permanence à cacher. Je ne répondis pas à la question d’Iseult, m’enfermant dans le silence. Je ne lâchai pas le haut de la toile des yeux, fuyant les yeux de mon amour…

Le fait qu’elle ne riposta pas me surpris… La connaissant elle n’aurait pas abandonné aussi vite. Si je savais ce qu’elle me cachait… Ma réponse n’était pas aussi importante que cette information qu’elle me dissimulait. Comment pouvait-elle taire une telle chose. Cette culpabilité que je pourrais ressentir n’était rien à la frustration que m’inspirait cette cachoterie. J’étais pour une relation de confiance où nous pouvions tout nous dire. Oui là tout de suite je venais de lui cacher la raison de mon retour, mais ce n’était qu’à l’instant même, car je n’étais pas préparé à répondre et je voulais tourner plusieurs fois ma réponse dans ma tête pour dire le moins de bêtises possible, être le plus compréhensible possible et qu’elle le prenne le mieux possible. J’estimais que cette réponse était importante et que je ne devais pas la sortir maladroitement, qu’il fallait que je la travaille, que j’y réfléchisse bien. Sans doute que le lendemain je la lui donnerai. Je demandais juste un peu de temps ce qu’elle m’accorda finalement. Elle posa sa tête contre mon torse. Elle semblait épuisée. Puis quelques minutes passèrent et sa respiration devint plus lente, plus forte aussi. Elle venait de s’endormir. Je caressai tendrement son dos ne lâchant toujours pas le plafond de la tente. Alors qu’elle dormait visiblement profondément, je cogitai ne trouvant pas le sommeil. J’étais vraiment devenu insomniaque. Le sommeil me fuyait comme la peste… Je ne connaissais plus le bonheur d’un sommeil paisible et reposant… Les heures passèrent doucement, très lentement même. Pendant ce temps là je réfléchissais à la formulation de ma réponse. C’est alors qu’Iseult commença à s’agiter dans son sommeil. J’essayai de l’apaiser en reprenant mes caresses dans son dos et en fredonnant une mélodie mais rien n’y fit elle se redressa d’un bon. J’entrevu très brièvement ses yeux larmoyants, sa respiration était saccadée et courte. Ne réussissant pas visiblement à refouler ses larme, elle cacha son visage entre ses mains toute sanglotante. Je me redressais pour la blottir dans mes bras, la serrer contre moi. je dis alors doucement dans un murmure.

Chuuut mon amour… Tout va bien…Je suis là calme toi…

Je me demandai quel avait été son ou ses cauchemars… Qu’est-ce qui pouvait la mettre dans un état pareil. J’embrassai à plusieurs reprise sa joue et sa tempe, passant plusieurs fois également une main dans ses cheveux.

Comment réagirai-je si j’apprenais qu’Iseult avait eu un enfant de moi et qui était mort dès la naissance ? Très franchement je ne sais pas. Je pense que j’aurais tout d’abord du mal à y croire… Mais qui irait inventer une histoire aussi sombre…Je serais un peu perdu, non totalement désorienté. Mais comment réagir ? La culpabilité ? Sûrement, je n’avais pas été là pour l’aider à surmonter cette épreuve… De la rancune ? Bah oui l’apprendre dans la bouche de quelqu’un d’autre que la concerner montre qu’elle ne me fait pas assez confiance pour m’avouer ce qu’elle a due vivre seule… Bien sûr la culpabilité emplirait mon être même si je sais que cela affectera Iseult, je ferais en sorte de la refouler au plus profond de mon être. Que ce ne soit pas visible. Cacher ma nature de torturé. Je ne voulais qu’une chose, la voir heureuse et je ferais tout pour ça. Absolument tout…

Oui je n’étais jamais là au bon moment… Pas la peine de me le rappeler… Je m’en voulais déjà assez…Elle essuyait ses larmes du mieux qu’elle pu en reprenant son souffle et finis par appuyer sa tête contre mon épaule. J’avais l’impression que quelque chose m’échappait totalement mais je ne pouvais bien sûr pas dire quoi… Un détail important… Mais lequel ? « Ce n’est qu’un mauvais rêve… » Je ne rajoutais rien…Que pouvais-je rajouter. Je demandais tout de même.

Quel était-il…?

Elle me demanda ensuite si elle ne m’avait pas réveillé au moins. Ca ne risquait pas, je n’avais pas fermé l’œil un seul instant. J’haussai les épaules et lui répondis alors.

Non. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit..Alors pas d’inquiétude