Je ne suis pas perdu mais j'ai perdu une moitié de moi même... [TOM]

J’étais partit il y a quelques jours pour passer commande de nouveau matériaux de base pour faire des armes auprès de mon pays natal. Je rentrais donc à cheval, toujours sur mon étalon gris. Il me tardait de rentrer pour retrouver Cassandra que je n’avais pas vue depuis trois jours. Je longeais doucement la forêt jusqu’à y entrer pour de bon. Je la connaissais maintenant assez bien pour ne pas n’y trouver de mauvaises surprises. Je comptais passer par la source non loin du campement histoire d’y abreuver mon animal. Si je ne le faisais pas maintenant, il faudrait que moi où un de mes camarades fasses la route à pied pour remplir des sauts. Alors autant faire ça directement plutôt que de donner du travail supplémentaire à mes hommes.

J’avais légèrement dessanglé mon cheval, qui lui aussi connaissait la forêt sur le bout des sabots. Il avait accéléré en constatant que je le dirigeais vers la source, mais je le maintenais tout de même au pas d’une légère pression sur les rennes. Arrivé à quelques mètres de l’eau claire et calme, je mis pied à terre. Je n’étais pas seul. Il y avait une masse endormie sur la berge. Je la regardais un instant, il me semblait la connaitre, mais je ne savais plus vraiment d’où. Je voyais assez de monde pour ne pas me souvenir de tous les visages que je croisais. J’enlevais la selle et la bride de l’étalon et le laissais boire tranquillement tandis que je me m’asseyais sur une pierre un peu surélevé pour la regarder dormir.

Je ne faisais aucun bruit, mais mon animal lui, s’en donnait à cœur joie, jouant avec ses lèvres dans l’eau. Je souriais des jeux de mon compagnon, jusqu’à ce qu’il batte la surface de l’eau avec son sabot, envoyant une grosse giclé d’eau de chaque côté. Je l’esquivais d’un mouvement rapide des épaules, mais la jeune femme elle, n’eu pas autant de chance et se fit tremper. Mon regard se posé sur sa robe. Il y avait quelques taches de sang. Je fronçais les sourcils. Je ne me souvenais plus où je l’avais vu, mais ça me turlupinais. J’entendais son cœur battre, elle ne semblait pas saigner elle-même. J’aurais du la laisser là, après tout je ne pouvais pas m’occuper de tous les traines savates du coin. J’avais autre chose à faire… Je me levais, résolu à quitter la place avant que la jeune fille ne se réveille, ça serait assurément le plus simple. C’étais sans compter sur mon animal qui s’était mis à renifler la chevelure de la jeune fille en essayant de la brouter.

-Pshhit !

Comment essayer de faire fuir un cheval sans faire de bruit ? si j’avais fait de grands mouvements, il serait surement partit au galop pour le seul plaisir de me voir marcher. Il était assez joueur comme équidé.

Elle ne se réveilla pas avec l’eau, tant mieux, mais la suite me surpris au plus haut point. Elle se réveilla en sursaut cognant dans les naseaux de mon étalon qui se mit à hennir et à se cabrer. Il allait exploser le crane de la jeune femme, j’hésitais à bouger, après tout, si c’était là le destin de cette demoiselle… je ne pouvais pas aller contre. Je fis un pas en avant pour venir à son secours, mais c’était surtout pour éviter que son sang ne se répande partout et ne me tente moi où un autre. Pourtant, sans que je n’ai rien à faire la jeune femme arrêta elle-même l’animal, prenant un sabot dans chacune de ses mains. Je la regardais un peu éberlué, moi qui pensait que c’était une humaine, j’étais bien attrapé. Elle confirma mes interrogations en se murmurant comme pour elle-même que quelque chose revenait doucement. Je la regardais avec une réelle surprise avant de me reprendre. Elle lâcha finalement mon étalon qui était aussi surpris que moi par ce qui venait d’arriver.

La jeune femme leva finalement les yeux vers moi et sembla surprise à son tour. Il me semblait vraiment la connaitre de vue, mais j’avais du mal à la resituer. Notre rencontre me revint quand elle m’appela par un nom totalement inconnu. Je la regardais sans comprendre au début. Pourquoi m’appelait-elle par un nom totalement inconnu. Ça me revint tout de même assez vite. La demoiselle était celle à qui j’avais emprunté les pommes la dernière fois… une pauvre demoiselle qui avait des problèmes de roues… Elle n’avait pas pu la remettre en place elle-même… A ce que je pouvais voir, elle n’avait plus de problèmes de ce côté-là au moins…

-Mr Laf… ? Ahh oui, la fille aux pommes. Vous avez pris du muscle depuis…

Elle n’était pas humaine, ça c’était sur, ce que je venais de voir en témoignait. Elle n’était pas vampirique, son sang ne m’appelait pas comme celui des humains. Peut être venait-elle de se faire mordre par les loups, après tout il semblait me souvenir qu’elle travaillait au château au service d’un roi qu’elle semblait apprécier au point de le défendre.

-Que faites vous ici ?

Après tout, elle était loin du château ici. Avait-elle reçu une récompense pour sa loyauté ? elle avait été promu à devenir loup ? Ruuqo n’était pas réputé pour aimer les humains. J’aurais pu fouiller son esprit, mais ça ne m’intéressait pas vraiment au point d’utiliser ce procédé. J’étais assez détendu aujourd’hui, il me tardait de retrouver ma douce et tendre, je ne voulais pas perdre de temps. Mais là, je devais bien avouer que ça m’intriguait…