Petit moment tranquille ? [Damon]

Je m'étais vite lassé de la royauté. C'était bien d'avoir ce que je voulais ou presque, mais tout le tralala du genre: se comporter ainsi, ne dire cela, faire cela, sans oublier révérence, révérence et révérence ! J'avais rencontré Thomas, mais pas ma tante, pas encore. Je n'étais pas impatient, ni excité de la voir. Je ne me souvenais pas d'elle. Pas du tout. Mais, je sais que si elle m'avait vu elle m'aurait reconnu. Olympe, ma chère mère... allait-elle bien en ce moment ? Ou pleurait-elle ce que j'étais devenu ? J'haussa les épaules dépourvu d'intérêt. En y pensant, je n'avais pas de personne chère. Il n'y avait personne pour qui je m'inquiétais, personne à qui je faisais confiance. D'un côté c'était bien. Je n'avais pas peur que quelqu'un dévoile mon secret et je ne pouvais pas avoir peur de ressentir des souffrances inutiles. Par contre, le manque de compagnie venait à me chagriner. À Londres je pouvais faire ce qui me plaisait. Les putains courraient les rues, les fêtes se succédaient et surtout, je ne manquais pas d'amis.

Ici, c'était le vide complet. Aucune connaissance, aucun ami, ni même d'humain que je pouvait approcher. Rien. À part Thomas et ma tante Marie. Mais bon, il fallait s'y faire. Après tout, j'étais libre et je ne m'en plaignais pas.

J'étais partit en forêt, histoire de me changer les idées. J'avais dit à Tom que j'allais chasser l'animal, mais je depuis que le sang d'humain avait touché mes papilles gustatives, j'étais incapable de ne boire que du sang d'animaux. C'était infecte ! Néanmoins j'aimais la forêt. L'air que l'on respirait était pure et filtré par toute cette nature. J'étais peut-être sans coeur, mais je savais apprécié les petites choses.

J'étais perché sur un arbre haut lorsqu'une odeur, une douce odeur vint titiller mes narines. Mes lèvres s'étirèrent alors en un sourire machiavélique. Une humaine, dans les bois, seule ? Dangereux et bien naïf, faut dire que si cela aurait été un homme je l'aurais tué sur le champs, mais une dame... Ça risque d'être intéressant. Je descendis de mon arbre et me dirigea vers elle avec ma grande rapidité. Je m'arrêta une fois que le chant de la cascade navigua jusqu'à mes oreilles. Je continua le reste du chemin en marchant tranquillement. Tel un chat chassant sa proie, je ne fis aucun son en m'approchant. Son odeur était plus net maintenant que je me tenais à un ou deux mètre d'elle. Je fronça du nez légèrement avant de porter ma mains droite à mon visage. Un loup...elle empestait le loup ! Je détestais cette odeur, mais j'allais mis faire. Faisons plus ample connaissance ? Je me racla la gorge pour attirer son attention en espérant qu'elle n'avait pas d'eau bénite sur elle.

-Magnifique journée, n'est-ce pas ? dis-je avec un sourire, une mains dans ma poche, l'autre contre un arbre.

Sa réaction ne fût pas trop exagérée. Elle ne sursauta pas, ne cria pas, ni même crisper un muscle. Un calme parfait. Décidément, je ne m'habituerai jamais à cette tranquillité qu'avais installé Thomas entre les humains et les vampires. J'étais bien habitué à la peur de mes victimes, aux visages crispés par la terreur, le goût succulent de l'adrénaline dans leur sang chaud. Ce que je préférais c'était lorsque ces petites victimes s'enfuyaient en espérant m'échapper. J'aimais jouer à cache-cache. J'aurais bien soupiré. Aaah cette idéologie commençait vraiment à me taper sur le système. Comme si les vampires pouvaient être autre chose qu'eux même.
L'humaine confirma ma fausse version de cette journée merdique. Je préférais de loin les jours nuageux et gris. S'il pleuvait s'était encore mieux ! C'était pendant ces journées déprimantes pour certains que, moi, je pouvais vivre sans craindre les rayons du soleil. Non, ils ne me brûlaient pas, mais je les détestaient tellement.

Elle garda sa page et elle laissa son livre de côté pour porter son attention sur moi. Je souris lorsqu'elle me demanda qui j'étais. Qui j'étais ? Hum...difficile à répondre. Je croisa les bras m'appuyant toujours sur l'arbre par mon épaule, décontracté. Je garda le sourire la fixant un instant, puis je détourna les yeux vers le sol avant de l'observer de nouveau. C'était amusant, je voulais seulement cacher mon contentement.

-Vampire, répondis-je. Mais vous pouvez m'appeler Damon. Et vous, charmante demoiselle, vous êtes ?

Oui, elle était charmante. Jeune, jolie, un visage enfantin, mais étrangement mûr. J'ignorais par contre si elle était forte d'esprit. Faut dire qu'aucune humaine n'avait pût contrer mon pouvoir. Non, attendez. Maintenant que j'y pensais c'est faux, il avait existé une humaine qui avait vaincue mon pouvoir de manipulation, mais ne vous en faites pas. Elle n'est plus de ce monde depuis un long moment.

Je resta donc sous l'ombre des arbres à attendre le nom de cette jolie jeune femme.