Une nouvelle rencontre . ( pv Thomas )

Alors que je bouchonnais mon étalon qui avait eu la bonne idée de se rouler dans de la paille souillée d’urine, je vis s’approcher une tête inconnue, qui puait le loup. Je fronçais le nez, en général, les loups que je côtoyais n’avaient pas cette odeur là. Vivant en permanence avec eux, nous avions tous au final la même odeur. Bref, je la regardais avancer dans le campement, puis décidais finalement de l’aborder. Après tout, il fallait toujours se méfier des loups. Surtout qu’en l’absence de Jacob Black, je ne savais pas exactement qui faisait partit de sa meute. Cette femme aurait tout aussi bien pu être une de ces garces au service de Ruuqo et de Dean. Si c’était le cas, elle ne sortirait pas vivante de notre enceinte.
Je marchais donc sans bruit derrière elle, abandonnant ma monture toujours attaché à son arbre. Je posais la main sur son épaule pour qu’elle me regarde avant de lui poser quelques questions. Peut être après tout que son visage me rappellerait quelque chose après l’avoir vu de plus près. J’avais certes une bonne vue, mais je ne l’avais vu en partit que de dos, et avant de la condamner, je voulais être certain de ne pas commettre un impaire.

A peine avais-je posé ma main sur sa frêle épaule, qu’elle me faisait basculer cul pardessus tête. Les feuilles mortes amortirent ma chute, mais je ne lui laissais pas le temps de percuter de ce qu’elle avait fait que j’utilisais un de mes dons sur elle. Le plus dangereux des trois. En un éclair, je m’infiltrais dans sa tête, mais surtout dans son système nerveux et lui fit plier les jambes, comme si celles-ci ne lui répondaient plus. Le temps qu’elle s’écrase, je me relevais. Juste avant de tomber pourtant elle avait eu le temps de s’excuser. Je ne l’écoutais pourtant pas, je la laissais au sol, et commençais à lui enserrer le cou sans pourtant la toucher. Je posais mon regard bleu clair dans le sien comme si j’essayais de fouiller en elle.

-Qui êtes-vous ?

Je ne la quittais pas des yeux. Elle n’avait pas l’aire dangereuse. Je relâchais un peu la pression sur sa trachée et l’autorisais à se relever. Je ne l’aidais pas pour autant à se lever. Je la regardais un peu comme si j’attendais des explications, ce n’était pas un hasard. J’attendais qu’elle se relève et qu’elle tente quelque chose. Elle ne semblait pas savoir qui j’étais, donc, si elle était déjà venue ici… nous ne nous étions jamais vu. Je commençais à me poser beaucoup de questions à son sujet. Elle avait en tout cas de bons reflexes pour m’avoir mit par terre sans soucis, où alors je commençais à rouiller. Finalement, je n’attendais pas qu’elle se relève pour lui poser une deuxième question.

-Que faites vous ici ?

Je relâchais totalement la pression sur sa gorge, gardant quand même un contact avec son esprit pour commencer à lire dans son esprit. Elle avait une grand-mère, une maison en ville. Elle était médecin… ça pouvait nous être utile un docteur. Cassandra avait le pouvoir de se soigner seule, mais pour les autres, les humains qui résistaient face à l’oppression lupine, il fallait bien quelqu’un pour les aider… même si j’étais végétariens, le sang me donnait toujours une pointe d’envie. Je n’étais pas un sur-vampire non plus. J’ouvrais la bouche, puis la refermais, il fallait que je choisisse avec soin mes mots pour qu’elle ne ressente pas comme une intrusion le fait que je sois entré dans son esprit. Les gens avaient tendance à voir cela comme un viol. Ça faisait partit de moi. Pour avoir les informations désirés, c’était souvent bien plus fiable que les mots. Je me décidais finalement à lui poser la question qui scellerait son sort à mes yeux.

-Vous êtes médecin. Ce n’était pas une question, mais plutôt une affirmation. Servez vous Ruuqo ?

Si Jacob avait été là, ça aurait été plus simple tout de même. Il avait eu la fâcheuse idée de prendre la place de sa femme à la bastille. Ça ne m’arrangeait pas du tout. Si il n’était plus là pour diriger ses troupes de loups, qui le ferait ? je n’en connaissais pour ma part pas la moitié. J’attendais ses réponses avec impatience.

Elle était sensible, en général, les gens ne sentaient pas mes intrusions dans leur esprit. Ils ne s’en rendaient compte que quand je leurs balançais leurs vie à la figure. Les traits de mon visage se détendirent un peu quand elle dit qu’elle venait voir Jacob. Elle faisait donc partie de sa meute. Pourtant, son arrogance ne me plaisait pas. Je la regardais un peu durement. J’allais lui répondre pour lui dire qui j’étais, mais elle continua en me demandant si son esprit me plaisait. Je retroussais ma lèvre supérieure dévoilant mes magnifiques canines.

-Non, votre esprit est arrogant, tout comme le reste de votre personne d’ailleurs.

Je la regardais de haut en bas, réfléchissant à ce que je pourrais bien faire de la troupe de loup de Jacob s’ils étaient tous aussi impulsifs et irréfléchi que le spécimen que j’avais sous les yeux. Elle se rassit sur le sol puis se mit à fureter partout. Elle ne restait pas en place cette fille. Elle me faisait penser à un furet qui cherchait une proie. Elle se leva et attrapa un lapin par les oreilles. Elle utilisa alors une comparaison. Elle comptait manger le lapin et si elle pouvait dévorer Ruuqo elle le ferait aussi. Je la regardais avec un air navré. La pauvre était cannibale où alors stupide. Si elle s’en prenait directement à Ruuqo, elle mourrait. L’impression que j’avais d’elle pour l’instant n’était pas vraiment positive. Dès que Jacob rentrerais de son incarcération, car il était hors de question que nous le laissions la bas, j’aurais une petite discutions au sujet de miss Tala. Elle reposa finalement le lapin qui fila au plus profond de son terrier. Je la regardais faire, étudiant la plupart de ses mouvements avec attention. Quand nos regards se croisèrent, elle pensa à mon odeur.

-La votre ne me plait pas d’avantage. Quand à mon âge, il ne vous regarde pas.

Je ne répondais pas à des questions muettes, je me contentais de mettre fin à ses pensés mal dirigés. Tala se remit à chercher quelque chose dans les hauteurs. Avait-elle la capacité de concentration d’un poisson ? J’attendais patiemment qu’elle revienne vers la réalité. Quand elle le fit, je restais sans voix, elle passa du coq à l’âne sans crier gare.

-Moui… vous pouvez faire ce que vous voulez.

Alors là, je m’attendais à tout sauf à ça. Mais d’où sortait-elle cette demoiselle que je n’y aille jamais plus me fournir en hommes ? Je la regardais à nouveau comme si je parlais à un enfant.

-Ce campement est entouré de champs que les troupes de Ruuqo ne peuvent pas franchir depuis plus de deux ans. Si vous avez trouvé le campement, c’est que vous saviez où vous allez…

Nous avions tout prévus, ça avait été étudié au millimètre près. Elle n’aimait pas mes vêtements et me trouvais vieux… je n’avais que 250 ans, j’étais jeune… et je n’étais pas mal habillé. Je commençais à grogner, et encore d’avantage lorsqu’elle me manqua totalement de respect, allant même jusqu’au tutoiement. Mes yeux s’assombrirent dangereusement.

-Surveillez votre langage mademoiselle, je ne suis pas votre ami. Vous vouliez voir Monsieur Jacob Black, il est en ce moment à la Bastille. Mais rassurez vous, sachant que c’est moi qui lui donne ses ordres, vous ne serez pas sans chef.

Je me décidais enfin à lui apprendre qui j’étais. Elle avait ainsi les réponses à ses questions, à savoir, qui j’étais, et pourquoi elle ne pouvait pas voir Jacob. Quel rapport il y avait-il entre les langues et la chasse ? ça devait encore être un de ses élucubrations fantasques de jeune fille délurée. Elle me fatiguait déjà la pauvre chérie. Je commençais à avoir peur pour le détachement de loup que j’avais crée en demandant à Jacob d’en prendre la tête. Pourquoi lui alors qu’il était encore un jeune loup ? pour le simple fait que mon père lui faisait confiance. Mais là… je me demandais si j’avais bien fait. Il faudrait que je les passes tous en revue. Car si ils étaient tous aussi tête brûlé que la demoiselle, nous allions droit dans le mur.

Je ne me trompais pas en disant que cette jeune femme était une orgueilleuse arrogante. Elle se retenait de rire tandis qu’elle s’évertuait à faire une révérence. Je haussais un sourcil, elle était comique à voir. Je n’obligeais personne à faire ces simagrées, mais je n’appréciais pas qu’on me manque de respect, à moi comme aux autres. Je respectais les autres moi, alors je n’admettais pas qu’on agisse différemment avec les autres. Elle me raconta alors des choses qui n’avaient rien à voir avec son arrogance. On choisissait sa façon d’être. Nous n’étions pas obligé de devenir stupide face aux épreuves de la vie.

-Vous faites du racisme mademoiselle. Il ne faut pas faire de certains cas une généralité.

E ne savais pas d’où elle venait, mais je ne me jugeais pas raciste… Il existait du racisme pour toutes les couleurs où les races. On pouvait haïr les noirs, les blancs, les vampires, les loups, où même les hybrides. Toutes ces haines étaient une forme de racisme. Elle avait peur de m’avoir blessé ? je n’étais pas vraiment vieux pour un vampire, et je m’habillais comme le reste de mes hommes. Des affaires simples, mais solides. Si elles ne lui convenaient pas, je ne pouvais rien y faire, et je m’en fichais éperdument.

-Ne m’appelez pas altesse. Thomas, suffira.

Tout le monde m’appelait soit Thomas, soit Tom… il n’y avait personne pour s’occuper du protocole. Et même ceux qui avaient commencé par m’appeler sire, car altesse n’était pas vraiment approprié à un monarque, avaient vite arrêté. J’aurais du lui dire dès le début que j’étais le roi ? elle aurait changé d’attitude en le sachant ? je n’aurai pas été quelqu’un d’important, elle ne m’aurait pas respecté ? Au moins, cela me permettait de voir tout de suite son attitude. Elle était navrée pour Jacob… comme nous tous, et d’autant plus sa femme. Nous avions prévu de le libérer bien sur, mais ce n’était pas si simple et il fallait attendre le bon moment. Le moment le moins dangereux pour lui, comme pout nous.
Mon regard se détendit un peu, elle devait être jeune pour être aussi fofolle. Je rentrais dans la tête des gens par automatisme. Ce n’était pas pour paraitre indiscret, loin de là, mais c’était un moyen de communication aisé. Si elle n’avait pas assez de jugeote pour se rendre compte que c’était comme lui demander de ne pas se transformer en louve… ce don faisait partit de moi je ne pouvais pas y faire abstraction.

-Tous le monde est le bienvenu parmi nous, et ça, d’où qu’il vienne. Je marquais une pause. Puis finit par lui sourire. Dieu qu’elle était bavarde. Elle me faisait penser à ma Cassy à ses débuts. Oui, il y a d’autre loups dans nos rangs, mais ils sont actuellement en missions… Ils ne rentrerons pas avant quelques jours.

Elle ferma son esprit, me faisant tomber dans le noir. C’était rare que les gens me ferment leur esprit aussi facilement. Elle était surprenante. Je ne savais plus ce qu’elle pensait, mais si je l’avais su, je n’aurais surement pas apprécié le peu de respect qu’elle portait aux gens qui l’entouraient. J’étais franc avec elle et ce que j’avais à lui dire, je le lui disais. Je n’avais pas été joyeux depuis un moment. Depuis que ma bêtise et mon manque de sérieux coute la vie à ma mère, ma tante et mon neveu en plus de bon nombre d’autres personnes. Je n’avais plus le cœur à rire, à me laisser aller. Il fallait quelqu’un de solide pour mener notre lutte et retrouver une France où tous seraient égaux. Les loups au pouvoir traitaient les hommes comme des animaux, n’hésitant pas à les brutaliser. Je ne voulais pas de ça. Je ne le cautionnais pas. Rien que pour cela, je m’obligeais à rester sobre et sérieux.
Je me souvenais de mon arrivé en France, la première fois que j’avais rencontré mon père j’étais ivre. Le jour même, il mourrait, me laissant seule héritier de la France alors que j’avais été élevé chez les anglais. Je ne connaissais de la France que les conflits que nos pays avaient eus. Pas facile de passer de prince bâtard anglais à future roi de France. Je n’étais pas prêt a régner et on en payait aujourd’hui les conséquences. Alors non, je n’étais pas un marrant et je ne comptais pas le devenir, et ce, pour le bien de tous les peuples vivant sur le sol français.

Elle ne se considérait pas comme raciste, soit. Si pour elle, ce n’était qu’une explication face à son comportement, je pouvais le concevoir. Après tout, les gens n’étaient pas tous façonnés dans le même moule. Moi, j’avais été élevé dans un entourage royal. Elevé loin de mes parents, dans un château avec des inconnus. Je n’avais jamais vu mon père avant le jour de sa mort. Ma mère ne venait pas souvent, mais quand elle débarquait, elle essayait de compenser en une après midi, les mois de solitudes. J’avais été élevé par des précepteurs et des nourrices la plupart de ma vie jusqu’à être adulte et aller faire la guerre. Nous avions chacun notre lot de misères.

-Bien, essayez de ne pas trop jouer les têtes de mules, il y a trop de monde ici pour que l’on se permette ce genre d’excentricité.

Si je devais gérer une bande de jeunes incontrôlables, râleur et n’en faisant qu’à leur tête, nous n’allions pas nous en sortir. Les loups avaient tendance à n’en faire qu’à leur tête et à nous regarder, nous autres vampires de haut, mais ils n’étaient pas tous comme ça. Ceux de la meute avaient des idées positives et pensaient que nous pouvions vivre ensemble. Je le pensais aussi.

-Disons que je ne fréquente pas beaucoup la meute… Ils restent entre eux, mais ce sont de bons éléments.

Ils avaient tous leurs caractères… Que pouvais-je dire d’eux. Ils travaillaient entre eux, en équipe et étaient assez soudés. Comme moi avec mes amis. Mais chez eux, ce n’était pas pareil, il y avait un rapport de dominé et dominant. Jacob était le mieux placé pour parler de ses troupes.

-Jacob serait plus en mesure que moi de vous répondre. Il est leur dominant.

Je me tus, puis écoutait ce qu’elle disait. Elle aimait qu’on lui dise tout dès le début. Moi aussi, mais je ne savais pas qui elle était, et je ne voulais pas donner des informations à je e sais qui. Même si je savais qu’elle était de notre côté, je ne me sentais pas de lui donner des informations. C’était à Jacob de le faire. Elle espérait pouvoir me parler si elle éprouvait l’envie à l’avenir ? je n’y voyais pas d’inconvénient, j’étais toujours ouvert, mais je ne voulais pas qu’on me manque de respect. Si elle voulait me parler à l’avenir, elle y mettrait les formes, je n’avait pas été habitué au manque de respect et je ne le tôlerais de personne. Ses paroles me faisaient sourire. Elle n’avait visiblement aucune idée de ce que les nobles vivaient par ici.

-Ce n’est pas grave demoiselle Tala. Si vous émettez le souhait de vous entretenir avec moi à l’avenir, j’essaierais de me rendre disponible. Vos camarades se chargeront de vos lacunes.

Un silence s’installa entre nous, je n’étais pas très bavard de nature. Je pinçais les lèvres un instant, à la recherche de ce que je pourrais bien lui dire. Elle m’avait dit elle-même qu’elle était chaman. En quoi consistaient ces pratiques considérés comme archaïques et barbares par nos médecins qui devaient être jaloux des connaissances qu’ils ne possédaient pas. Nous pouvions discuter de ça. Puis je partirais, j’avais encore de nombreuses chose à faire.

-Vous seriez donc une guérisseuse ? Vous connaissez l’emploie des simples ?

Les remèdes à base de plantes pouvaient nous être utiles par ici. Les médecins se faisaient rares et en avoir une dans notre camp nous serait un avantage considérable.

Je ne connaissais pas les nouvelles terres qui avaient été découvert il y à fort eu de temps. A peut près du temps de ma naissance en fait. Je n’en connaissais que ce que les explorateurs nous en avaient dit. Parfois, les prisons françaises comme anglicanes étaient vidée pour y envoyer des colons. A vrai dire, je n’en connaissais que les produits devenus quotidiens qui en venaient. Je souriais à sa réponse. Enfin une attitude positive. Elle pouvait en effet se rendre utile ici au près des humains et des loups blessés. Par contre, je fus étonné qu’elle pense que nous ne sortions pas. La menace de nos ennemis n’était pas assez constante pour que nous évitions de sortir du campement. Je lui souris avec indulgence. Nous sortions tous régulièrement, allions même en ville, même si nous naviguions incognito.

-Rassurez vous mademoiselle, nous ne vivons pas en reclus, mais il est vrai qu’il n’est pas aisé de faire appel à un médecin ici sans prendre un risque de nous faire repérer par les troupes de Ruuqo.

Je continuais à l’écouter avec attention, elle hésitait à parler des poisons, je souris à nouveau. Nous connaissions les poisons sur le vieux continent aussi depuis bien longtemps. En Italie comme en France, ils étaient monnaie courante. Je posais ma main sur son épaule avec tranquillité.

-Nous utilisons déjà ces procédés, il y a de nombreuses plantes par chez nous permettant ce genre de produits. Je me tus un instant avant de lui adresser un franc sourire. Vos idées me plaisent.

Elle resta un long moment silencieuse, je respectais cela et me mit moi-même à penser à ma Cassandra. Que faisait-elle ? où était-elle ? il me tardait de la serrer dans mes bras. De lui demander comment elle avait passé ces trois jours loin de moi. J’avais de bonnes nouvelles pour elle mais aussi pour madame Black. Sa libération était en bonne voix. J’avais réussi à soudoyer un des gardes qui s’occupait de lui pour que le jour J, il soit de notre côté. A vrai dire, c’était un homme qui venait de perdre son frère par la main même du premier ministre et qui se voyait bien changer de camp. Finalement, Tala repris la parole pour parler musique. La transition était rude mais intéressante. Je ne voyais par quel cheminement elle avait eu pour en arriver là. Comme elle m’avait bloqué l’accès à son cerveau, j’étais dans le brouillard et étais d’autant plus surpris par sa question.

-Et bien, je suis mélomane à mes heures perdues… le piano, mais également le clavecin, le violon et d’autres.

On m’avait appris la musique autant que le maniement des armes lors de ma jeunesse. Il fallait être complet lorsque nous prétendions être un prince. On m’avait également appris à chanter, du moins à placer ma voix. Je haïssais chanter ainsi. Je trouvais cela ridicule. Pour me détendre, je préférais encore vider une chopine, où m’entrainer à cheval où à l’épée. J’avais une vraie complicité avec mon étalon. Avant, j’avais une écurie remplis de chevaux tous plus somptueux les uns que les autres. Des cadeaux d’autres rois, émirs et divers dirigeants. Des chevaux arabes, anglais espagnols. J’avais toutefois un faible pour les chevaux espagnols. J’avais entendu dire qu’il n’y avait pas de chevaux sur le nouveau continent américain, que c’était le collons américains qui avaient emmenés les premiers.

-A vrai dire, je suis plus cavalier que musicien. Aimez-vous les chevaux ?

Même si j’étais un vampire et que je pouvais me déplacer plus rapidement qu’un cheval au galop sans me fatiguer. J’aimais le contact que je pouvais avoir avec un animal, je le trouvais plus enrichissant que celui que nous avions avec un instrument de musique. Après tout, un instrument ne prenait vie qu’entre nos mains alors qu’un animal n’avait nullement besoin de nous pour vivre sa vie.

La discussion prenait un nouveau tournant… nous parlions maintenant chevaux, ça me plaisait bien car ce dialogue n’entrainait aucune décisions et fâcheries. Ces pauses verbales me faisaient du bien. C’est vrai, je n’avais pas souvent l’occasion de parler de choses sans conséquences. On avait toujours tendance à me solliciter pour des urgences et jamais pour des échanges mondains. Elle avait du se séparer de son compagnon a quatre pattes, c’est sur que la traversé n’était pas de tout repos pour les chevaux. Il valait mieux en effet qu’elle soit restée sur le nouveau monde plutôt qu’elle ait été perdue dans un naufrage.

-Je peux vous aider dans le choix de votre future monture, je connais de bonnes adresses.

Ça dépendait bien entendu du choix de la race, mais je pouvais faire venir des équidés de n’importe où, j’aimais m’occuper moi-même de l’approvisionnement de mes troupes en montures de sang dociles et sures. Elle avait visiblement des soucis d’argent. Je lui souris aimablement, si elle venait s’installer ici avec sa grand-mère, elle ne manquerait de rien, car mes deux compagnons d’enfance et moi nous occupions de tout ce qui était intendance. Moi étant le roi légitime, j’avais l’appuie de nombreuses monarchies européennes et mes deux compères avaient eux aussi des fortunes familiales dans lequel nous pouvions puiser en cas de pénurie dans ma cassette personnelle.

-Pour ce qui est de l’argent, si vous en manquez vraiment, nous pourrons vous aider, après tout, notre but est aussi de venir en aide au peuple qui en a bien besoin par ces temps troubles.

Elle pouvait toujours prendre un ou deux chevaux de notre corail si elle en avait besoin à l’avenir, nous partagions un peu tout ici. Hormis ma monture et celles de mes camarades. Ils étaient des chevaux de pure et illustre lignée, mais ils n’étaient pas avec les autres et pour que quelqu’un prenne par mégarde un pur sang anglais pour un trait normand, c’est qu’il avait un petit souci de vision. Je levais un sourcil quand elle me demanda le nom de mon animal, elle était bien curieuse cette demoiselle, ce n’était pas un détail que l’on me demandait souvent.

-C’est un pur race Espagnol qui m’a été offert par mon cousin le roi d’Espagne. Il porte le nom de Cambio.

Alors que je réfléchissais à l’utilité d’une chaman dans la troupe de Jacob. Un aigle vint se poser sur le bras de la demoiselle. Je la regardais avec de grands yeux effarés. Mais comment faisait-elle ça ? elle allait attirer toutes les bestioles de la forêt comme ça ? Elle m’expliqua que c’était un signe de la forêt… Elle était mignonne elle mais je voyais bien que c’était un aigle, ce qui m’intéressait, c’était ce que signifiait le message… c’était une alerte ? Elle voulait lui donner un nom ? pourquoi, elle comptait garder cet oiseau ?

-Que nous dit ce message, car je vois bien que c’est un aigle, ce qui m’intéresse c’est sa signification.

J’avais raison, elle voulait garder le rapace… mais il n’avait pas une vie cette animal ou alors il avait pour vocation de vivre en volière dans le village de Versailles ?

-Vous faites ce que vous voulez mademoiselle, mais je ne pense pas que sa place soit ici, vous qui êtes si proche de la nature, ne pensez vous pas qu’il désirerais une autre vie que la captivité ?

Après tout, ce n’était pas moi le chaman. Pour ce qui était des autres animaux, je n’y avais jamais fait attention. J’avais des animaux exotiques dans l’animalerie de Versailles, mais on ne pouvait pas vraiment dire qu’ils étaient des animaux de compagnie… des lions des éléphants… j’avais des chiens aussi, des chiens de chasses qui vivaient au chenil, mais ils n’étaient pas vraiment intéressant en dehors de la chasse. J’avais également des éperviers pour chasser au vol. J’étais déjà un peu plus proche de mon rapace que des chiens de chasse.

-Je n’ai pas vraiment d’autres animaux… mes chiens de chasses et mes rapaces sont resté au château. Mais j’aime les animaux, ils sont moins faux que les hommes.

Je pouvais l’aider pour le choix de sa monture, pour l’argent aussi, mais elle préférait voir avec sa grand-mère. Je me mis à penser que le chef de famille était sa grand-mère. Hum, elle devait avoir un caractère de suiveuse, elle irait parfaitement dans la meute. Je hochais la tête, pas besoin de longs discours pour répondre à ça. Je lui souris quand elle m’expliqua enfin ce que signifiait le signe de la forêt. Je ne croyais pas vraiment aux esprits de la forêt, et même aux esprits tout court, tout comme je ne croyais pas en dieu.
Elle avait l’art de me flatter par le biais des esprits. L’aigle me caractérisait, je souris amicalement, l’autorité, la sagesse le pouvoir et le courage. Etait-ce vraiment moi qu’elle décrivait ainsi ? pour la suite, je ne voyais pas de quoi elle parlait. Il pouvait m’aider à régler un problème ? mais quel problème ? Si c’était de trouver un solution pour la libération de Jacob, je l’avais déjà solutionné depuis quelques temps… ce n’était plus qu’une question d’occasion.

-Je pense que votre aigle veut nous dire bien des choses…

Elle réfléchit un instant à mes mots sur l’aigle, mais prit finalement le partit de le garder avec elle, chez elle. Ce n’était pas vraiment raisonnable, un aigle était facilement raisonnable, et les animaux sauvages n’étaient pas fait pour être enfermés. Je trouvais cela cruel et égoïste de sa part de penser à son petit plaisir plutôt qu’au bien de l’animal, d’autant plus qu’elle était chaman. Elle voulait s’en servir de messager ? hors de question.

-Vous faites ce que vous voulez de cet animal, ça vous regarde après tout, mais je vous interdit de le faire venir en vol jusqu’ici… vous l’avez vu ? autant envoyer un éléphant, ça serait plus discret. Nos ennemis nous repéreraient tout de suite…

On disait les indiens doués pour le camouflage… celle-ci n’avait pas l’air de l’être. Après tout, on entendait tellement de choses infondées sur tout et n’importe quoi…
Elle revint finalement au message me disant que j’aurais surement une décision importante à prendre… concernait-elle Cassandra, avec qui j’avais eu une prise de bec ? elle m’en voulait, c’était certain, elle ne me croyait pas lorsque je disais la brimer pour son bien, mais la seule chose que je voulais, moi, c’était son bien être… qu’elle soit en bonne santé et entière. Pourquoi prendre des risques ? je ne voulais pas la perdre, elle était la seule chose importante dans ma vie… la seule personne pour qui j’avais envi de me battre et de faire tout ça…

-Il n’arrive jamais à vos esprits de préciser un peu plus leurs messages ?

Non mais c’est vrai… avait-on déjà vu un messager aussi peu loquace en détails ? elle n’avait cas parler en énigmes comme les oracles de la mythologie grec aussi… Toutes les aides étaient bien venu, mais avec ses esprits elle me rendait plus perplexe que confiant… déjà que je n’étais pas du genre à croire… là, je me demandais si elle ne serait pas plus éficace avec un bol de feuilles de thé…

[HJ: dsl c'est court... pas très inspirée... je ferais mieux au prochain ^^]

Je la regardais vraiment sans comprendre. Elle voulait monter une tante ici ? Nous changions régulièrement le campement de place, alors monter une tante. Nous n’étions pas en pique nique ici… j’hésitais à soupirer mais je me devais de faire bonne figure… Après tout elle n’était pas d’ici et ne devait pas se rendre compte de la situation dans laquelle nous étions. Une tente serait bien trop voyante. Je lui souris calmement, commençant un peu à perdre patience, même si rien ne transpirait sur mon visage.

-Je crains que ce soit impossible mademoiselle, ça serait bien trop voyant et encombrant.

Tout le monde vivait les uns avec les autres ici, même moi, je n’avais qu’un lit de camp, et ça me convenait très bien. La vie de couple ce faisait en dehors du campement, ou alors, dans des endroits isolés. Il arrivait rarement qu’il n’y ait personne au camp, donc pour l’intimité, ce n’était pas vraiment l’endroit idéal. Nous étions en guerre, pas dans un salon de Versailles. L’amour avait peu sa place ici. Elle s’employa un peu à me renseigner sur ses esprits. Moi, j’étais septique, je ne croyais pas en la sorcellerie, où autre magie. Elle pouvait bien voir des signes là ou il n’y avait que du vent et des feuilles mortes, moi, j’étais lucide. Tala me semblait être une belle illuminée, mais pas dangereuse. Je souris franchement quand elle me dit que je n’avais pas de souci à me faire. Il ne manquerait plus que je me fasse du souci pour des signes approximatifs… Je préférais opiner dans son sens, surtout que je n’avais pas le temps pour ces élucubrations.

-Je ne m’en fais pas, la réponse viendra en temps et en heure.

Alors que je regardais autour de nous à la recherche de Cassandra, elle continua à me dire de ne pas m’en faire. Elle en tenait une sacrée couche cette demoiselle. Ce rendait-elle compte qu’à mes yeux, elle passait plus pour une folle que pour une devineresse ? Surement pas, sinon, elle ne continuerait pas. Ne voulant pas la vexer, je ne disais rien, ça devait être une question d’éducation. Sa grand-mère avait du lui bourrer le crane avec ses « esprits » et la jeune femme en gardait des séquelles.

-Bien, je vais tenter de trouver des réponses, nous nous reverrons surement très bientôt.

Je baissais le menton puis relevais la tête, comme si je lui indiquais qu’elle pouvait disposer, comme je le faisais avec mon entourage lorsque nous étions à Versailles. Mon éducation princière faisait que je gardais ces manies. Avant de partir, je lui souris à nouveau, puis partais d’un bon pas en direction des grottes où j’espérais y trouver ma Cassandra. M’en voulait-elle toujours ? c’était une bonne question.