Interdit ? (libre)

Elle fit apparaitre une autre boule de glace qu’elle m’envoya directement derrière la tête. Je rigolais avec elle et aller m’apprêter à lui sauter dessus pour une vengeance terrible de chatouilles, mais elle disparu en me défiant de la rattraper. Décidément, en ce moment, les demoiselles aimaient jouer à cache cache. Je n’allais pas la laisser courir seul dans les couloirs après tout, si elle tombait sur quelqu’un doté d’un grand sens de l’humour.

-Je vais vous rattraper, soyez en sur mademoiselle.

Je connaissais en effet tout les méandres de ce château par cœur, je la cherchais, mais elle avait du se tapir dans un coin, je marchais assez rapidement en retenant ma respiration et en me faisant tout petit. Tellement petit que même une araignée n’aurait pas fait moins de bruit. Je la détectais assez rapidement et un sourire machiavélique se posa sur mes lèvres le temps d’une seconde puis s’envola. Je marchais jusqu’au bord du mur ou elle était tapie et me plaçais dans la même position qu’elle, nous ne nous voyons pas mais je sentais sa présence tout près. Je croisais les bras sur mon torse avant de murmurer.

-Je vous ai trouvé, vous n’êtes pas difficile à repérer, une si belle demoiselle dans mon château, cela ce retrouve inévitablement.

J’étais trempé moi aussi, et mes vêtement de cour étaient trempés, mais ce n’était rien, j’étais heureux. Heureux de m’amuser sans craindre le jugement des autres, après tout, je donnais le ton, et si je voulais prôner la tolérance envers les gens n’ayant pas de titre, et pas de fortune, les autres m’imiteraient. Après tout, j’avais le droit de passer du bon temps moi aussi, mon rôle n’était pas seulement celui de remplir de la paperasse à longueur de journée. Je me retournais vivement pour l’encadrer entre mes bras et le mur en souriant comme un enfant.

-Vous êtes piégée.

Je me détournais d’elle pour qu’elle ne pense pas que mon comportement envers elle était indécent. J’avais déjà une maîtresse, je n’allais pas lui imposer de devenir une concubine parmi d’autres, les femmes n’étaient pas des objets du moment qu’elles ne se considéraient pas comme tel. La plupart étaient prête à tout pour avoir mes faveurs, je respectais d’avantage celles qui me tenaient tête.

Elle m’avait eue encore une fois en m’explosant une boule de neige sur le visage. D’un geste de la main, je m’essuyais le visage pour faire tomber la neige qui s’y accrochait encore. Porter plus de blanc, je m’esclaffais une seconde avant de la regarder déjà près à me venger où à me lancer dans un nouveau jeu.

-J’y penserais, mais le blanc c’est salissant. Surtout si je me promène avec toi.

Elle se détourna en me disant qu’il était temps qu’elle rentre. Je regardais une petite pendule de nacre et incrusté d’or posé sur un meuble boule. Il était tard. Je la regardais en souriant, elle devait dormir la pauvre petite.

-J’espère qu’elle ne s’achève que pour aujourd’hui… que tu reviendras demain, sinon, il faudra que j’aille écumer le pays pour te retrouver.

Elle ne m’avait pas dit où elle habitait et ce qu’elle faisait. Nous avions joué tout l’après midi comme des enfants et je ne savais pas grand-chose d’elle au final.

-Où vas-tu en fait ? tu ne m’as même pas dit où tu logeais et quel était ton emplois.

Elle me fit une révérence et je la saluais d’un discret signe de tête. Elle commençait à partir et je me plaçais devant elle pour la retarder.

-Une petite minute miss, où vas-tu ainsi.

Elle m’esquivait sans répondre à mes questions. Je me retournais sans bouger d’un centimètre pour la regarder partir, ses hanches qui ondulaient sous ses vêtements qui ne masquaient pas grand-chose de ses formes pour des yeux habitués comme les miens aux attributs de la gente féminine. Alors qu’elle était à plusieurs mètres de moi, elle s’immobilisa pour se retourner vers moi. La curiosité l’avait finalement emporté sur le sommeil. Mon visage s’éclaira d’un sourire malicieux tandis que je marchais vers elle sans lâcher un seul mot. Faisans durer le plaisir.

-Vous voila bien curieuse gente demoiselle.

J’étais repassé au vouvoiement sans plus de difficultés. C’était pourtant évident que je lui pose quelques questions, après tout, n’avais-je pas passé toute l’après midi avec elle ? sans lui poser aucune question ? il fallait bien que je me rattrape maintenant pour en savoir un peu plus sur elle et si je pouvais lui être d’une aide quelconque.

-Je me disais que si vous ne savez pas où loger et si vous avez un travail précaire, le château est une source en or pour vous.

Je ne voulais pas dire par là qu’elle pouvait avoir des envies de dévaliser le château pour se faire de l’argent, loin de là.

-Je me suis bien amusé avec vous mademoiselle Abygaël. Et vous laisser partir ainsi me chagrine. Voyez vous, la distraction n’est pas le fort de cet environnement même si j’essaye de m’y employer sur mon temps libre.

Commençait-elle à comprendre là où je voulais en venir ?

-Vous pourriez rester ici… après tout, vous sembliez vouloir y entrer en douce cet après midi, vous pourriez y entrer en toute légalité à votre guise à l’avenir.

Cela allait de soit, si elle m’appelait Tom, je pouvais l’appeler Aby. Mon palais était grand, mais il n’était terne où sans vie. Il y avait tout le temps un monde fou, mais personne d’aussi déluré qu’elle. Les gens n’osaient pas me traiter avec aussi peu de considération, c’est peut être pour ça que j’aimais bien cette jeune fille, elle ne prenait pas de gans avec moi. Je devais travailler ici ? Certes, mais ce château n’était pas seulement un endroit de travail, j’y passais tout mon temps où presque, car personne ne se doutait que la nuit, je sortais avec mes deux acolytes pour écumer les tavernes.

-Je suis sur qu’on doit s’amuser quant même un peu plus ici qu’au Vatican, j’exagère quant je dis que nous ne nous amusons pas ici… Tous les matins, je vais à la chasse, puis en général le soir, il y a salon.

Salon, ça voulait dire que nous jouions au cric crac où a d’autres jeu d’argents en écoutant de la musique, il y avait des esprits libres qui discutaient assez violement. Elle pensait qu’elle était une sans abris ? je haussais un sourcil, elle pouvait bien rester ici, après tout, elle avait des pouvoirs intéressant et je m’amusais bien avec elle, c’était largement suffisant à mes yeux.

-Tu n’es pas une sans abris, vu que je t’offre une chambre ici. En plus, je préfère être entouré d’amis que d’inconnus.

Qu’es ce qu’elle faisait pour gagner sa croute habituellement ? Elle pouvait exercer ses talents ici.

- Que fais-tu habituellement ? je suis sur que nous aurions besoin de tes talents ici. Je peux te donner une charge aussi, en général je n’ai que des hommes dans ma maison, mais je suis entouré de femmes. Etre demoiselle de compagnie de la reine mère où de la mère de monsieur te mettrait à l’abri du besoin et sous la protection de gens influents.

Ma maison, c’est comme cela qu’on appelait les gens qui étaient à notre service, une personne ne pouvait travailler que dans une seule maison pour des raisons de loyauté, et une charge occupait une personne à temps plein. Enfin, normalement, car pour elle, ça serait différent, elle passerait plus de temps avec moi qu’à divertir ma mère où ma tante, qui avaient déjà bien assez avec leurs demoiselles à elle.

Gentil de ma part. Je n’avais pas parlé de réunions entre hommes, les soirs où il y avait salon, tout le monde était invité à festoyer, il y avait plusieurs tables de jeux, trois pour être exactes. Celle du roi, de la reine et de Monsieur. Comme monsieur était trop jeune pour tenir une table de jeu et que je n’étais pas marié, ces deux tables étaient tenues par d’autres membres. Marie n’était pas joueuse, c’était donc des gens influents qui tenaient ces tables. Il y avait des musiciens, des grands esprits, c’était très agréable, cela permettait de s’évader un peu et l’étiquette était beaucoup moins stricte lors de ces soirées. Quant je me déplaçais, les gens faisaient comme si je n’étais pas roi, restaient assis et ne fondaient pas en révérences à tout bout de champ.

-Il n’y a pas de quoi, après tout, ce château est bien assez grand pour que j’y loge qui me plait.

Je souris en constatant qu’elle était à deux doigts de dormir, elle m’écoutait par politesse. Je pouvais imposer une dame de compagnie à mon entourage, même si je ne ferais que la recommander en apparence, j’appuierais sa requêtes de façon à ce qu’elle soit accepté.

-Il n’y a pas pour le moment de reine, mais ma mère, tien office de reine mère comme il est de coutume. Elle est un peu extravagante je suis certain que vous vous entendraient bien avec elle, si vous supportez les caractères extrêmes et emportés.

Elle voulait montrer ses talents et faisait apparaitre une boule de glace relativement magnifique qui m’émerveillait. Pourtant, d’un geste maladroit elle fit tomber la boule qui s’écrasa au sol en éparpillant quelques morceaux un peu partout dans le couloir. Elle pouvait bien penser à ce qu’elle voulait, je n’étais plus à l’écoute de ses pensés. J’allais appeler pour que l’on nettoie mais elle fit elle-même le ménage.

-Vous semblez épuisée, je devrais vous faire amener à votre chambre pour que vous preniez du repos.

Je claquais des doigts et un valet apparu de nulle part. Je n’en fus pas surpris, ils étaient toujours à l’écoute au cas où quelqu’un aurais besoin d’eux, encore plus quant il s’agissait de moi. Certains n’étaient pas très discrets et écoutaient sans vergogne les conversations, ceux là, je les laissais à l’écart où les envoyais vers des gens que je voulais surveiller.

-Vous conduirez mademoiselle dans une chambre, mais pas une de celle sous les toits où il y a à peine la place pour mettre un lit. J’en voudrais une qui conviendrait à une dame qui prendra bientôt ses fonctions de dame de compagnie dans quelques maisons importantes.

Une belle chambre, il l’avait bien compris, et ne prendrait pas le risque d’aller en contresens que le mien. Il acquiesça avant de faire une révérence pour inviter la demoiselle à le suivre.