Que faire...( Iseult]

Je n’aimais pas la voir ainsi.. En fait ce que je ne supportais pas surtout était de ne pas savoir ce qui la tracassait tant. J’avais la nette impression qu’elle aurait préféré être seule, que je ne sois pas là pour voir ses larmes couler… Un simple cauchemar fait rarement pleurer longtemps, non en général on s’agite et se calme vite. Mais là, elle était en pleur et semblait inconsolable. Cependant, elle parvint à effacer ses sanglots en un temps record. Je savais pour l’avoir observé qu’elle parvenait très bien à cacher ses émotions. Elle était la reine de la dissimulation à mon plus grand malheur… Je ne pouvais déjà pas connaître ses pensées mais en plus son regard était vide de toutes émotions susceptibles de me mettre la puce à l’oreille. Alors j’apprenais à remarquer la moindre petite faiblesse et j’arrivais à en mesurer l’ampleur sans pour autant savoir ce qui l’avait déclenché. Et je ne pouvais bien sûr pas espérer qu’elle m’en dise plus. Non, quand elle décidait de me cacher quelque chose elle tenait bon jusqu’à ce que je le découvre par ailleurs… Je regrettai cette ambiance de secret lourd à supporter. Du moins pour moi. Je ne pouvais pas rester dans l’ignorance car je savais que quelque chose n’allait pas et pire je savais qu’elle ne me dira jamais pourquoi… « Rien, je ne m’en souviens plus. » Elle me mentait. Mon cœur se serra, enfin c’est ce qu’il aurait fait s’il ne s’était pas arrêté de battre. Qu’elle aille mal me minait… Mais je le gardais pour moi préférant un silence qui voulait en dire long. « Pourquoi est-ce que tu n’as pas dormi ? De nous deux, tu es celui qui en as le plus besoin… » Je gardai d’abord le silence puis je dis d’un ton très neutre.

Je garde pour moi la réponse comme toi tu gardes ton secret.

Avec cette simple phrase, elle saurait que je n’étais pas dupe et que je savais qu’elle me cachait quelque chose. Dehors, le jour commençait à pointer son nez, doucement mais sûrement. Je remarquai, comme Iseult, la silhouette de François. Je fronçai légèrement les sourcils. Alors comme ça je détruisais son habituel rituel du matin. Il me maudissait d’ailleurs. Ses pensées étaient très sombres. Trop sombre… Je commençai à me méfier de ce vampire, je sentais qu’il allait mal tourner même si ses pensées n’avaient pas prisent de décision encore. Sa tente était celle d’à côté. Iseult rit légèrement. Je la regardai doucement. « Je crois que tu lui fais peur » Tant mieux qu’il ne s’approche plus. Il était trop étrange dans sa tête… Il ne m’inspirait aucune confiance sans parler du fait qu’il veuille la même femme que moi. Non. Juste qu’il semblait être prêt à tout pour l’avoir de gré ou de force… je dis alors doucement.

Tant mieux. Qu’il ne s’approche plus de toi. Contrairement à ce que je pensais il n’est pas si clean que cela…

Elle me fit me rallonger et se blottit contre moi. J’enlaçai son corps frêle (qui ne l’était pas mais bon XD) dans mes bras, la serrant un peu plus contre moi.

Moi mon enfance n’avait pas été vraiment plus gaie. Dès ma naissance j’ai vécu entouré de l’amour d’une mère et de l’absence d’un père. Dès que j’eu la possibilité de comprendre ce qui m’entourait, j’ai bien vite compris que je ne brillerais jamais aux yeux de mon père. Cela se voyait à sa façon de me regarder, comme si je n’étais rien. Rien qu’une bouche en plus à nourrir. Oui j’étais un homme mais j’avais hérité de la sensibilité de ma mère. Mon père voulait un fils fort et brave. Et moi j’aimais la délicatesse et la musique. Combien de fois a-t-il pesté contre mon attitude… Il passait sont temps à me rabaisser tandis que ma mère ne cessait dans le dos de l’intéressé de me valoriser du mieux qu’elle pu. Toute ma vie d’humain je me suis battu pour briller dans ses yeux et devenir enfin le fils qu’il avait toujours voulu. Tout cela en vain. Je n’arrivai qu’à me persuader que je n’aurais jamais dû naître, que l’on s’était trompé, que je devais mourir car je n’étais pas digne d’exister… Je dois avouer, encore aujourd’hui, cette perpétuelle impression m’habite. C’est de là que vient mon habituelle manie à me punir moi-même. Je refuse tout bonheur ne m’en sentant pas digne. Je ne mérite pas d’être heureux puisque je n’ai jamais été désiré. Jusqu’à son dernier souffle il m’aura ignoré…

« Tu sais qu’à peine tu auras le dos tourné, il en profitera, il ne faut pas rêver, il ne va pas arrêter de me suivre partout en un jour. » Je n’en avais jamais espéré tant de lui. Je savais qui voulait se faire plus présent, plus ardant mais jusqu’où pouvait-il aller… Il faudrait que je le détruise avant.. Non. S’il avait à l’esprit d’abuser d’Iseult je serais là. Prêt à intervenir et à lui arracher la tête sans aucune pitié. Je ne pensais plus qu’à cela, le détruire, le réduire à néant pour l’éternité. « Je suis certaine qu’il va être pire qu’avant. » J’essayai de calmer ma colère qui était inutile pour le moment. Iseult soupira pendant que moi je retrouvais mon calme du moins de l’extérieur. Puis comme Iseult, j’entendis des pas s’approcher de notre tente. Bien avant qu’il parle je connaissais son identité. Alors qu’il parlait, j’essayai de trouver une faille possible dans ses dires. Mais son esprit était silencieux, il pensait bien trop sa phrase pour penser à autre chose ou ce qu’elles pouvaient cacher. Je venais à nouveau de froncer les sourcils. Il m’exaspérait. Puis il me sembla qu’il retournait dans sa tente ou peut-être un peu plus loin dans le campement. Un long silence s’installa. Je dis alors en regardant dans le vague toujours les sourcils légèrement froncés.

Je n’aime pas cette atmosphère…

Si son optimisme l’a quitté, je tâcherais de le lui redonner et ferais en sorte qu’il ne la quitte plus jamais. « Moi non plus… Excuse-moi de t’avoir menti… Mais je ne peux pas en parler… Peut-être un jour.. » Chose stupéfiante, elle venait de s’excuser et d’avouer qu’elle m’avait mentit. Je ne la connaissais pas ainsi… Elle avait beaucoup changé, pas seulement en apparence mais beaucoup de sa personnalité. Je me remémorai son abandon direct quand je n’ai pas voulu répondre à l’une de ses questions… J’avais l’impression qu’elle était devenue quelqu’un d’autre. Quelqu’un de sombre. Pas sombre dans le sens diabolique et méchant. Non sombre dans le sens noir, mélancolique déprimé… J’avais en quelque sorte perdu mon Iseult… Réussirai-je à la ramener un jour ? je l’espère. Car sinon, chaque jour je serais face à ma cruauté, ma culpabilité, ma honte. Celle d’avoir détruit la femme que j’aime plus que tout. Je dis alors toujours le regard dans le vague.

Pas de ta bouche ça j’en suis certain…

Elle se redressa alors, moi je ne bougeai pas toujours dans mon attitude neutre. Elle caressa ma joue, je tournai mes prunelles vers son beau visage. Elle se redressa un peu plus pour prendre possessions de mes lèvres qui n’appartenaient de toute façon qu’à elle. D’abord cette échange fut doux puis plu tendre et au fur et à mesure devint plus amoureux. Elle était toute ma vie. Alors pourquoi passai-je mon temps à la détruire… J’entendis alors une voix familière. Une que je n’avais pas entendue depuis deux ans maintenant. Rosalie.. Iseult lâcha mes lèvres, nous étions maintenant front contre front, je fermais les yeux doucement profitant de ce moment. Quand elle effleura une dernière fois mes lèvres, j’ouvris les yeux doucement et me redressais en position assise en regardant vers l’entrée de la tente. « Non tu peux entrer ! » Quand Rosalie entra, je vis Iseult lui sourire. J’adressai moi aussi un sourire dans sa direction. « Bonjour ! Tu es bien matinale aujourd’hui ! Tu vas bien ? » Depuis mon retour, c’est la première fois que je la voyais parler avec un tel entrain. Cela me réchauffa le cœur. Je regardai Rosalie. Elle devait sûrement savoir ce que Iseult me cachait.. Peut-être même qu’Iseult lui aura ordonné de garder sa langue… Et je savais qu’elle le ferait… J’ajoutai alors un aimable.

Bonjour