Un petit coin de paradi [Ruuqo]

Pour être honnête, depuis que j’étais arrivé il y a quelques jours, j’avais des envies d’évasions… La cour de Versailles était gaie et joyeuse, mais pesante. Tout le monde jugeait tout le monde, et sous des masques de bonne humeur, je ressentais que la pluparts étaient frustrés, ce qui me mettait assez mal à l’aise. Pas facile quant on avait le don d’empathie de rester dans des lieux bourré de monde et chargés d’émotions. J’avais donc tendance à m’évader.

J’avais fait seller le cheval à la robe alezane que mon père m’avait offert avant que je ne quitte la Normandie, et avait filé me promener dans les rues du village. J’avais regardé les étales pendant un moment, juché en amazone sur mon beau cheval qui attirait les regards du peuple tant sa robe paraissait flamboyante au soleil. Je finis tout de même par me décider pour un coin de solitude où e ne serais pas assailli par ce trop plein d’émotion qui avait encore parfois tendance à me donner la sensation d’étouffer.

Mon envie de calme me porta jusqu’à un lac, qui pour le coup était parfaitement désert… bizarre, un point d’eau clair déserté par une journée ensoleillé comme celle-ci ? je ne pensais pas du tout avoir atterrie sur la terre des loups, après tout, j’étais encore jeune et insouciante… je mettais donc pied à terre et attachait mon cheval à la branche d’un arbre avant de m’assoir sur un rochet en contemplant mon reflet dans l’eau calme. Comme cet endroit était silencieux, un vrai plaisir.

Alors que je continuais à effleurer le reflet des arbres dans l’eau, je sentit une odeur de loup et relevais la tête, sans pour autant me retourner. Je n’arrivais pas vraiment à me sortir de la contemplation dans laquelle j’étais entrée. Je consentis tout de même à me retourner quant une voix masculine se fit entendre. C’était imprudent pour une femme comme moi de venir ici ? que voulait-il dire par là ? Je me relevais pour lui faire face. Dieu qu’il était grand du haut de mes 1m57, je devais franchement lever la tête four le regarder. Je sui souris gentiment avant de demander d’une voix enjoué. Je préférais ne pas m’attarder sur le fait qu’il était un loup, autant paraître naturelle, une jeune fille apeuré lui ferait surement plaisir. En plus, il avait l’air relativement de bonne humeur, je pouvais le sentir, ce qui ne m’angoissais pas, j’aurais sentit une grande colère, je me serrais méfié, mais là, il avait plutôt l’air d’un grand gentil loup.

-A bon ? Et pourquoi donc… ? Eclairez moi, je suis nouvelle ici.

Je souriais toujours, je portais une longue robe rouge qui faisait ressortir mes yeux et mes cheveux, leur donnant une teinte acajou. Je regardais tout autour de moi avant de replonger mon regard sur l’eau.

-J’avais besoin de m’isoler, et il faut avouer que j’ais trouvé ce petit bijou bien isolé… C’est très beau ici.

Je lui faisait la conversation comme si de rien était, prouvant bien que je n’avais pas peur de lui. Il pouvait bien être qui ça lui chantait, une petite jeune fille comme moi ne devait pas constituer une grande menace pour un grand loup comme lui.

J’étais nouvelle dans le coin, je ne venais pas de naître non plus… je savais parfaitement les différents qui opposaient les loups aux vampires, pas besoin de me faire un dessin. je continuais néanmoins à sourire, allant même jusqu’à rire joyeusement comme si il s’était s’agit d’un autre vampire et que je ne craignait rien.

-Ais-je l’air d’être un jouet ? Je suis certes bien plus petite que vous, mais je ne suis pas un model réduit.

Un endroit isolé pour une jeune femme ce n’était pas bon ? Tien donc… Il avait peur pour moi le brave grand loup ? je lui sourit de plus belles dévoilant mes belles dents blanches. Pour moi, les endroits isolés c’était mieux, au moins, je n’étais pas assailli par les humeurs des gens. Leurs émotions me serraient la gorge me donnant l’impression de vivre et ressentir la même chose qu’eux, et même si on s’y habituait peu à peu, c’était quand même très dur de ressentir tout ça avec aux.

-Ce n’est peut être pas bon pour vous, mais moi, j’aime bien l’éloignement et la solitude.

Quant il me demanda si j’avais un nom, je le regardais avec un air malicieux, il avait de l’humour, je lui fis une gracieuse révérence, montrant ainsi que j’étais de la noblesse, puis entreprit de me présenter sans m’étendre non plus. Pourtant j’aurais bien été tenter de lui répondre un simple oui à sa question… mais bon, j’étais ploie… on ne se refait pas…

-Louise d’Harcourt, et vous dois-je vous appeler messire loup ? où avez-vous un nom ?

Ça lui allait bien messire loup, mais avec un nom, on serait à égalité.

Le jouet idéal, je pouvais en dire de même pour lui, d’ailleurs, je ne me gênerais pas, vu que lui, prenait des libertés avec moi pour me dire de façon détourné ce qu’il pensait de mon espèce. Je ne prenais donc pas de gans pour lui répondre, après tout, c’est qui m’avait cherché… xD

-Je sais ce que c’est les aprioris. Chez nous, pour certaines de MES compatriotes, vous êtes le meilleur ami de l’homme. Un animal domestique qui remue la queue quant il est content… remuez vous la queue vous aussi ?

Oui, j’avais entendu parler du célèbre Ruuqo. Pour tout dire, je l’imaginais bien plus terrifiant que ça et j’étais un peu déçue. Mes frères me racontaient des fois des histoires sur lui pour me faire peur, en disant que si je n’étais pas gentille, le grand méchant Ruuqo viendrait me chercher pendant la nuit, et je ne pus m’empêcher de rire en le voyant maintenant. Le pauvre, il n’y était pour rien… c’était à cause de mes frères ça… ils me l’avaient décrit avec les yeux rouge, plein de poils partout, des grandes dents, bref, le méchant de conte de fées… finalement, ce n’était qu’un homme comme les autres… plutôt décevant.

Pour ce qui était de l’inconscience, je me doutais de ce qu’il pensait, mais en général, je me fichais pas mal de paraître écervelé, si il tentait quoique ce soit, ça se retournerait contre lui… ça serait amusant de voir le grand Ruuqo réduit à l’état de caniche pour les vieilles dames. Enfin, je n’étais pas du genre à abuser de mes pouvoirs, heureusement, car des fois, j’imaginais bien faire un monde remplit d’amour, ce serait marrent, difficile à entretenir, mais marrent.

-Ruuqo… vous avez bercé mon enfance… maintenant que je vous ais devant les yeux, je me demande pourquoi la petite fille que j’étais avait peur…

Rohh… ce n’était qu’une petite boutade, je ne voulais pas le vexer non plus, pauvre p’tit loup. J’avais dit petite fille, mais bon, je n’étais toujours pas très grande, en même temps, il pouvait bien se moquer de ma petite taille, une jeune femme de 2m de haut, ça n’aurait pas été jolie, et puis, en générale, j’avais un certain sucées auprès des garçons, j’avais l’air tellement petite qu’ils voulaient me protéger… c’était mignon.

La politesse ? il pouvait parler… non mais, j’étais resté très polie avec lui pendant qu’il me traitait de jouet. Il avait été un peu grossier avec moi, et c’était moi qui étais mal polie ? C’était vraiment le monde à l’envers… Je haussais un sourcil ? Il me traitait de sotte maintenant ? de mieux en mieux.

-Mais je vous en prie, continuez de m’insulter, est-ce que je me livre à pareil chose avec vous moi ? pas besoin de se demander qui est le plus mal polie des deux.

Je lui fis un petit sourire en coin, tout en sentant que l’ambiance tournait un peu. Il hésitait à me clouer le bec, ce qui ne me plaisais pas trop, j’aimais bien parler librement, après tout, seul la vérité blessait non ? Il voulait me tuer, au moins, il en émettait l’hypothèse… je me mise à rigoler doucement, puis plia mes bras au dessous de ma poitrine en le regardant droit dans les yeux, même si je devais lever la tête pour ça.

-Et quel avantage auriez-vous à me tuer ? Je ne suis personne moi… vous n’en retirerez aucune gloire… Tuer pour tuer… ça n’a aucun sens…

Je lui montrais à nouveau mes belles dents blanches, tandis que mes lèvres se retroussaient dans un sourire ironique.

-Tuez moi, et vous passerez au mieux pour un lâche… vous m’avez regardé en comparaison de vous ? en plus, cela ne vous amuserait même pas je suis sur…

Oui, j’étais relativement doué pour embrouiller les gens, j’aurais pu être marchande, je pouvais vendre du sable à un bédouin d’après mes frères…

Bon, peut être qu’il était mal polie et qu’il le faisait exprès, en tout cas, je le regardais ironiquement en sentant bien que l’atmosphère changeait et qu’il y prenait plaisir… Pour moi, ce n’était pas pareil. Adjugé, j’était naïve et sotte… je m’y ferais très bien et arriverais à survivre avec … Enfin, si il me laissait la vie sauve, car pour l’instant, il semblait plus partisan d’une mort lente et douloureuse.

-Vous voulez me tuer pour vous amuser ?

J’en eu de suite la réponse quand il s’amusa à avancer droit sur moi, m’obligeant à lever la tête. Il passa sa main sur mon coup, et le serra en me faisant quitter la terre ferme. Mes jambes se balançaient dans le vide, tandis que mes yeux s’emplissaient de larmes. Je posais une de mes main sur son avant bras en le serrant un peu, tandis que de l’autre, je soufflais dans la paume de ma main libre, en faisant envoler une espèce de fumée rose pale un peu transparente directement dans le visage du loup. Les phéromones que je venais de lui envoyer ne tarderaient pas à faire leur effet, et il allait de lui-même arrêter de me faire mal, car la simple idée que je puisse souffrir le rendrait fou. A l’amour… c’était beau quant c’était naturel, mais utile quant c’était fait de façon artificielle.

Petit à petit, l’air me manquait, ce qui n’était pas vraiment grave, je n’avais pas besoin d’air pour vivre, mais ma position était inconfortable, je le regardais avec des yeux suppliants à faire fondre un radiateur, une larme coula le long de ma joue tandis que j’articulais doucement.

-Pitié, vous me faites peur maintenant.

J’avais surtout peur que mon don n’agisse pas assez vite et qu’il ne me tue avant qu’il ne me lâche.

Je me mise à sentir Ruuqo changer de sentiment… ce qui me rassura d’un coup. Il me lâcha et je me mise à me frotter le cou à l’endroit où il me l’avait tenue… J’avais quelques marques rouges, mais elles allaient vite partir… Je soupirais un instant, me pliant en deux pour respirer un grand coup, puis le regardait s’excuser. Comme je n’étais pas du genre à abuser de mon pouvoir, je n’allais pas lui faire des trucs insensés… le pauvre, je n’aimerais pas qu’on profite de moi, du coup, je ne le faisais pas avec les autres.

-Ce n’est pas grave…

La prudence aurait voulu que je profite du fait qu’il soit sous le charme pour m’échapper, mais je n’étais pas le genre de fille à être prudente, je reportais mon attention sur l’eau calme, puis sur le loup.

-Pourquoi tu fais ça ? Quesque ça t’apporte de tuer les imprudents qui viennent par mégarde sur tes terres ?

C’est lui qui était passé au tutoiement, du coup, je l’imitais, mais c’était nouveau pour moi, à part mes frères et les femmes à mon service, je ne tutoyais personne, même pas mes parents. Ruuqo était momentanément gentil avec moi, mais pas gentil avec tout le monde, ce don n’avait d’effet que pour l’attirance que les gens avaient de moi… Si un autre vampire passait par là, il pourrait très bien lui casser la gueule sans problème… moi, j’étais protégé momentanément, heureusement que c’était le chef, comme ça, si un autre loup venait à passer par là, j’étais protégé aussi. J’étais quand même chanceuse dans mon malheur… J’avais voulu m’isoler pour être tranquille, et doué comme je l’étais, j’étais allé directement dans la gueule du loup… c’était le cas de le dire.

J’écoutais attentivement ce que Ruuqo disait, et j’en fus un peu déçue… il disait avoir le mal ancré en lui, mais ce n’était pas vraiment une explication. Je haussais un sourcil quant il poursuivi son explication. Là, c’était mieux, il protégeait sa famille… Il faisait comme les vampires en fait… Eux tuaient les loups pour protéger leur famille, et lui faisait pareil… il tuait ses ennemis pour protéger les siens. Je posais une main sur le bras du loup en signe de compréhension. Aussi surprenant que ça puisse paraître, je le comprenais.

-Nous sommes pareil au fond. C’est bien de vouloir protéger sa famille, moi aussi j’ais une famille, je sais ce que c’est.

Alors que je lui parlais comme je l’aurais fait avec une connaissance de longue date, un autre loup sortit de la forêt, je me sentais en sécurité avec Ruuqo, je levais les yeux vers le nouvel arrivant, il semblait se moquer de son chef… pas cool… Enfin, je le regardais, et ma bouche avait du mal à rester fermer devant le spectacle… Il était… Splendide… Je n’avais jamais trouvé un homme aussi beau que celui là. Je me mettais à jouer avec une mèche de cheveux, observant tour à tour les deux hommes. Ils étaient immense tous les deux, me donnant l’impression d’être une naine… non mais

-Je suis désolé, je me suis perdue, et ne représentant pas une grande menace, votre chef n’a surement pas vu l’utilité de me tuer.

Je ne voulais pas non plus faire du tord à Ruuqo, le pauvre, après tout, l’effet allait se dissiper un jour, et plus tôt que je ne le pensais, alors bon, dans une heure, il faudrait que je sois partie si je ne voulais pas recommencer mon petit tour de passe passe et les envouter tous les deux. Sinon, ils allaient me tuer…

Non, en effet, je n’avais aucune responsabilités, je le regardais, mon regard passant de l’Alpha au nouvel arrivant. Il avait l’air pas aussi facile à berner que les autres, il avait remarqué que son dominant n’était pas dans son état normal, je soupirais en haussant les épaules.

-Pensez ce que vous voulez.

Quant il dit que Ruuqo était un chien bien sage, j’écarquillais les yeux. Le loup était sous mon charme, pas débile ou réduit à l’état de légume. Il ne me toucherait pas, point finale. Il voulait savoir comment j’avais fait ça, je le regardais en fronçant les sourcils, il était de suite moins charmant, non mais, pourquoi il avait débarqué ? J‘étais tranquillement en train de bavarder avec Ruuqo, et lui il débarquait en me posant des questions.

- Excusez-moi, mais je ne vois pas vraiment de quoi vous parlez…

Il était de suite moins séduisant quant il faisait son curieux, finalement, je le préférais muet ce jeune homme. Je croisais les bras sur ma taille en dessous de mes seins en plantant mon regard acajou à la limite du rougeâtre dans le sien avant de conclure.

-Cameron c’est ça ? Vous n’avez pas des amis à aller voir ? Vous avez interrompu une conversation stimulante et intéressante.

J’en avais rien à faire qu’il fasse trois tête de plus que moi, au pire Ruuqo allait me protéger. Non mais, de quoi il se mêlait ce beau jeune homme ? Il fallait que j’avoue qu’il était franchement beau…