visite d'un ange [Jake]

Aliénor était arrivée le matin même à Versailles. Elle avait appris le couronnement de son neveux, mais ne s’était pas déplacé pour l’occasion. Enfin, son neveux… Il était comme tel quand il était encore considéré comme enfant de la couronne britannique, mais comme il était finalement un enfant de la couronne française, ils n’étaient théoriquement plus de la même famille. Elle l’avait toujours connu sous l’appellation de neveux et elle n’allait pas changer pour autant.

Avant d’aller le féliciter et lui rendre hommage et obéissance pour l’Aquitaine, elle tenait à se promener dans ce Versailles qu’elle ne connaissait pas encore. Elle connaissait bien le château du Louvre, mais il avait été délaissé pour cette nouvelle construction… Enfin, elle se promenait donc dans les allées, jusqu’à tomber sur cette galerie des glaces dont on disait tant de bien. Il fallait avouer qu’elle était splendide.

La duchesse portait une robe banche, rebrodé de fils argentés et parsemé de perles. Ses longs cheveux blonds cendrés étaient coiffés en tresse et ramené en chignon au dessus de sa nuque. Elle avait l’air d’une fée ainsi, et dans l’encadrement de la fenêtre, on aurait pu croire à une apparition.

Aliénor n’avait pas vu que par la fenêtre, elle avait attiré l’attention d’un jeune homme, elle était trop occupée à admirer les plafonds pour remarquer quoi que ce soit. Une odeur attira tout de même son attention. Un loup. Un loup chez les vampires ? tient donc. Elle le regarda venir jusqu’à elle et son regard perçant se posa sur lui. Il était jeune, fraichement mordu… Il ne semblait pas hostile, de toute manière, elle n’avait aucune peur de lui. Elle lui sourit un peu, avant de répondre à son salut de manière courtoise.

-Bien le bonjours messire Loup.

Elle observa à nouveau par la fenêtre avant de le regarder à nouveau.

-Il fait bien beau aujourd’hui, le Roy serait-il à la chasse ?

En effet, ça aurait été une explication au manque de courtisans qui grouillaient d’habitude dans les endroits susceptible d’attirer le roi, hors, il n’y avait personne ici. Aliénor était une reine douairière, elle ne portait essentiellement que des robes blanches, signe d deuil chez les reines, mais comme il semblait ignorer qui elle était, il ne devait pas savoir ça non plus. Enfin, son règne datait de plusieurs siècle, il devait prendre la célèbre Aliénor d’Aquitaine pour un compte pour enfant… de nos jours les jeunes n’étaient pas aussi bien éduqué qu’avant. Si elle avait eu des enfants, elle leur aurait enseigné toutes sortes de choses de façon à ce qu’ils ne restent pas ignares face à l’inconnu. Enfin, elle n’avait pas toujours été reine… elle n’avait été qu’une fille comme les autres au début, quand elle et Reaven vivaient en couple, elle n’était rien de tout cela. Elle caressa instinctivement la chaine qu’elle avait autour du cou, un collier en or, avant de lui sourire à nouveau.

-A qui ais-je l’honneur ?

Sa voix était douce, mélodieuse, et posé. Elle ne manquait pas de tenue pour une dame. Elle avait apprit à tenir parfaitement son rang. Jamais un mot plus haut que l’autre.

Bon, elle attendrait que le roi rentre d’on ne sait où pour aller lui rendre visite. Quand il se présenta en esquissant une révérence, elle lui sourit, dévoilant ses belles dents blanches parfaitement alignées. Elle lui fit un petit mouvement de tête pour lui répondre.

-Enchanté Monsieur Black.

Elle observait à nouveau par la fenêtre. Tout cela lui rappelait le château royal Anglais, ces jardins qui s’étendaient à pertes de vue, ces courtisans... Elle sourit à l’évocation de ces souvenirs heureux. Car oui, elle avait été heureuse avec son époux. Ils vivaient une vrai amitié… Dommage que la guerre le lui ait arraché. Ce jeune homme était-il un domestique ? Surement que non, sinon il ne l’aurait pas abordé ainsi.

-Ce château est tellement vaste… Le Louvre n’était qu’un château de carte à côté…


Pourtant le Louvre était un château admirable, bien que plus sombre. Elle avait parlé pour elle-même, comme une évocation de souvenir. Elle fit quelques pas avant de se retourner vers lui.

-Etes vous ici depuis longtemps ?

Elle ne s’était pas présentée… L’oublie… Elle n’avait plus l’habitude de se présenter… Elle se retourna face à lui en rosissant un peu. Ce qu’elle pouvait-être sotte parfois, elle était tellement occupée à admirer ce paysage…

-Je suis la duchesse d’Aquitaine. Aliénor d’aquitaine.

Oui, elle connaissait le Louvre pour y être allé quelques fois, mais pas souvent. Elle avait plus tendance à connaitre les châteaux anglais. Quand il demanda si elle connaissait l’ancien roi, elle ne savait pas encore qu’il était Reaven, enfin, qu’ils ne faisaient qu’un…

-De nom seulement… Bien que nous ayons failli nous marier.

Les mariages étaient bien souvent arrangés à ce moment là. Elle avait finalement épousé le roi d’Angleterre, Henry II. Alors il connaissait bien le château. Aliénor voulait prendre le temps de découvrir chaque bosquet, elle adorait les jardins. Elle en avait plein chez elle, mais pas des aussi grands, bien qu’elle les trouves tout aussi beau… Normal, c’était les siens… xD

-Allons jeune homme, je ne suis pas si vieille.

Elle lui sourit, Oui, bon d’accord, elle avait plus de 5000 ans, mais elle n’avait pas l’impression de les avoirs vécue ses années. Loin de Reaven, ce n’était pas vraiment vivre.

Heureuse avec Louis… Elle avait été très heureuse avec henry et ne regrettait pas de l’avoir choisie, de toute manière, Louis avait refusé de l’épouser, n’ayant même pas voulu voir le portrait que son chambellan avait fait envoyer… Ce mariage, ce n’était pas une idée à elle, mais les ministres du roi à l’époque, avaient trouvé judicieux de le marier, et comme l’Aquitaine était une contrée puissante et riche, leur choix c’était porté sur la jeune duchesse, malheureusement, l’Angleterre avait eu la même idée… Enfin, malheureusement non, elle avait été très heureuse avec son royal époux et ça aurait été à refaire, elle le referait.

-Enfin, c’est lui qui a refusé.

Il n’y avait pas d’amertume dans sa voix, elle voulait juste qu’il n’y ait pas de quiproquo, surtout si il le connaissait bien. Elle sourit à son compliment, il savait parler aux dames ce petit, comment faire un compliment tout en étant fière de son âge.

-Alors si c’est comme ça, j’accepte et peu même vous dire que je dois être très très belle.

Non, ce n’était pas du narcissisme, c’était une façon de lui avouer que finalement, si il pensait ça comme ça, elle n’avait peut-être plus à rougir d’être vieille, elle rigolait en disant ça, d’ailleurs, elle lui sourit. Elle aimait bien ce jeune homme, il était réellement charmant.

Vexée, oh non, elle avait épousé un autre homme, et sa vie avait été douce. Ils n’avaient pas vécu le grand amour, mais une sorte d’amour quand même. Un amour différent des autres, basés sur l’estime de sois, la confiance, le respect et l’amitié. Jamais Henry ne l’avait touché, et elle n’avait pas eu à le repousser plus d’une fois… La première fois, lors de leur nuit de noce, elle lui avait expliqué… Il avait eu l’ai vexé lui sur le coup, mais plus tard, il avait compris. Ils avaient vécue une grande amitié et un amour presque fraternel.

-Rassurez vous, je suis devenue reine d’Angleterre jusqu’au décès d’Henry II, mon époux, nous avons vécue une grande histoire, et le trône de France n’a jamais occupé mon esprit plus d’une minute dans ma vie.

Quand il dit que sa compagne était moins jolie qu’elle… Par ce que en gros c’est ce qu’il disait, elle en fut surpris. Elle lui sourit.

-il ne faut pas dire ça, même si elle est surement moins vieille que moi, elle doit être tout aussi belle.

Toutes les femmes étaient belle, d’une beauté différente. Chacune la sienne. En plus, Aliénor restait persuadé que les partenaires y étaient beaucoup dans la beauté d’une femme. Un homme amoureux rendait belle la plus laide des femmes, et inversement.

Elle rigola doucement pour ses condoléances, c’était mignon de sa part… Bah oui, 400 ans après, recevoir encore des courriers adressé à son mari… C’était assez déprimant de se rendre compte que certain vivaient dans le trou du cul du monde et apprenaient les nouvelles de décès des siècles après… Les condoléances, elle en avait tous les jours, elle ne s’en formalisait plus trop.

-Merci, vous êtes gentil.

Quand il dit que sa femme était sublime, elle esquissa un véritable sourie aux anges. C’était beau l’amour… Elle en savait quelque chose, elle aussi aimait un homme, mais malheureusement, il avait disparu. Elle ne le révérait surement jamais… Il fallait qu’elle se rende à l’évidence, mais pourtant, elle n’y arrivait pas. Elle le voyait souvent en rêve, elle espérait alors souvent ne plus se réveiller, resté endormie pour le reste de sa vie… Après tout, vivre sans lui, ce n’était pas vivre. Si il était mort, elle voulait le rejoindre.

-Nos amours sont toujours les plus beau ! Vous avez de la chance ! Gardez là longtemps près de vous… Et méfiez vous, vous pourriez la perdre sans vous en apercevoir. Soyez attentif.

On aurait pu penser qu’elle parlait de son mari… Mais non, elle parlait bien évidement de son cœur, le seul et l’unique Reaven.

La personnalité, ça ne voulait rien dire… Reaven et elle étaient très différents, et pourtant, ils s’aimaient d’un amour passionnel et fusionnel, chacun détenant le cœur de l’autre en otage, sans jamais pour autant vouloir le récupérer. Aliénor lui sourit.

-Si vous vous êtes plus, c’est que quelque chose en vous à fait que vous n’étiez pas si différent.

Après la mort de son mari… plus rien ne l’avait intéressé, déjà que c’est lui qui l’avait sortie de la léthargie où elle s’était plongé suite à la disparition de Reaven… Elle était retourné en Aquitaine et avait travaillé comme une acharnée, en allant rendre visite à la famille qu’elle avait laissé en Angleterre… Enfin, une belle famille vu qu’a part son mari, elle n’en avait pas d’autre.

-Non, la seule personne susceptible de me plaire est morte il y a des siècles, bien avant que e ne me mari. Je suis une vieille chose condamné à rester seule… Je ne veux plus bercer un homme de faux espoirs…

Oups, elle en avait peut-être un peu trop dit… Il aurait pu comprendre qu’elle n’avait jamais aimé son époux, ou pire, qu’il ne s’était jamais rien passé entre eux, mais là, il fallait avoir de l’imagination.