Leçon de vie [Lerya, Erwan]

Je venais de ramasser Erwan dans les jardins de Versailles et j’y avais laissé une Marie en mauvais état… Elle n’avait pas cas se mettre au milieu, je l’avais prévenu. Le petit était évanouie dans mes bras, je lui avais enfoncé un couteau dans le ventre pour ne pas qu’il s’échappe. Nous étions à nouveau sur les terres des loups et je le lâchais dans un tas de feuilles mortes. Incroyable que ce vermisseau se soit fait des amis dans un nid de vampires… Ce petit était vraiment une plaie. J’allais chercher une corde dans les fourrés, c’est fou ce qu’on pouvait trouver, je planquais des trucs un peu partout dans la forêt au cas où on se ferait attaquer par des vampires, il valait mieux être prudent.

Je l’attachais fermement à un arbre pendant qu’il était inconscient et allait me chercher un fouet pour lui apprendre un peu la vie. Il fallait qu’il apprenne un peu la vie pour que la prochaine fois il ne s’échappe pas. Il ne tarda pas se réveiller et me regarder avec ses grands yeux bleus appeurés. Il avait déjà commencé à cicatriser et dans la position où il était, il semblait embrasser un arbre, assis le torse contre le tronc, les jambes et les bras attachés de part d'eutres du boi. D'un geste sec, je lui arrachais sa chemise et me mis à le fouetter pendant qu'il hurlait. sa peau tendre d'enfant se fendait sous la lanière de cuir. il pouvait bien gueuler tant qu'il voulait, j'avais avertis les loups et personne n'interviendrait. Ils étaient tous d'accords, il fallait qu'il aprenne la vie ce petit.

Franchement, je levais les yeux en entendant une voix féminine qui me demandait ce que cet enfant m’avait fait. Ce n’était pas dur, il s’était échappé. Une racine m’entoura le bras immobilisant mon geste. De toute manière, le dos d’Erwan était déjà tout en sang… Je n’allais pas lui en infliger plus, il garderait de belles marques pour graver ses actions dans son crane. Il ne s’échapperait plus, j’en étais absolument certain.

-C’est un petit frondeur, il s’est échappé et je m’efforce à lui inculquer quelques valeur pour n e plus qu’il recommence.

Elle était une vampire, je le sentais à plein nez. D’un geste brusque du bras, je me libérais de la racine pour la dévisager.

-Je ne vois pas très bien en quoi cela vous concerne mademoiselle… d’ailleurs vous n’êtes pas chez vous ici… je serais vous, je profiterais que je sois occupé ailleurs pour retourner sur vos terres avant que je ne m’occupe de vous.

J’enroulais la lanière du fouet autour de ma main en lui offrant un petit sourire sadique. Si elle ne décampait pas dans les secondes d’indulgences que je lui laissais, elle allait s’en prendre quelques coups. Je n’aimais pas être interrompu. Erwan gémissait sous la douleur des coups que je lui avais portés. Son sang coulait sur le sol et sa peau fragmentée se décrochait de son dos comme si je l’avais découpé au couteau. Une chose était sure, je n’y étais pas allé de main morte, mais je pouvais très bien recommencer avec elle, je me sentais en pleine forme.

Elle n’avait pas tord… être loup était un passe droit, on pouvait aller n’importe où, il n’y avait qu’à se battre pour mettre les choses d’aplomb. Je souriais tranquillement, elle voulait récupérer l’enfant… mais qu’es ce qu’ils avaient tous avec ce môme ? Pourquoi tout le monde voulait le récupérer ce qui avait le don de m’irriter.

-Cet enfant n’est pas à vendre… ni même à donner… on tien à le garder, mais mettez vous en liste d’attente, vous n’êtes pas la seule à a voir des visés sur lui.

Elle pensait juste, je ne lui filerais pas le gosse quoi qu’il se passe. Elle voulait se battre et me provoquait. Les gémissements d’Erwan attirèrent son attention, mais moi je m’en fichais, il pouvait bien gémir autant qu’il le voulait ça ne me perturberais pas d’un poil.

-Nous sommes entêtés, mais nous savons protéger ce qu’y nous appartiens. Erwan est avec nous depuis toujours, et nous le garderons, il nous est précieux.

Bah oui, il servait de passe temps à Ruuqo, il fallait qu’il le garde pour se passer les nerfs, il était plus détendu comme ça. A sa provocation, je haussais les épaules et jetais le fouet par terre. Je n’avais pas besoin de ça pour lui coller une dérouillé qui lui apprendrait à ne plus revenir trainer sur nos terres.

-Et alors, vous prétendez vous mesurer à moi ?

J’écartais les bras en lui décochant un regard railleurs. Je m’avançais vers elle prêt à lui sauter dessus. D’ailleurs c’est ce que je fis en lui envoyant un bon coup de poing. Ça allait lui apprendre la vie à cette demoiselle qui se croyait tout permise.

Bouh cette fille était insupportable, il fallait bien que j’apprenne à ce petit démon à ne pas fuguer. Elle accusa mon coup de poing sans broncher, elle était plus coriace que ce que je pensais, ce n’était pas une faible femme. Elle attrapa mon poignet, me forçant à l’immobiliser dans mon dos. Pendant ce temps, elle détachait Erwan qui avait plus l’air d’une loque que d’un enfant. Bon j’y étais peut être allé un peu fort, mais en même temps, je la laissais faire, je voulais voir de quoi elle était capable.

-Tu crois qu’il est capable de courir assez vite pour m’échapper ?

Je me retournais d’un coup en la plaquant contre un arbre, et en la prenant au coup d’un geste brusque. Je m’étais déboité l’épaule, mais d’un mouvement sec et douloureux, je me la remis en place comme si de rien était. Ma mais se serra contre son jolie petit cou et la souleva de façon à ce que ses pieds ne touchent plus le sol.

-Votre passe droit ne fonctionne pas ici.

Je ne la laisserais pas emmener Erwan loin de nous. Il avait peut-être une famille, mais Sandhy l’aimait bien, et puis, nous nous en étions occupé durant toutes ces années, alors nous avions tous droits sur lui. Son père pouvait bien revenir après tout ce temps, Erwan était un mystère… Il n’était pas vraiment comme nous, et puis il n’était pas non plus comme les vampires. Il avait une odeur particulière, et il était un mystère à lui tout seul. Je ne le laisserais pas partir.

-Pourrais-t-on savoir pourquoi ce petit vous intéresse tant que ça ?

C’est vrai après tout, elle n’avait rien en commun avec lui, si ce n’était que par charité, elle pouvait la ravaler… Il n’en avait pas besoin.

Egocentrique moi ? violent je voulais bien, mais egocentrique, pas trop, enfin, les paroles de cette jeune personne ne m’intéressaient pas. Si j’avais su qu’elle se battait pour la survie de mon espèce, je l’aurais surement écouté… mais bon. Elle me frappa le coude avec la tranche de sa main et je la lâchais par reflexe. De suite après, elle m’envoya un coup de pied qui m’envoya valser contre un arbre… il s’croula sous le choc et un bout de bois se ficha dans mon épaule. Avant que je n’ais eu le temps de me lever, les racines de l’arbre se mires à me ligoter. Je grimaçais car la blessure de mon épaule me faisait pas mal souffrir. Elle en profita pour prendre Erwan qui avait du mal à mettre un pied l’un devant l’autre, ce qui retardait leur fuite. Je l’entendis répondre en murmurant.

-Je fais ce que je peux.

Sa vois était faiblarde, je sentais au son de qu’ils faisaient qu’ils n’avançaient pas vite et que le petit trébuchait souvent. La seule façon de me libérer était de me transformer, c’est donc ce que je fis. En un temps record, un énorme loup noir aux yeux verts céda sa place à l’homme qui se trouvait emprisonné un peu plus tôt dans les racines qui explosèrent en mille morceaux vu ma taille. Malgré le bois fiché dans mon épaule, je posais ma patte par terre en serrant les dents et me mis à courir derrière eux. Je grognais en bondissant de façon à leur barrer le passage. Mon poil était tout hérissé et mon regard de loup leur jetait des éclairs.

Vous ne passerez pas, le petit est à nous.

Je savais qu’ils ne comprendraient pas… enfin, si Erwan se transformait… il me comprendrait, mais il était bien trop faible… Les vampires courraient plus vite que les loups, il lui aurait été facile de prendre l’enfant sur le dos et de s’échapper, mais visiblement, elle n’avait pas envie de se salir pour le gosse couvert de sang qui me regardait plein de peur. Non mais franchement, pensait-elle vraiment que j’allais la laissais partir aussi facilement ? Mon sang dégoulinait le long de ma patte en laissant de petites flaques derrière moi.

Ma famille, c’était ma famille, bien sur que je les traitais mieux qu’Erwan… lui n’était qu’un parasite qui servait de pounchinball à Ruuqo. Je sentais qu’elle lisait dans mon esprit… non mais c’était quoi cette manie de lire dans le cerveau des autres ? Je grognais un peu, je n’aimais pas qu’on pénètre dedans comme si elle y était invitée non mais. Elle comptait passer ? même avec du temps, je laisserais pas le petit partir… et elle, elle m’avait assez énervé pour que je la tue… non mais. Je la regardais virevolter dans les airs et atterrir derrière moi… Je me retournais en un bon, sans effet de style comme elle. Elle voulait que le petit s’en aille sans elle… JE le regardais faire quelques pas en titubant…

-il va avoir du mal le pauvre chou.

Il n’avait plus de peau sur le dos et avec tout ça, la blessure de son ventre était en train de se rouvrir… Je souriais un peu en le regardant s’éloigner, à ce rythme là, je pouvais même lui laisser une heure d’avance, je le retrouverais quant même. Je levais la tête et regardais la tempête se lever, tandis qu’elle en profitait pour me sauter dessus, et m’enfoncer le pieu bien comme il faut dans l’épaule, m’arrachant un gémissement à en faire frémir les démons…

-Haaaaaaaa !!!!!!

Je fermais ma mâchoire dans le vide, elle s’était écartée trop vite. Je grognais de plus belle en gardant ma patte en l’air. Elle était hors service, et si je le gardais trop longtemps dans cette état, elle allait mal se remettre… pourtant, j’étais plus puissant sous forme de loup… Je prenais donc un peu d’élan sur trois patte et lui sautais dessus en fermant ma mâchoire sur son avant bras, lui brisant net sur le coup. J’atterris en douceur, ne ménageant pas ma patte, et je gémissais doucement.

-égalité.

J’attendais pas qu’elle retourne à l’attaque et lui envoyais un coup de patte de façon à l’envoyer gicler contre un arbre, chacun son tour… La tempête m’inquiétait un peu.

Elle avait le bras brisé, mais ça ne l’empêchait pas de me mettre des coups… je couinais à chaque coup, puis le vent se mit à me souffler dessus en minimisant mes mouvements, les rendant terriblement lent. Je fis claquer ma mâchoire de façon à la remettre en place. Elle fit un bruit sordide et me donnait un mal de chien, mais j’avais connu bien pire. J’essayais donc d’avancer, mais une rafale de vent m’envoya bouler à l’autre bout d’Erwan qui continuait à avancer. Les pouvoirs de cette vampire étaient surprenants et en d’autres circonstances, j’aurais essayé de la ramener chez nous pour l’exploiter à notre service, mais bon… le fait de m’envoyer bouler avait fini d’enfoncer le pieu dans ma chair, et on ne le voyait plus… il faudrait surement m’ouvrir pour le ressortir.

La tête me tournait… je grognais un peu en titubant sur trois pattes… Je secouais la tête pour me redonner un coup de fouet mais ça ne rendit pas l’effet escompté. Je tombais au sol en gémissant. Mes yeux vinrent la jeune femme se remettre en position d’attaque tandis qu’ils s’embrumèrent avant de se fermer.

J’étais dans les vapes, et le temps que je revienne à moi, elle aurait filé… Pourtant, je reviendrais, je ne laisserais pas Erwan entre leurs mains… elle lui avait dit d’aller à Versailles. Je l’y avais déjà récupéré une fois, je pourrais réitérer l’exploit.

Je courrais tant bien que mal à travers les bois… Je tombais tout les deux mètres, mais je voulais absolument partir. J’avais mal partout. Je m’écroulais dans un tat de feuille en gémissant. Celle-ci se collait à mon dos défait. Je passais ma main sur mon ventre, et tournais de l’œil en remarquant que je saignais à nouveau du ventre.

Un son rauque… enfin, autant que la voix d’un enfant de 8 ans pouvait le permettre, sortait de ma bouche tandis que je regardais Dean s’effondrer au sol… C’était fini, du moins, c’est ce que j’espérais. La dame pourrait m’emmener avec elle, et me soigner peut être… Je pourrais revoir Marie et Reaven… quoique ce que je venais d’apprendre sur ce dernier m’avait laissé perplexe… D’après Marie et Dean… Reaven serait mon père… c’est pour ce qu’il était gentil avec moi ? et Aliénor aussi ? J’avais donc une famille ? je n’avais pas été abandonné.

Moi qui pensais que j’étais redevable à Ruuqo par ce qu’il s’occupait de moi depuis que j’étais tout petit. Après tout, sans lui j’aurais été à la rue… je n’aurais surement pas survécue. Il avait été là pour moi dans ce que je pensais être une vie normale mais maintenant que j’avais gouté à la vie avec Reaven… je me rendais compte que ma vie avec eux m’avait appris ce qu’était une vie normale… enfin presque.

Non, je n’étais pas allé bien loin, j’avais bien trop mal pour ça… Je ne pris donc la peine de me relever alors qu’elle m’enfilait sa veste… elle était forte quant même… Dean était puissant… Quant elle me dit de m’allonger, je lui obéis… elle était surprenante… elle faisait apparaitre des choses dans ses mains. Je grimaçais, me je ne disais rien… après tout, elle avait couru des risque pour moi alors que je la connaissais pas. Elle m’expliquait tout ce qu’elle faisait, surement pour que je me sente plus en sécurité, pas besoin, pour une raison inexplicable, j’avais confiance en elle.

Par contre, quant elle parla de piment rouge… je me redressais un peu… Je ne voulais pas qu’elle me mette ça dessus. Heureusement, elle n’en avait pas et elle allait me mettre des graines de tournesol... pour baisser la douleur… elle était très forte, elle s’y connaissait en soin. Etait-elle docteur ? elle me pris ensuite sur son dos en faisant attention à ce que je me prenne pas de branches. Elle savait où était la tombe de ma maman ? elle serait contente de me voir ? je fronçais les sourcils…

-Mais elle est morte… comment elle serrait contente ?

J’avais étonnamment les pieds sur terre pour un gamin, même si pour certaines choses, j’étais complètement à l’ouest. Elle allait m’emmener chez elle le temps que je sois soigné… Elle voulait savoir si je préférais que quelqu’un d’autre me soigne. Je pensais à Reaven, mais bon, je n’étais pas sur de vouloir le voir tout de suite… il fallait que e me fasse à l’idée qu’il était mon père… Un père qui m’avait laissé chez les loups durant 8 ans… Il était gentil, mais j’étais un peu effrayé à l’idée qu’il me voit comme ça… il serait surement furieux de me voir comme ça. Je me serrais un peu plus contre la dame.

-Non… Reaven serait pas content si il me voyait comme ça…

J’avais peur qu’il se mette en colère après moi, même si il l’avait jamais fait… Ruuqo l’aurait fait, et j’avais un peu tendance à tout mélanger… ne faisant pas encore bien la déférence entre la bonne façon de fonctionner.

J’écoutais ses explications avec avidité… elle parlait beaucoup, mais ça me plaisais, elle avait une voix douce et chantante. Je savais pas trop quoi répondre à tout ça… y’avait-il vraiment quelque chose à dire ? Elle devait avoir raison, même si j’étais sceptique…

-Hummm…

Quant elle se mit à raconter ma vie, enfin, celle de ma mère… j’étais complètement ahuri… Ma mère était violoniste… C’était beau le son du violon ? je ne connaissais pas trop la musique… j’en avais jamais entendu… par contre, je savais pas trop quoi penser quant elle me dit qu’elle était mutilé… je grimaçais, pourquoi m’avait-elle dit ça ? C’était pas très fin de sa part de me dire ça à propos de ma mère.

-Elle a eu mal ?

La bonne réponse était non… certaines choses ne se disaient pas aux enfants. Reaven m’avais cru mort ? c’est pour ça qu’il m’avait laissé chez les loups… Il m’aimait bien où pas ? J’avais des doutes maintenant… ma mère était morte, et mon père m’avais cru mort.

-Je vais pas te déranger ? C’est où le sud ?

Je me serrais un peu plus contre elle, je voulais pas trop la lâcher, de peur que tout disparaisse et que je me réveille à nouveau enchaînée à cet arbre. C’était où le sud ? J’avais peur de voir Reaven. Je regardais Leria qui me donnait des vêtements, quant j’avais finalement réussi à la lâcher sans crainte qu’elle n’en profite pour disparaitre. J’avais honte de l’admettre, mais j’avais trop mal quant je bougeais un orteil, j’avais mal, et j’avais peur de me déshabiller en pensant que ça ferait mal, en plus, elle m’avais pis des truc sur les plaies et je voulais pas trop bouger pour ne pas tout casser.

-Tu peux m’aider ? j’ai mal… quant je bouge.

Mais en même temps je voulais pas qu’elle me voit tout nu… mais je lui faisais confiance, et puis, ça aurait été pire si elle avait été un homme.

Je l’écoutais attentivement, elle ne répondait pas à ma question, elle éludait, je compris donc que ma mère avait souffert. Je pinçais les lèvres, bien sur que je savais ce que c’était de souffrir, mais je n’imaginais pas que ma mère aurait pu souffrir… je ne posais plus de questions à ce sujet. J’étais important à ses yeux… du moins plus que le fait de faire des robes. Ça avait l’air bien le sud, du soleil et un rétablissement… Je pourrais ainsi revoir Reaven sans avoir peur qu’il me dispute. Il allait s’inquiéter, mais en voyant que je serais en bonne santé quant je reviendrais, il ne pourrait que être soulagé.

-J’aime bien le soleil, plus que la pluie.

Ce n’étaient que quelques mots, mais c’était pour lui signifier que j’étais content. Elle me déshabilla habillement et me soigna, je grimaçais un peu, mais essayais de me tortiller le moins possible pour que sa tache ne soit plus ardu qu’elle ne le soit déjà. Je me laissais débarbouiller avec l’eau qui jaillissait de ses mains. Je la regardais avec des yeux ronds, elle avait des pouvoirs extraordinaires qui me fascinaient. Elle me poussait devant un miroir et je me regardais, c’était rare qu’on m’offre l’occasion de me regarder.

-Je sais pas… j’ai un peu peur…

Avoir des vêtements à ma taille, et surtout, fais pour moi… c’était inimaginable.

-C’est vraiment à moi ?

J’avais à peine répondu que j’étais à nouveau sur son dos. Elle grimpa les escaliers et me posa sur un lit. Elle voulait partir, et soudain une vague d’angoisse me monta à la tête… Elle allait partir et Dean reviendrait me chercher. Je ne me couchais pas sur le dos, mais en fœtus le temps d’un instant.

-Vous allez revenir ? Ne me laissez pas.

En même temps, je baillais à m’en décrocher la mâchoire. Je n’allais pas tarder à m’endormir, mais avant, je voulais être sur qu’elle serait pas trop loin quant j’ouvrirais l’œil.

Pourquoi ça ne serait pas les miens ? par ce que je n’avais jamais rien eu de ma vie et que j’avais du mal à imaginer qu’une mère que j’avais tué par ma naissance puisse avoir prévue assez de vétements pour moi pour tenir quelques années… Leria avait fait un travail monstre.

-J’ais jamais rien eu…

Oui, elle était magnifique cette garde robe, trop belle pour moi d’ailleurs, j’oserais pas la porter… moi qui n’avais eu que des nippes…

-C’est très joli, vous avez raison.

Dean n’avait jamais joué les mères avec moi… personne d’ailleurs, la seule qui m’avait montré un peu d’attention quant j’étais chez les loups, c’était Sandhya. Depuis, Reaven, Marie et Aliénor avaient été gentils, puis maintenant, c’était au tour de Leria… Tout ce que je comptais pour acquis était remis en question, je n’étais pas un cloporte gênant, mais un enfant comme les autres, et il était possible visiblement d’être gentil avec moi. La jeune femme me couvris avec une couverture en me roucoulant qu’elle ne partirait pas avant que je dorme et qu’elle serait de retour avant mon réveil.

-Oui, il faut que tu te soigne.

Je me tournais et m’endormais aussi sec en tirant les couvertures pour les plaquer sous mon menton, m’emmitouflant dedans comme si on risquait d’essayer de me les enlever de forces. Je dormais quelques temps, mais je fus réveillé par une odeur de nourriture. Automatiquement, je me relevais en humant autour de moi comme un animal à l’affut d’une proie. Je ne savais pas combien de temps j’avais dormi, tout ce que je savais, c’est que Leria était là à nouveau, à moins qu’elle ne soit pas partie finalement ? Elle préparait des males, nous partions tout de suite ? je ne me doutais pas que nous changions de destination finalement. Elle était dos à moi, et je ne faisais pas de bruit, louchant sur l’assiette sans pour autant la toucher.

-On part quand ?

Je louchais pas au réveil, je louchais sur le plat, n’osant pas le prendre, au cas où il ne me serait pas destiné. Elle mit fin à mon calvaire en me tendant l’assiette et me proposant même de l’aide.

-Non, merci, je peux manger tout seul.

J’avais encore mal, mais il fallait que je mange quand même. Leria faisait ses valises en disant que nous ne partirions que quand je me serais remis… pourtant, je n’avais pas l’impression que cela voudrait dire que ce serait bientôt, j’avais l’impression que je resterais un tas de douleur à vie. Moi qui n’avais jamais voyagé autre part que Versailles où ses environs… partir jusqu’en Ecosse où l’Angleterre… je ne savais même pas où c’était.

-La mer ? on doit traverser la mer pour aller en Angleterre ?

Les seuls château que j’avais vu, c’était celui du domaine des loups et celui de Versailles, qui n’avaient déjà rien à voir l’un avec l’autre. Je n’imaginais pas du tout à quoi pouvait ressembler celui là. Elle me le décrivait, mais j’en avait une idées fausse, le voyant un peu à la manière du fort Boyard. Elle savait que Reaven était mon père ? pourquoi avait-elle dit que c’était ma famille ? étais-je le seul à ne pas l’avoir su tout de suite ?

-Comment tu sais que c’est ma famille ?

Elle avait mentie à ses proches pour ne pas qu’ils posent de questions. Ils avaient honte où quoi ? tout le monde mentait. Reaven avait mentit quant j’avais bousculé des femmes dans un couloir. Mais elle avait raison, on se ressemblais… elle était blonde comme moi, et elle avait les yeux clairs, enfin vert alors que les miens étaient bleu. Mais elle n’avait pas tort.

-Oui, d’accord, je dirais que je suis ton neveu. Pourquoi on se ressemble ? t’es de ma famille ?