Rencontre et négociation [pv Dean]

J’étais dans mon bureau, j’avais envoyé une missive hier à Jacob Black pour savoir ce qu’il envisageait pour sortir sa femme enceinte de prison. J’espérais qu’il proposerait un échange, après tout, avoir mon ennemi entre mes griffes devrait me plaire. Rien que d’y penser, ça me fit sourire. Le voir dans une cellule sous les tenailles d’un bourreau aguerri serait à coup sur jouissif. Il m’avait tellement fait souffrir que sa mort ne pourrait-être qu’un soulagement. En plus, cette vermine avait pour ambition de tuer Ruuqo, je ne pouvais que souhaiter sa mort. J’étais dans ma rêverie quand quelqu’un toqua à ma porte et entra, sans attendre. Je me levais, sourcils froncés pour me retrouver en face d’une femme courbé en une gracieuse révérence.
Je n’avais pas l’habitude de ce genre d’effet, et encore moins qu’on m’appelle monseigneur, je la regardais bizarrement. J’avais totalement oublié que je lui avais donné rendez vous. Il faut dire qu’avec la capture de madame Black, j’avais eu d’autres pensées.
Pour moi, elle était une importune qui, qui plus est, puait le vampire. Le son de ma voix était assez sauvage, voir même agressif, je n’aimais pas qu’on impose sa présence ainsi. Même si c’était moi qui lui avait commandité ce rendez vous, je ne m’en souvenais pas, et elle n’était qu’une importune qui envahissait mon cabinet de travail.

-Mais enfin, relevez-vous !

Elle se releva, plantant ses yeux noirs dans les miens. Ses yeux étaient inexpressifs, alors que les miens, au contraire, vivaient, comme si une flamme était allumé au font de mes iris. Je n’aimais pas vraiment qu’elle ose me regarder droit dans les yeux, en général, on le faisait pour sonder un adversaire, où alors, par défis. Elle ne semblait pas être de ceux là, mais tout de même.

-Vos hommages ? qu’en ferais-je donc ? Et d’abords, qui êtes vous !

Je fouillais dans ma mémoire, il ne me semblait pas l’avoir déjà vu, mais son visage de type asiatique me fit penser à la femme à qui j’avais écris plus tôt dans le mois. Une experte en torture. Je ne sais pas pourquoi, je ne l’imaginais pas comme ça. Aussi fine, frêle, non, j’imaginais une brute aux épaules carrés. Elle ne payait pas de mine, il faudrait que je la voie à l’œuvre si c’était bien à elle que je pensais.

-Ahh, c’est vous la tortionnaire ? Vous êtes en retard !

Je ne parlais pas d’un retard sur l’horaire, mais dans les dates, elle aurait pu venir plus tôt ça m’aurait évité de me déplacer à la bastille pour rien avant-hier. Je grommelais avant de me laisser tomber dans mon fauteuil damassé de velours rouge. Et l’invitais d’un signe de main à s’assoir en face de moi. Je cherchais dans une masse de papier pour retrouver la correspondance que nous avions eu et resituer un peu tout ça.

Ours mal léché, et ben tien, elle n’avait encore rien vu. Oui j’avais des aprioris sur les vampires, mais j’avais mes raisons. Je n’avais jamais aimé les invités, et encore moins vampirique. Ils n’étaient que des parasites. Je n’avais jamais demandé à jouer les premiers ministres dans un endroit aussi doré. Si elle comptait m’essayer comme cobaye, elle avait intérêt à se lever tôt. J’avais été moi-même mercenaire dans ma jeunesse et les champs de batailles ainsi que les combats n’avaient aucun secrets pour moi. La torture non plus, mais je n’avais plus aucune patience et au final, ça m’irritait plus qu’autre chose. Je n’y retrouvais plus le plaisir que j’y avais trouvé au départ. J’avais plus de 2000 ans, ce n’était pas une vampire, aussi doué soit-elle qui me ferait ciller.

Mon bureau était peut être rangé de façon anarchique, mais je m’y retrouvais parfaitement. En plus d’une attitude stricte et hautaine, elle était paranoïaque. Je ne lui portais aucune attention jusqu’à retrouver le papier que je recherchais. Il y avait peut être des espions mais il n’y avait aucun risque que quelqu’un vienne fouiner sur mon bureau, et pour cause, si je venais à sentir une odeur malvenue dans la pièce, je la pisterais et lui arracherais la tête. Je ne faisais pas dans la dentelle, mais même ma servante ne mettait pas les pieds ici. Depuis que j’étais installé, personne n’y avait mi les pieds en dehors des hommes de confiance qui vivaient avec Ruuqo et moi depuis plus de 300 ans, et les invités, comme elle aujourd’hui. Autant dire que ça n’arrivait pas souvent, et qu’aucun de mes papiers n’avait jamais quitté cette pièce sans mon consentement. Je pense même que Ruuqo en personne ne s’aventurerait pas à fouiner ici.

Je n’avais jamais eu de tact, et mon cerveau n’avait surement rien à envier à celui de la demoiselle. J’avais seulement autre chose à penser que les rendez vous hypothétique que j’avais contracté au fil des semaines. Pour ça, j’avais un secrétaire, qui lui-même passait plus de temps à s’entrainer aux armes qu’à jouer les grattes papiers. Je consentis enfin à la regarder avec un sourire narquois sur les lèvres. Me donnait-elle vraiment un conseil ? Même si mes yeux brillaient d’une lueur malsaine et que mes lèvres souriaient, les mots qui en sortaient n’étaient pas moins glacials.

-Vous pouvez garder vos conseils, je n’en ai que faire.

Quand à la sécurité de ce gruyère, j’aimerais bien l’y voire à elle. Le parc du château s’étendait sur 8000ha… que pouvions nous faire ? planter un garde tout les 3 mètres pour empêcher toutes les raclures des environs de respirer les fleurs des jardins ? Elle n’avait aucun sens des réalités. Je n’aimais pas ce château, mais quand je me chargeais moi-même d’en assurer la sécurité, il n’y avait pas une fourmi qui pouvait entrer sans que je ne le sache. Il fallait au moins que ce sujet intéresse quelqu’un entre le roi et son premier ministre. En l’occurrence, c’était plus mon problème, mais Ruuqo m’avait promis de se remettre au boulot.

Contrairement aux constructions des chinois, nos châteaux étaient construits en pierres massives qui n’avaient pas l’épaisseur d’une feuille d’arbre. Certains murs avaient plus d’un mètre d’épaisseur. Je n’avais pas vraiment peur que quelqu’un écoute. A côté, il n’y avait que le bureau de Ruuqo et celui de David. Derrière, il y avait mes propres appartements. Je n’étais pas vraiment inquiet, de plus, je ne voyais pas vraiment pourquoi elle réagissait ainsi. Si elle venait ici, ce n’était pas pour passer inaperçu, mais pour torturer et arracher des informations. Pas de quoi rester discret. Si elle nous voyait comme des barbares, tant pis pour elle, je n’avais pas le temps pour lé politesses, les courbettes et les faux semblants. Bas les masques.

-Lei, c’est ça, moi c’est Dean. Premier ministre.

Elle ne me plaisait pas vraiment. Je n’aimais pas parler pour ne rien dire moi non plus, mais son attitude froide la faisait encore plus ressembler à une pierre que ces congéniales. Elle devait avoir des ancêtres glaçons. C’était son problème. Je haussais les épaules, puis griffonnais sur une feuille de papier un contrat, vu que c’est ce qu’elle demandait.

- Alors, un logement à la cour, un bureau à la Bastille. Une rente de 5000 Louis d’Or. Ça vous va ?

Je la regardais droit dans les yeux. Ses deux fentes noires et bridées ne m’impressionnaient pas le moins du monde. Les miens étaient verts émeraudes et étaient aussi transperçant que les siens et n’avais rien à lui envier de ce côté-là. Sur le reste non plus soit dit-en passant. Je n’avais besoin de ses services que parce que je m’étais lassé avec le temps de voir toujours la même chose.

Le château de Versailles n’avait pas été construit par nous, les loups, sinon il n’aurait pas été comme ça du tout. A mes yeux, ce château était un vrai gruyère construit pour impressionner les courtisans, et non pour la sécurité de ses habitants. N’importe qui pouvait y entrer, c’était d’ailleurs le but. Les jardins étaient ouverts aux manants comme aux nobles. C’était ainsi, nous ne pouvions pas trop revenir en arrière. Raser le château et le reconstruire serait une perte d’argent et d’énergie pour pas grand-chose. Je me fichais royalement de ce château, ma sécurité personnelle ainsi que celle de la nouvelle famille royale était assuré, les autres n’avaient cas se protéger eux même. Il y avait néanmoins des gardes partout, nous ne pouvions pas non plus faire mieux. Les vampires étaient de la vermine silencieuse et discrète, c’est bien pour ça qu’ils arrivaient à nous filer entre les pattes comme des savonnettes. Ils devaient entrer par des trous de souris que je ne connaissais pas.

Je n’avais pas besoin de contenance face à elle. Je me fichais éperdument d’elle et de ce qu’elle pensait. Si elle n’était pas contente, elle pouvait partir. Son air dédaigneux et froid n’impressionnait pas. Mon alter égo allait très bien, elle n’avait pas besoin de s’en soucier. J’étais peut être rempli de haine, mais moi au moins, j’étais habité par quelque chose. Alors qu’elle semblait complètement vide, creuse. A part torturer et jouer les malines, elle ne devait pas être capable de tenir une conversation autre que centré sur elle-même où sur son travail. Je la plaignais un peu.

Avec un flegme aussi grand que le sien, elle devait avoir des gènes anglais. Ça lui arrivait de hausser le ton où même de rire ? je n’arrivais pas à l’imaginer. Le fait qu’elle ne bouge pas d’un pet me donnait l’impression d’être assis devant une statue en pierre grossièrement taillé. Elle ne me plaisait pas non plus. Je la trouvais fade et inintéressante. Si j’avais pensé au début partager avec elle mes idées et mes interrogations, c’était clair que je ne le ferais pas. Elle m’était antipathique au possible.

J’avais presque envie d’exploser de rire face à son sérieux. Des questions bizarres me venaient en tête. Elle devait avoir une poutre coincée dans les fesses pour être coincé ainsi. Peut être devrait-elle se faire visiter la motte un des ces jours, ça devait être le grand vide de ce côté-là. J’essayais de reprendre un air sérieux, mais un vague sourire restait fixé sur mes lèvres aux idées totalement déplacés que j’avais émise.

-Un poste officiel ? Prenez donc ce que vous voulez. Lieutenant de police, directeur de la Bastille. Grande inquisitrice. C’est votre problème, si vous voulez un grade quelconque, trouvez le.

J’avais autre chose à faire de ma vie que chercher des noms plus glorieux que tortionnaire. Pour ce qui était de son champ de compétence, c’était le même que celui des autres. Je levais les yeux au ciel, on aurait dit un enfant a qui il fallait tout dire, pour se torcher le c*l elle avait besoin d’une autorisation signé en plusieurs exemplaires où pas ?

-Je croyais que vous étiez une experte. Je marquais une pause. Vos objectifs sont simple… découvrir où se cachent les rebelles, vous avez carte blanche pour ce faire. Pour ce qui est de votre champ d’action, il est illimité. Faites donc ce que vous voulez, nous attendons des résultats, c’est tout.

Qu’elle fasse donc ce qu’elle voulait, je n’allais pas lui mettre des bâtons dans les roues tant que les résultats étaient présents. Elle aurait des primes en plus de ses 5000 livres pour toute information intéressante et utile rapporté.

Pour ce qui était de mon éducation, j’avais grandi de champs de batailles en champs de batailles. Ma mère adoptive était morte alors que j’avais 4 ans, et mon père adoptif m’avait apprit les armes, s’était servi de moi pour lui porter ses armes au cœur des batailles. Il avait autorisé un de ses hommes à me violer, et avait fini par essayer de me tuer. Je n’avais pas seulement perdu une famille, mais deux. Avant Eila et Sandhya j’avais eu une autre épouse et une autre fille. J’avais perdu ma famille deux fois de suite. J’étais surement un mauvais époux incapable de protéger ma famille, mais pour ce qui était de la prise de décision et de la meute, j’étais un bon second, sinon, je ne le serais pas resté aussi longtemps.

Je me fichais comme d’une guigne de ce que pouvait penser cette sangsue. Elle aurait pissé dans un violon que ça aurait été aussi intéressant. Elle avait une psychologie déformé et inhumaine. Quand elle se mit à rire, mon sourire se figea, c’était particulièrement bizarre. Je la regardais comme si elle avait un morceau de persil coincé entre les dents. C’était glauque à souhait. C’était tellement naturel chez elle qu’elle se massait la mâchoire. Pour ma part, c’était ça qui me faisait rire. Je ne devais pas me tromper de beaucoup en pensant qu’elle avait une poutre dans les fesses, sa vie devait être triste à souhait.

Je ne me trouvais pas supérieurs aux autres. J’étais plutôt ouvert d’esprit même. Mais je devais juste constater que j’étais meilleurs que les autres au niveau combat et survie, j’étais le second, ce qui voulait dire que j’avais un supérieur. Ruuqo, mais au fil du temps, il avait cessé d’être un patron pour laisser place à une amitié indéfectible. Encore une chose dont elle en devait même pas savoir la signification.

-Je ne répondrais de vos actes que si ces actes ont un rapport avec les rebelles. Si vous vous mettez à voler les marchands d’armes, je ne répondrais plus de rien.

J’étais persuadé que cette peste était du genre à prendre les autres pour des minables. Elle n’aurait pas fait grand cas de Ruuqo qui aurait surement perdu patience avec une arrogante pareille. Elle proposait de boire un verre. Je n’en avais aucune envie et ne ferais aucun effort pour elle. Si elle s’était montré un peu plus sympathique, à la rigueur, mais ce n’était même pas sur qu’elle soit capable d’un effort de ce genre. Elle souriait, mais ça sonnait faux, je n’avais aucune envie de rester en compagnie d’une personne fausse et imprévisible. Je trouvais ça particulièrement irritant.

-Honnêtement, je ne me forcerais pas à trinquer en votre compagnie.

La vie était trop courte pour m’imposer quoique ce soit. Je me levais attrapant un verre où je servais une coupe de vin bordelais. J’en avalais une lampé en levant mon verre vers elle.

-Je bois en pensant à vous néanmoins. Souffrez que je ne partage pas. Mais rassurez vous, vous en aurez dans vos appartements pour trinquer avec vous même.

Moi aussi je pouvais jouer les revêches particulièrement antipathiques. Quand je n’aimais pas quelqu’un, je ne m’égarais pas en faux semblants. Sa compagnie ne me plaisait pas, autant aller droit au but.

-Nous avons un prisonnier particulier qui vous sera confié, je le hais, et j’aimerais pour lui des souffrances horribles, lentes ; qu’il se sente mourir, mais sans l’être, vu qu’il terminera sa vie lors d’une exécution publique. Il faudra lui arracher les verres du nez.

C’était surtout pour en apprendre plus sur le groupe qui osait nous tenir tête. Sinon, je ne l’aurais jamais contacté, mais je manquais de temps pour tout faire et n’avais pas le pouvoir de me dédoubler où encore, de ralentir le temps.

Je ne voulais en aucun cas trinquer avec elle tant que je ne savais pas ce qu’elle avait dans le ventre. Je la trouvais puante et hautaine, on m’avait dit du bien de es méthodes et ceux qui avaient fait appel à elle, en disaient du bien. Du moins de ses méthodes, car sur elle, on ne savait pas grand-chose. A première vue, elle ne payait pas de mine et je ne lui faisais pas confiance. J’étais persuadé qu’elle était du genre à planter un couteau dans le dos de ceux qui avaient la bêtise de le lui tourner. Je ne doutais pas qu’elle était du genre à piétiner les autres pour arriver à ses fins. C’était justement pour ces traits de caractères que j’avais fait appel à elle, mais l’employer ne voulait pas dire en faire une amie, ni même un contact quelconque. J’étais certain que moins je la verrais, mieux je me porterais. Sa froideur ne me plaisait pas. On pouvait être mercenaire et garder le sourire comme je le faisais moi-même.

Je savourais mon verre de vin. Ce n’était pas le meilleur certes, mais il était correct et me suffisait. Je n’étais pas un amateur de boisson alors même les petits crus me convenaient. Je n’étais pas du genre à jeter si ce n’était pas assez fin. Le palets délicats n’avaient cas aller ailleurs, pour ma part, je me contentais de peu.

Je lui souris et levais ma coupe de vin dans sa direction quand elle me dit qu’elle irait à l’aube à la Bastille. C’était une bonne chose. Plus tôt Jacob souffrirait, mieux je dormirais, si il nous donnait ses complices, ça serait encore mieux, nous ferions ainsi d’une pierre deux coups. Elle me trouvait enfantin ? tant mieux, ça voulait dire que le temps n’avait pas d’emprises sur moi. Je compensais son sérieux par ma bonne humeur et mon culot. Si ça ne lui plaisait pas, je ne changerais surement pas pour ses yeux noirs et fades.

-Bien bien, allez porter votre humeur de corbeau loin de mon bureau. Je compte néanmoins sur le fait que vous me tiendrez au courant de l’avancé régulière de vos œuvres.

Je ne voulais pas la lâcher dans la nature, elle risquait de faire faner les fleurs dans la nature. Elle se leva avec une grâce infinie caractéristique des vampires. Les femmes gracieuses avaient quelque chose d’enviable. Pour les vampires de sexe masculin, cette grâce avait quelque chose de risible. J’avalais une lampé de vin et lui fis un au revoir de ma main libre.

-Que le vent vous soit favorable. Un valet vous escortera jusqu’à vos appartements.

Il fallait bien que quelqu’un lui montre les appartements dont je lui avais parlé tantôt tout de même. Elle pourrait ainsi s’installer, bien que je me demande ce qu’elle pouvait bien trimbaler avec elle. Un cœur peut être. Si elle avait un don, celui-ci devait consister à enlever son cœur à loisir. C’était pathétique tout de même une coquille vide comme celle là. Je suis sur qu’elle aurait pu combler un homme qi elle avait eu un minimum d’humanité. Ce n’était vraiment pas le genre de femme a à qui je confirais mes enfants où ma vie. Elle était bien trop glauque à mon avis.

-A bientôt chère amie.

J’avais lancé ça à la cantonade tandis qu’elle ouvrait les deux battants de la porte de mon bureau en grand. Elle sortait alors que je ne la regardais plus. Je m’assis à nouveau dans mon fauteuil et me remettais à ma paperasse. Un des valets posté non loin de là ferma les portes sans que je n’aie rien à lui demander. Brave homme.