Retour de la bastille......dispute conjugale a l'horizon [Ruuqo]

J’avais beaucoup trop de boulot par rapport à ces rebelles, je n’arrêtais pas d’y penser et je voulais absolument les mettre sous les barreaux pour ensuite m’occuper d’eux en leur soutirant des informations comme on allait bientôt faire avec ce Black. Dean avait fait venir une fille exprès pour lui pour qu’elle le torture, je ne savais pas encore de quoi elle était capable mais je faisais confiance à mon ami pour avoir choisi la bonne personne. Si on réussissait à avoir Thomas, on aurait les autres rebelles. Le fils de Louis était le pilier de la rébellion et j’allais te la mettre au tapis moi celle-ci quand je l’aurais enfin entre mes mains. Bien sur je devais avouer que j’allais voir d’autres femme mais ce n’était jamais prévus à l’avance, je pouvais me permettre d’aller voir ailleurs si je voulais. Après tout j’étais le roi et je faisais ce que je voulais, y avait personne pour dicter ce que je faisais.

La patience est une vertu mon amour.

Je lui fis un clin d’œil. Je savais que ça ne lui plaisait pas du tout que je m’occupe plus des affaires du royaume que d’elle ou encore la façon que j’avais de parler de Black mais j’en avais rien à foutre. C’était en parti à cause de lui si les rebelles continuaient d’exister et si je devais faire mal à ma femme en le tuant je n’hésiterais pas. Shalimar n’avait pas peur que je sévisse ? Quand elle verra ma colère éclater elle allait très vite regretter.

En tant que femme de roi tu n’as aucun droit d’être amie avec un traitre Shalimar, je t’interdis de le revoir… de toute façon il va bientôt être torturé puis exécuté en public après tu n’auras qu’à faire ton deuil et tu l’oublieras. Il se sert de toi tu ne le vois pas ça ? Tu ferais bien d’avoir peur, tu ne m’as jamais vu plus méchant que je ne l’ai été avec toi chérie… attention de ne pas chercher le loup qui dort. Si j’apprends que tu es de mèche pour tenter de le faire sortir tu seras considéré comme une traître toi aussi et je serais contraint de te faire tuer ce dont je n’ai pas vraiment envie.

Si elle l’aidait je sentais qu’elle allait subir plus que ma colère, ça serait complètement ma rage et je n’allais pas hésiter une seule seconde à la tuer même si l’amour que je portais pour elle était fort. Je restais quand même calme quand elle me dit d’arrêter et qu’ensuite elle me jeta un vase mais j’eus le temps de l’éviter. Ouah quel était sexy quand elle était en colère ma Shalimar, elle me rappelait celle d’avant, celle qui m’avait toujours plus. Elle en avait marre dis donc et elle ne laissait pas prié pour me le faire savoir. Elle me donna ensuite une gifle ce qui me fit tourner la tête… je ne la regardais pas de suite quand elle me parla. Au milieu de son monologue je posais mon regard dans le sien, le mien n’était plus calme mais une légère fureur y était… elle n’aurait pas du me gifler, c’était de trop.

Elle m’avait poussé me faisant tomber, alors là elle allait vraiment le regretter. Je me relevais et me dirigeai vers elle la retournant et lui foutant une grosse claque dont elle aurait la marque. Je ne savais pas encore qu’elle était enceinte et même si je l’avais su ça n’aurait pas changé au faite que j’étais en rogne.

Tu veux vraiment savoir ? Quand je me suis marié avec toi c’est parce que tu me plaisais énormément… maintenant ce n’est plus pareil, t’es devenu plus vieille… tu ne t’entretiens plus. Je t’aime toujours mais ce n’est plus du tout comme nos jeunes années ou on était ensemble.

Je la jetais ensuite violement sur le lit.

Sans moi tu n’es rien, par un claquement de doigt je peux te foutre dehors comme je le désire et personne ne te regrettera.

Bien sur il y avait moi qui le regretterait car même si ce n’était plus comme avant je l’aimais quand même ma Shali mais là elle dépassait les bornes et je ne pouvais pas le permettre en tant que chef des loups.

Cela faisait quelques jours maintenant que Junes vivait avec moi. J’avais rencontré Eila, où plutôt, elle était venu me narguer et j’avais fait un carnage… je n’en avais parlé à personne, et surtout pas à Ruuqo. Soit il me prendrait pour un fou, soit il voudrait la voir pour se faire une idée par lui-même… ce qui voulait dire que je serais amené à la revoir. Non, je préférais qu’elle reste loin de moi. Elle avait joué les mortes pour se construire une nouvelle vie loin de moi, de nous… et maintenant elle revenait, c’était à mon avis, soit pour me narguer et essayer de m’envoyer au fond du trou, soit pour revenir… dans les deux cas, je ne la laisserais pas me pourrir la vie à nouveau. Une fois c’était bon. J’avais assez donné.

J’avais pris la décision d’aller voir Ruuqo, un petit combat me ferait du bien, et puis, je voulais voir si il avait bien reçu mon cadeau. J’avais demandé à Romuald une fille vive qui ne se laisserait pas faire et ferait faire un peu d’exercice à mon ami. Une fille qui ne se laisserait un peu sauvage qui le pousserait à faire sortir le mâle qui dormait depuis quelques années bien enfouie au fond de lui. Mon ami vif et gaillard me manquait. Je m’attendais presque à le trouver en train de repriser les jupes de sa femme.
Je sortais de mes appartements, puis commençais à marcher dans les couloirs. J’étais assez heureux aujourd’hui, j’avais passé une bonne nuit avec ma petite blonde, du coup, je répondais au salut des gens par un franc sourire et un hochement de tête. Je m’arrêtais même pour bavarder avec un loup qui était membre de notre meute depuis de longues années. C’était un soldat vaillant qui ne ratait jamais une occasion de rigoler. Nous avions le même genre d’humour lui et moi… je l’aimais bien.

En à peine une quart d’heure, je fus devant les appartements de mon ami et patron, un valet voulut m’annoncer, mais je lui plaquais une main sur la bouche avec un clin d’œil. Je lui expliquais rapidement que je ne faisais que passer. C’était un nouveau visiblement, car les autres ne bougeaient pas en me voyant arriver et me laissaient entre de jour comme de nuit, à part bien sur quand Ruuqo était en galante compagnie, ce qui voulait dire avec quelqu’un d’autre que sa femme. Je tendais un instant l’oreille. Ça semblait crier sec là dedans. Un franc sourire s’étira sur mon visage, les disputes mettaient du piment dans la vie, ça entretenait un couple. Quoique, le son de la voix de Ruuqo semblait indiquer qu’il commençait à perdre patience… ça n’allait pas se terminer sur l’oreiller cette histoire. La dernière réplique de Shalimar et le coup ne me plurent pas vraiment. Je ne savais pas qui avait frappé l’autre, mais ça ne me plaisait pas vraiment. Surtout les menaces de la femme de mon ami concernant son fils.

Avant d’entre, je renvoyais le valet qui comme moi, avait tout entendu et avait blêmit en m’entendant grogner en étant aussi proche de lui. Il avait du entendre parler du carnage de mobilier que j’avais fais il y a à peine deux jours et surtout, du garde que je n’avais pas hésité à décapiter alors qu’il était un membre de l’armé que je dirigeais avec Ruuqo, alors lui, un simple valet, il avait des raisons d’avoir peur. Il ne demanda pas son reste et déguerpit par une porte dérobé. J’eu le temps de penser à Eila… les paroles de Shalimar me faisaient penser à l’attitude d’Eila… Le fait qu’elle soit partie alors qu’elle était enceinte, que notre fille soit morte, qu’il n’y ait plus de trace de l’enfant qu’elle portait lorsque je la crus morte. De la douleur et la peine qu’elle m’avait causée… tout remonta à la surface. Sans que je n’y prenne garde, les minutes passaient J’entrais alors que Shalimar regroupait ses affaires. Elle avait les cheveux humides, j’avais du louper un passage… Ce genre de blanc m’arrivait de plus en plus souvent, je devenais gâteux et sénile à mon âge, pauvre de moi… les déboires familiaux ne me réussissaient pas. Heureusement qu’il y avait Junes qui ne me demandait rien et vivaient sa petite vie dans son coin en la mêlant le moins possible à la mienne à part quand nous nous retrouvions la nuit. L’amour libre, il n’y avait que ça de vrai. J’entrais sans m’annoncer, ni frapper après tout, Ruuqo pouvait entre de même chez moi. Tout de suite, je posais mes yeux sur Shalimar, j’avais un regard dure, le regard de mes mauvais jours, ceux qui n’annonçaient rien de bon.

-Elle s’en va enfin la poule pondeuse ? tu l’auras gardé longtemps celle là. Va savoir ce que tu lui trouvais.

Je restais dans l’encadrement de la porte. Si elle voulait partir, elle n’aurait qu’à le faire par la petite porte, comme les trainés, les putes où les valets. Après tout, Shalimar n’était plus rien d’autre qu’une opportuniste à mes yeux. Avant, elle était une fille attachante et un peu remuante qui aimait bien défier notre autorité, mais depuis qu’elle avait réussi à se faire engrosser par mon ami, elle n’était plus qu’une louve opportuniste qui avait su se creuser un trou pour accéder au pouvoir. Au moins elle avait donné un héritier mâle à la meute, c’était bien, mais après avoir eu les enfants, il fallait se débarrasser des femmes, la preuve en était faite avec la mienne. Eila était une opportuniste, tout comme Shalimar, toutes les mêmes ces garces. Quelque chose m’avait choqué dans ses paroles de tout à l’heur… elle comptait partir avec Mathias ? mais où vivait-elle cette fille ? Elle avait du rêver. Je souris à Ruuqo avant de reporter mon regard sur Shalimar.

-Que tu débarrasse le plancher, c’est une bonne nouvelle, les croqueuse de diamants juste bonnes à jouer les dévidoirs… il y en a plein partout. Si j’ouvre la porte, il y en a 12 prête à prendre ta place.

J’ouvrais les deux portes principales de leurs appartements en grand et m’écartais pour la laisser passer. Cependant, juste avant de m’écarter totalement, je criais dans les couloirs.

-AH LA GARDE ! PROTEGEZ LE PRINCE ! Je me retournais en riant. Puis repris mon sérieux, avant de lui balancer d’une voix grinçante. Comme si je tu avais un droit quelconque sur l’enfant de Ruuqo. J’explosais de rire, un rire un peu hystérique quand même.

Je disais exactement ce que j’aurais dit à Eila si elle m’avait menacé de partir avec Sandhya loin de moi. Je me retournais prenant moi-même le chemin de la grande porte avant de lancer par-dessus mon épaule d’une voix presque joyeuse.

-Ruuqo, je t’attends près du bassin d’apollon, j’ai des infos !

Je marchais ensuite sans me retourner jusqu’au bout du couloir. Finalement, je marchais jusqu’à l’extérieur du château et jusqu’au bassin en question. Je m’assis sur le rebord de la fontaine monumentale et attendais que Ruuqo arrive. J’avais reçu des nouvelles des troupes que nous avions à la frontière Danoise.

Je n’avais pas pensé une seule seconde que les rumeurs pouvaient courir aussi vite. J’avais essayé de préserver le secret de l’affront que la résurrection de ma femme entrainait à mon encontre, mais cette garce avait du se faire voir en quittant le château… elle avait décidément prit la décision de se faire voir un maximum pour m’humilier… J’aurais mieux fait de la tuer quand elle était entre mes mains… jamais je ne permettrais qu’elle revienne dans ma vie après tout le mal qu’elle m’avait fait en se faisant passer pour morte durant deux années. J’avais parcouru les couloirs et les jardins jusqu’au bassin d’apollon en pensant à Eila, je n’avais rien contre Shalimar, sauf qu’elle faisait de mon ami un être faible qui passait plus de temps à penser à sa petite femme qu’à se battre ou s’occuper de ses hommes. Ça devrait être interdit aux loups de se marier ou même d’être monogames, j’avais pu le constater sur moi ainsi que sur Ruuqo, l’amour rendait faible et changeait les hommes. Je n’aimais pas ça. J’en voulais aux femmes d’essayer de nous changer et d’y réussir aussi bien. Le regard de Shalimar ne m’avait pas émue un instant, tout comme se paroles… elle n’était plus rien à mes yeux depuis plus d’un an et ses paroles perfides ne m’atteignaient pas. De plus, elle ne me faisait pas peur le moins du monde, ce n’était qu’une louve de bas étages qui n’était pas capable de la moindre subtilité, elle nous l’avait bien prouvé lorsqu’elle n’était qu’une simple anonyme dans la meute.

J’en étais la de mes pensés lorsque Ruuqo arriva enfin vers moi. Il avait mit le temps tout de même, surement le fait d’avoir du jeter dehors sa brune… Il entama de suite la discutions sur les informations que je lui avais annoncé… non, il n’allait tout de même pas moucher ma curiosité aussi facilement… Je levais un sourcil et demandais avec une voix gaillarde que je prenais lors de nos anciennes sorties entre hommes. Lorsque nous pouvions encore qualifier notre relation d’amitié, lorsque je reconnaissais encore Ruuqo comme un ami. Je n’en étais jamais sur en ce moment. Il n’était plus le même.

-Laissons ces informations… j’en ais d’autres. Je marquais une pause. Ta femme est allé voir de la vermine en prison… tu héberge des traitres dans ton propre lit…

Je me doutais à présent qu’un garde était venu m’avertir de la visite de Shalimar pourquoi ils s’étaient pris le bec. Ruuqo devait être au courant. Je souriais encore de la bêtise de Shalimar, elle pensait avoir des droits ? mais elle vivait dans un monde peuplé de fées et de lutins comme dans les compte pour enfant ? sa naïveté me ferait toujours rire… on ne devrait donner qu’un droit aux femmes, ceux de faire des enfants, on devrait ensuite s’en débarrasser pour ne pas avoir à les subir. Shalimar était l’exemple type de la sangsue… elle n’acceptait aucune contrainte, n’en faisait qu’à sa tête, jamais elle n’aurait l’étoffe d’une louve dominante. Eila était plus de ce style, sans scrupules et prête à tout pour arriver à ses fins. Pour ça je l’admirais, elle avait la même hargne que moi à atteindre ses objectifs. La femme de Ruuqo semblait n’en avoir qu’un, jouer les troubles fait partout où elle allait.

-Je me demande ce qu’elle est allée faire à la prison… peut être que madame Black est cocue… c’est peut être pour ça qu’elle l’a nourrit… se taper un squelette ce n’est pas glorieux…

C’était une façon détournée de dire que Ruuqo l’était aussi… tout ce savait à la bastille. Etant la femme de Ruuqo, les gardes l’avaient laissé passer avec les égards du à son rang, mais ils avaient tout de même maintenus une surveillance rapproché et étaient venu me prévenir dès que la loutre avait quitté le terrier du prisonnier. Je me fichais que Ruuqo se vexe, après tout, il tendait le bâton pour se faire battre en gardant au près de lui une femme pareille. De tout temps, les rois avaient eu des maitresses, les femmes stériles où encombrantes étaient assassinées où envoyé dans un couvant pour laisser libre champ au roi de faire ce qu’ils voulaient. Ruuqo était bien naïf d’espérer un mariage d’amour… lui comme moi aurions du choisir des louves taillées pour enfanter avec toutes les qualités pour avoir un héritier en bonne santé. Après tout, c’est la seule chose dont nous avions besoins… des héritiers. L’amour, nous avions très bien vécue sans durant des millénaires, alors bon, c’était vraiment secondaire.
Je dévisageais Ruuqo de mes prunelles vertes et un peu narquoise, je ne laissais pas paraitre ma propre souffrance sur le retour d’Eila, et je ne laisserais pas les élucubrations de quelques courtisans de bas étages faire ployer ma décision. Eila était morte pour tout le monde et elle n’allait pas revenir gâcher ma vie de sitôt.

Les premières paroles de Ruuqo me donnèrent envie de rire dans un premier temps mais en y réfléchissant un peu, c’était navrant… voir un grand loup comme lui s’avilir au point de s’entêter à garder une femme comme la sienne au près de lui… c’était pathétique. Pauvre Ruuqo, lui qui était si vaillant autrefois, il se retrouvait complètement embobinée par cette mégère qui allait jusqu’à le trahir. Pourtant, il continuait à garder les yeux fermés en pensant qu’il arrangerait les choses. La seule solution était de tuer cette femme ou de la bannir. Elle n’aurait jamais du arriver dans le lit de Ruuqo où elle avait fait son nid. Pour égard pour Mathias, le mieux était de la bannir, car évoluer après d’une femme pareil, il ne pouvait que tourner mal. Il allait se charger d’elle, mais en faisant quoi ? en la cloitrant dans leurs appartements ? rien ne changerait, le tempérament de Shalimar ne donnait pas d’issue favorable à cette situation, j’en étais certain.

-Elle n’aurait déjà pas du pouvoir y aller la première fois… je ne vois pas ce que tu peux faire de mieux… si tu songes à la faire disparaitre, je peux t-y aider, songe-y.

Je n’étais pas dans le même état d’esprit que lui. Jacob était enfermé et ne pouvait plus nuire de là où il était… ce n’était pas lui qui était allé chercher Shalimar, mais bien l’inverse… Elle avait des accointances avec lui et ne pouvait visiblement même pas s’en passer alors qu’il était prisonnier, et elle, la femme de son geôlier… à ce niveau là, c’était de la traitrise, et ce qu’on faisait aux traitre revenait au même que ce que nous faisions à Jacob. Shalimar devait subir la même chose, après tout, elle servirait d’exemple au même titre que son acolyte.
Alors que j’étais en train d’insinuer que mon meilleur ami était cocu, ce même meilleur ami me prit à la gorge se montrant menaçant. Son air revêche n’était pas le même que lors de nos entrainements amicaux. Non, là, il serrait sa main autour de mon cou comme si il avait l’intention de m’arracher la trachée.
Mes pupilles s’étrécirent au point de devenir à la limite de l’imperceptible tandis que je l’écoutais. La grand chef n’était visiblement plus en mesure de nous donner des ordres alors qu’il était assez aveuglé par sa femme au point de se leurrer sur la nature des sentiments entre Black et Shalimar. Il insinua ensuite que je sentais l’odeur d’une louve qu’il ne connaissait pas, surement celle de Junes. Je ne bougeais pas jusque là me contentant de le regarder droit dans les yeux avec un air goguenard. Mon frère ne semblait pas s’amuser quand à lui. Qu’il ait autant changé me restais pantois. Contrairement à ce que je pensais, je me rendais compte qu’il avait changé… changé au point que je ne le reconaisse plus. Ce n’était plus mon frère. Au bon vieux temps, nous pouvions tous nous dire, même les plus horribles des vacheries, mais là, ce n’était plus le cas.

Comme il ne lâchait pas son emprise sur mon cou, je penchais la tête en arrière histoire de prendre de l’élan, puis lui envoyais un coup de boule qui lui explosa le nez, et qui eu pour effet de le faire lâcher. J’avais du sang sur le front, mais ce n’était vraisemblablement pas le mien. Le sang coula peu à peu devant mes yeux, me donnant un sentiment bizarre de n’être pas en sécurité. Ruuqo était assis à même le sol devant moi, mais je ne le reconnaissais pas tel qu’il était apparu tout au long de ces années dans ma vie. Ce n’était plus un frère que j’avais sous les yeux, mais un pauvre type qui ne valait guère mieux qu’un traitre… c’était un faible, un homme capable de penser qu’avec son cœur et sa queue. Comme si il n’avait été qu’un vulgaire moucheron, je lui envoyais un coup de pied dans la tête qui eu pour effet de l’allonger complètement. Depuis que Ruuqo était père, certains hommes se méfiaient de sa capacité de jugement. J’avais continué à prendre la défence de cet homme avec qui j’étais si proche, mais je devais bien me rendre à l’évidence, c’est moi qui étais dans le faux, et qui continuais à me voiler la face. Ruuqo avait changé, il n’était qu’une larve entravé dans sa routine. Il ne méritait visiblement plus la direction de nos troupes ou au final, il était depuis bien trop longtemps. L’amour l’avait rendu faible et inapte à prendre les bonnes décisions.

-Même si tu garde des indécrottables à ta botte, sache qu’il y en as bien plus que tu ne le pense qui te verraient bien passer la main. Je marquais une pause en appuyant mon pied entre son menton et le bas de sa nuque, histoire de l’obliger à me regarder droit dans les yeux. Ton temps est passé, tu n’es plus rien, tu es faible !

Ce n’était pas des paroles en l’air, je le pensais… J’avais mis deux ans à comprendre les paroles qu4eila m’avait dite sur le toit de notre ancien château. J’étais bien plus apte que Ruuqo à maintenir une certaine rigueur et ligne de conduite au sein de la meute qui avait besoin plus que jamais d’un homme de tête pour rester au sommet.
J’appuyais légèrement mon pied sur sa trachée, puis lui éraflais la peau de cou avec le frottement de ma semelle avant de lui tourner le dos en le lassant au sol et de marcher vers le château sans me retourner. Ma décision était prise, Ruuqo n’était plus digne de régner en maître sur la meute, il devrait partager et même laisser la place rapidement si il ne voulait pas se faire abattre dans un puch ignoble.