Retour à la vie

Avalone était sous sa forme de chat. Elle dormait tranquillement dans un arbre, une patte dans le vide, allongé de tout son long sur une branche. Elle avait entendu le son de la cloche. Des loups avaient pénétré les jardins. Elle bailla sans pour autant bouger. Elle n’avait pas peu d’eux, pourquoi s’en prendraient-ils à un chat ? Enfin, quand elle vit filer un loup noir comme un damné dans les jardins, elle se leva sur sa branche et se mit à s’étirer.

Quand un loup passa sous son arbre, elle sauta à terre sans un bruit. Un bruissement dans l’aire. L’élégance féline à l’état pur. Qui était ce loup pour venir ainsi dans les jardins?. Heureusement, ils pouvaient se comprendre chacun sous leurs formes animales. Elle était minuscule comparé à lui… il devait mesurer plus d’un mettre au garrot, comme la plupart des loups garous alors qu’elle, pauvre petite chatte n’était pas plus grande qu’un chat normal, voir même plus petit. Elle miaula, son que le loup pouvait comprendre.

-Où cours-tu ainsi ?

Elle n’était pas sur qu’il l’ait vu ou même entendu. Il allait tellement vite. Elle s’était assise exactement sur le chemin qu’il venait d’emprunter, dans son dos, c’est pour ça qu’elle n’était pas sur qu’il l’ait entendu. Elle se mit à se lécher la patte avant droite, comme tout animal le faisait. Rien ne la différenciait d’un chat normal. Ses beaux yeux bleu posé sur le loup de dos. Elle n'avait pas peur, n'ayant pas vu qu'il était pret à bouffer tout le monde sur son passage.

Quand le loup se retourna avec son regard menaçant, Ava hésita un instant. Oui, elle était curieuse, mais l’avait toujours été. Quand il parla de casse croute, elle sortit ses griffes à son tour, hérissant ses longs poils blanc sur son dos. Sa queue ressemblait à un plumeau tant elle était hérissé. Elle plaqua les oreilles en arrière et feula dangereusement, montrant ses fine dents bien blanches.

-Pour ça mon gros, il faudrait déjà que tu m’attrape.

En plus, elle connaissait bibliquement Ruuqo, il serait surement ravi d’apprendre qu’un de ses loups avait levé la main sur elle. Ou alors il s’en ficherait, mais vu comme ils avaient passé du bon temps dans la forêt la dernière fois, peut-être aurait-il envie de recommencer un jour… si ce loup la dévorait, il n’en serait plus question. Ils en étaient là quand Ava sentit une présence derrière elle. Une présence très proche… Elle se retourna vivement, prenant soin de ne tourner le dos ni a l’un, ni à l’autre des deux loups. Pourquoi ne l’avait-elle pas entendu arriver ? il était plus silencieux qu’un chat ce loup noir. Si ils s’y mettaient à deux, elle allait avoir plus de mal à s’en sortir. Pourtant, le loup qui voulait la dévorer ne semblait pas connaitre le loup noir… Ils allaient se battre entre eux ?

Avalone n’arrivait pas à quitter le regard du loup noir des yeux. Qui était-il ? Ces yeux… ils étaient… indescriptibles. L’un doré, et l’autre bleu… ce n’était pas banale. Ces paroles étaient surprenantes. Le loup n’avait rien à faire la ? Et lui ? N’était-il pas un loup ? Ils n’avaient rien à faire là… Ce regard… elle ne dit rien, trop subjugué par ce regard qui la captivait. Elle ne faisait plus du tout attention à l’animal qui semblait vouloir l’agresser tout à l’heur.

Ava observait toujours le loup, et ne bougea pas une seconde quand il passa à côté d’elle, venant se placer ainsi entre l’autre loup et elle. Il la protégeait ? Mais qui était ce loup. Son cerveau fonctionnait à deux cent à l’heur. Pourquoi la protégeait-il ? Quand ils se foncèrent dessus, elle put apprécier la technique et la rapidité du loup noir. Il était plus rapide que les autres loups. Que voulait-il ? La manger lui-même ? Elle n’y croyait pas. Il devait y avoir d’autres chats à manger dans les environs, il n’aurait pas prit le risque de se battre avec un de ses semblables pour le simple plaisir de lui voler son diner.

Avalone observa le loup filer la queue entre les jambes, puis le loup noir se retourna vers elle, lui offrant à nouveau une vue imprenable sur ses yeux. Elle était minuscule face à lui… Elle l’observa en silence pendant quelques secondes, puis finit par demander.

-Pourquoi… … ? … … merci.

Etait-ce un loup pacifiste ? Ou un gros vicieux qui voulait s’amuser avec un chat ? Elle le verrait rapidement. Mais elle n’arrivait pas à se dire qu’il était méchant, pourtant, ses yeux ne transpiraient rien…

- Que faites-vous ici ? N’avez-vous pas peur des gardes ?

Elle ne pouvait pas dire du roi, vu qu’il n’y en avait plus pour le moment. Qui était-il ? Il lui rappelait quelqu’un, mais elle ne savait pas qui… Elle connaissait tellement de monde qu’il lui fallait chercher.

Oo jolie féline ? Quel cramant loup. Il se coucha face à elle, signe qu’il ne lui voulait pas de mal, en plus, ils étaient ainsi à la même hauteur, ce qui lui faisait encore plus sentir qu’elle était naine. Il était donc en visite… bizarre pour un loup, d’être en visite chez les vampires. Elle se rapprocha un peu, pour lui montrer qu’elle ne le craignait pas, qu’elle était à l’aise en sa présence.

-En visite… ce n’est pourtant pas l’endroit rêvé pour ça…

Elle l’observait toujours, quel regard ! Quand il pencha la tête sur le côté comme un petit chien curieux, ou intrigué. Il était adorable comme loup. Si elle ne l’avait pas vu mettre une tannée à l’autre loup sous ses yeux, elle l’aurait trouvé tout mignon, quoique, le fait de le voir en action était un peu excitent… et il y avait besoin d’un peu d’action dans ce château. Maintenant, Ava maîtrisait parfaitement ses métamorphoses, surement grâce à la mort de son créateur qui était survenu il y a déjà quelques mois. Quand il parla des gardes et de leur manque d’attention, elle sourit. En effet, il n’avait pas la même odeur que les autres loups… Elle-même ne l’avait pas sentit ni entendu arriver tout à l’heur.

-Certes ils ne vous ont pas repéré, mais cela ne saurait tarder… d’ailleurs… comment cela ce fait-il que vous n’ayez pas la même odeur que vos semblables ?

Quand il tourna la tête vers les écuries, la chatte en fit de même, en parlant de gardes, ils avaient fini par le repérer. Ils arrivaient en courant, dans un grand fracas d’arme et d’armures. Le loup noir se leva, allait-il déjà partir ? Non, elle voulait en savoir plus sur lui. Il y avait quelque chose de mystérieux en lui, et elle adorait ça. Elle se plaça entre les gardes et le loup et se changea de nouveau sous sa forme humaine, laissant les vampires sans voix.

Elle était nue, gracile, son regard toujours aussi bleu posé sur eux. Elle se mit à flotter dans les airs, ses longs cheveux bruns flottant en apesanteur. Elle ressemblait à une icône comme ça. Comme l’avait pensé Lerya. Elle avait l’air d’une déesse à ce moment là. Les gardes étaient figés, ce demandant si ils devaient s’attaquer à une si charmante demoiselle, surtout qu’elle était comme eux, vampires, et qu’ils la connaissaient. Elle était musicienne à la cour et une protégée du feu roi. Elle finit par se reposer au sol, les yeux lançant des éclairs.

- Que faites-vous là ? Ce loup m’a sauvé la vie ! Attaquez vous plutôt au loup gris qui a cherché à me manger et qui doit toujours être dans les jardins.

Les gardes hésitèrent un instant puis se remirent à courir en direction des jardins, cherchant le loup gris dont elle leur avait parlé. Elle se tourna ensuite vers le loup noir et s’agenouilla près de lui. Il était debout, mais elle ne voulait pas qu’il parte. Elle posa sa main sur la tête du loup et lui fit une caresse. Sous cette forme, lui pouvait la comprendre mais pas l’inverse.

-Montrez vous sous votre forme humaine, vous n’aurez plus à craindre les gardes et nous pourrons parler plus facilement.

C'est vrai qu'un loup en visite chez les vampires s'était bizarre mais bon... s'était vrai.
Je la laissais s'approcher. Elle n'avait pas peur de moi. Heureusement car ce n'était en aucun cas mon but.

- Je sais... mais disons que j'aime les défis et les endroits dangereux...

Mes yeux restaient planté dans les siens avec la même intensité que j'avais d'habitude, avec cette même douceur caressante et cette même illisibilité. Si elle savait de quoi était capable mon regard et à quel point il était dangereux lorsque j'étais sous forme humaine, elle n'oserait me fixer à son tour ainsi.
Mes yeux se refermèrent légèrement, comme pour donner du suspense à la réponse de la question qu'elle venait de me poser.

- Qui sait... peut être qu'ils ne sont pas mes semblables

Je m'étais relevé et regardais à présent les gardes courir comme des barjo vers moi avec leur armure bruyante. -_-" Je m'apprêtais à continuer mon chemin vers le château pour les semer mais la petite chatte m'intrigua. Elle venait de se placer entre moi et la disène d'homme, elle allait finir en sandwich si elle ne se décalait pas. Non, elle ne se décala pas mais se métamorphosa sous sa forme d'origine... je fis un pas de recul, les yeux écarquillaient. Elle était nu devant tout le monde et en plus, elle s'était mise à léviter tel une déesse venu du ciel pour me sauver. Mes yeux ne purent se détacher de son corps qui semblait parfait.

*REAVEN!!*

Je serrais les dents et détourna mon regard. Je n'étais pas ici pour admirer cet être parfait mais pour en admirer un autre nommé Marie, il ne fallait pas que je me détourner de mon but.
Lorsque le bruit d'armure recommença, je levais les yeux pour observer les gardes courir dans la direction où le loup était partit. Ils ne le rattraperont pas, il était déjà trop loin. Je détournais à nouveau mon regard, d'un coté ciel et de l'autre soleil, pour le poser sur la jeune femme qui venait s'accroupir devant moi. Je la laissais me caresser, d'une si charmante demoiselle, s'était agréable.

Elle voulait que je me transforme... peut être étais ce la meilleur solution, de toute façon personne ne pouvait me reconnaitre à ce que je sache! Je fis un signe de la tête à Ava puis me recula d'un pas. Ma métamorphose ne se passait pas comme chez les loups garous, mes poiles n'entraient pas dans ma peau, mon visage ne s'allongeait pas... non, une lumière éblouissante m'encerclait, grandissant doucement avant de s'éteindre et de laissait place à l'homme que j'étais. Grand, musclée, la peau brune, les cheveux noir mis long... portant des sortes de gants mitaine en cuir noir partant de ma main jusqu'au haut de mon coude ainsi qu'une ceinture muni d'un sac pour seul "habit". Je ne regardais pas Avalone, ni rien autour de moi. J'avais les yeux fermaient, il ne serrait bon si je les ouvrais tout de suite. Je plongeais ma main dans mon sac, en sortant un cache œil que je plaçais sur mon oeil droit. J'ouvris alors l'autre, d'un bleu clair. Je sortis ensuite de mon sac un pantalon et l'enfila, restant torse nu.

- Je vous remercie pour votre aide mademoiselle! Je ne sais si je m'en serais sortit avec...

Je reposais mes yeux sur elle et arrêta de parler, bouche bée. Hum! Il fallait que je me reprenne et vite.

- ... Avec tout ces gardes...

Mon visage restait impassible, sans sourire, du même teint. Mon regard toujours le même bien qu'elle ne puisse voir qu'un seul de mes yeux.

Elle le regarda se transformer, il avait dit vrai, il n’était pas un loup. Mais il n’était pas un vampire non plus… qui était-il ? Elle n’avait jamais vu personne se changer comme ça, entouré d’un halo de lumière… Elle le regarda se rhabiller. Elle n’avait pas de vêtements, mais rester nu ne la gênait toujours pas… Il avait gardé les yeux fermé… pourquoi ? Il se mit un cache œil sur son œil doré, laissant seulement visible le bleu. Pourtant, si cet œil avait été crevé, le loup aurait également eu un des deux yeux crevé… Quand il reprit la parole pour la remercier, elle lui sourit, on aurait dit un enfant quand il resta une seconde bouche bé face à elle. C’était un peu gênant, mais ça la fit rire plus qu’autre chose.

-Nous sommes donc quitte, mais appelez-moi Avalone. Vous n’êtes donc pas un loup ? Ni un vampire…

Elle l’observait, il était beau, et ce cache œil lui donnait vraiment un charme fou. Il était tout à fait charmant. Dommage qu’il se soit rhabillé si vite. Elle souriait toujours, ses yeux étaient clairs et parfaitement lisibles, contrairement au sien. Il avait un visage impassible, ne souriant pas… de quoi refroidir l’ambiance. Ava ne s’en offusqua pas, demandant d’une petite voix maline.

-Mais si vous n’êtes pas un loup… pourquoi cet endroit serait-il dangereux pour vous ? Versailles est plutôt un endroit paisible hormis la chasse au loup qu’y s’y livre depuis la mort du roi.

Elle ne pensait toujours pas que Louis était mort. Elle avait vu son corps, mais elle n’y croyait pas… la jeune femme ne savait même pas comment elle pouvait penser ne serais-ce qu’un instant que le roi ne soit pas vraiment mort, mais elle n’avait pas ressentit de chose particulière devant ce corps sans vie dans les appartements du roi. Comme si ce n’était même pas lui, mais une personne inconnue sur ce lit.

Cette façon qu'il avait de parler... pas le son de sa voix, mais son intonation... sa façon de parler. ELle ne dit rien, préférant attendre un peu. Quand il fit une courbette devant elle, lui prenant la main pour y déposer un baisé, elle sourit. Il faisait drôlement bien les révérences pour quelqu’un en visite. Son regard était enfin compréhensible. Il était magnifiquement lumineux, et un peu ardent. Quant il parla des gardes, elle haussa les épaules. Après tout, ils ne la prenaient pas pour un chat, pourquoi le feraient-ils pour lui ?

-Quand je leur cri que je ne suis pas un chat, ils me croient ! Ils ont beau être en bas de l’échelle sociale, ils ne sont pas stupides pour autant.

Il disait être fou ? il n’en avait pas l’air… ou alors, c’était un fou raisonnable. Ava ne pensait pas au contraire que Louis était mort. Son corps oui, elle l’avait vu, mais elle n’avait rien ressentit face à cette dépouille. Si ça avait été lui, elle l’aurait su, d’habitude, elle le savait toujours quand quelqu’un quelle avait soigné mourrait. Après tout, elle leur donnait une partie de son énergie vitale à elle. Louis n’était pas mort, elle l’aurait su sinon.

-Reaven ? C’est très joli comme prénom… peu commun, c’est mieux.

Elle lui sourit. Quand les courtisanes passèrent en regardant les deux individus à moitié nu, certaines rougirent. Elle ne comprenait pas toute cette pruderie. Ça lui arrivait très souvent de se retrouver nu n’importe où avant. Maintenant qu’elle maîtrisait son pouvoir de métamorphose, elle faisait attention à ne pas choquer toute cette tribu de pingouin emmitouflé dans des rubans. Ava fini par tourner la tête vers elles en leur souriant, allant même jusqu’à leur faire un bref signe de tête.

-Belle journée n’est-ce pas ?

Elles gloussèrent puis se remirent en route, lançant des œillades vers Reaven. Mais oui, il était beau ! il était mystérieux et commençait déjà à faire des adeptes à peine arrivé. Avalone haussa les épaules d’un air amusé avant de lâcher d’une voix chantante et enjoué.

-Vous voila repéré. Elles ne vont plus vous lâcher maintenant. Comptez vous rester longtemps par ici ?

Une amie du roi… peut-être bien oui, pourtant, il était partit sans dire au revoir… Enfin, elle sourit. Il se plaignait déjà ? Généralement les hommes étaient contents de faire cet effet là aux femmes. Lui non, enfin, elle lui sourit. Elle se doutait bien qu’il n’était pas comme les autres. Il était mi homme mi loup, mi vampire… elle n’avait jamais vu ça.

-Genre, attirer les filles vous rendrait malheureux ? Vous seriez bien le seul.

LE maréchal ferrant était mort ? Ça faisait un moment… près de 4 mois, et pourtant, personne n’avait prit sa place… comme pour le roi. Enfin, quand il prononça cette phrase. Il voulait qu’elle se rhabille ? Mais quel genre d’homme était-il ? Pas n’importe lequel. Ces mots ! Elle les avait déjà entendu, les mêmes, exactement, cette intonation, ces mots. Son visage s’illumina encore plus puis elle se mit à battre des mains comme une petite fille. Elle finit par lui sauter dans les bras en criant.

-Oh toi ! tu as mit le temps !!!

Elle se suspendit à son cou, refusant de le lâcher. Comment ne l’avait-elle pas reconnu. C’était Louis bien sur. Cette phrase, elle savait qu’elle l’avait déjà entendu. Lors de leur première rencontre, il avait prononcé les mêmes mots. Avait-il fait exprès de redire exactement les mêmes dans l’espoir qu’elle ne l’ait pas oublié ? Ou était-ce le hasard ?

-Reaven ! Pour ce qui est du maréchal ferrant… Je ne sais pas, mais la place de Roi est toujours libre.

Elle le lâcha un peu, pour le regarder plus en détail. Personne n’aurait pu le reconnaitre ainsi. Heureusement qu’il lui avait laissé des indices. Elle était ravie, elle le trouvait bien plus beau ainsi, elle émit un peu sifflement admiratif.

-Dit donc ! Tu as fais peau neuve on dirait. Pour ma part, je n’ais toujours pas de vêtements sur moi… plus la peine, tu n’étais plus là pour me demander de me rhabiller. Mais maintenant que tu es de retour, je vais pouvoir recommencer à m’habiller.

Elle posa son index sur le torse du jeune homme d’un air boudeur, mais en même temps ravi d’être là. Elle ne le laissait plus en placer une.

-Tu nous a fait peur ! Pourquoi n’est tu pas revenu plus tôt ?

Et si elle se trompait ? si ce n’était pas lui. Peut-être y avait-il une simple similitude dans son intonation et qu’il avait dit cette phrase au hasard. Elle se tut, le regardant avec attention, dans l’attente d’une réponse à cette question qu’elle n’avait pas posée.

Il referma ses bras autour de son dos. Avalone ne s’était pas trompé, c’était bien Louis. A moins que ce soit un gros pervers qui profite de la situation XD mais elle n’y croyait pas trop. Il ne pouvait pas les prévenir qu’il était revenu ? hum… ou était-il durant tout ce temps ! Marie serait tellement heureuse de le retrouver. Elle qui allait si mal depuis ce triste jours. Ava n’avait pas osé lui dire qu’elle ne croyait pas à sa mort… si elle s’était trompée, la jeune femme enceinte aurait été trop triste. Ava ne voulait pas lui donner de faux espoirs. Quand Reaven se dégagea un peu de son étreinte pour prendre son visage entre ses mains non sans une certaine douceur, Ava se doutait qu’il y avait quelque chose. Elle ne se doutait quand même pas qu’elle ne devait rien dire…

Elle resta sans voix un premier temps, fronçant les sourcils. Elle dégagea son visage d’un coup d’entre les mains du jeune homme. Il ne voulait pas reprendre sa place ? Elle ne comprenait pas bien. Elle ne savait même pas comment l’appeler.

-Lou…….. Reaven ! Je ne comprends pas ! Tu compte ne rien dire à personne ? Ne rien dire à Marie ? Pourquoi personne ne doit rien savoir…

Non, elle ne comprenait pas. C’était tellement merveilleux qu’il soit de retour… tellement incroyable. Mais en même temps, il était un vampire qui avait traversé les temps… Louis avait bien 3000 ans… il n’allait pas mourir comme ça. Ce n’était pas possible. Elle fit la moue, un peu déçue, comment pouvait-il agir ainsi… c’était vicieux de revenir sans rien dire. Elle lui tourna le dos en silence, le temps de sentir une pointe de colère lui monter au nez. Elle n’était pas d’accord !

Bien sur qu’elle avait confiance en lui. Il disait être différent, pourtant, il se souciait de ne pas faire souffrir son entourage par un retour prématuré. Il était différent physiquement, ça c’était indéniable. Il avait la tête baissé. Elle se retourna pour le regarder sans rien dire. Oui, il était différent. Et pourtant, c’était Louis. Il disait ne pas être sur d’aimer Marie… c’était dur à attendre.

Quand il releva le regard vers elle, il semblait différent, plus dur. Cet œil bleu sans émotion… Il regrettait d’être venu lui parler… c’était dur ce qu’il disait. Enfin, elle se décida à bouger. Elle se rapprocha assez prêt pour poser sa main sur sa joue. Il n’était plus le même… Surement.

-Je ne dirais rien. Mais ne dit pas que tu aurais du passer ton chemin. Sans toi, je me serais faite dévorer par ce loup. Si tu avais passé ton chemin, comme tu le dis, je serais surement dans un sale état.

Pour dire des choses comme ça, il devait avoir changé. Elle prit une mine un peu plus enjouée et demanda avec une pointe de curiosité.

-Où as-tu trouvé ce corps ? Il est très attrayant en tout cas, je te félicite, tu as bon goût.

Elle retira sa main de son visage. Elle était toujours nu, mais, grâce au soleil, elle n’avait pas froid… de toute manière, un vampire pouvait-il avoir froid ? Ava se posait des milliers de questions… Comment pouvait-il avoir vécue tant de temps sans prévenir personne du fait qu’il pouvait du jour au lendemain partir, changer de corps… c’était impensable.

-Et tu veux trouver un travail à Versailles ? Je t’aurais bien proposé de jouer du piano dans la troupe de Lully, mais quelqu’un aurait reconnu ton style. Tu as parlé de maréchalerie, sais tu au moins ferrer un cheval ? par ce que de roi à maréchal… y’a une marge.

Oui, Ava était toujours nue, mais elle n’y portait véritablement aucune attention. Pour elle, c’est comme si elle avait été habillé. Il était arrivé sur terre avec ce corps ? Cette expression était originale. Elle se demanda d’un coup qu’est ce qu’il voulait dire par là ?

-Moui, je compte bien à ce que tu m’explique ça.

Alors il savait travailler… pour un roi qui n’avait fait que ça toute sa vie, il l’impressionnait. Enfin, c’était peut-être Reaven qui savait faire quelques choses de ses dix doigts. Elle finit par remarquer qu’il avait du mal à se retenir de la regarder, ce qui la fit sourire. Il voulait aller dans ses appartements ? Mais d’où il sortait lui… ça faisait longtemps qu’il n’avait pas connu la vie de simple personne. Elle n’avait pas d’appartement, mais une simple chambre sous les combles.

-Mes appartements… il faudra te contenter de ma chambre, mais elle est bien agencé, nous n’y seront pas trop à l’étroit.

Elle hésita une seconde puis se mit à marcher dans les jardins en direction du château. Elle ne passa pas par l’entrée principale, se contenant de prendre les escaliers de services, passant les étages jusqu’à arriver sous les combles devant la petite chambre qu’elle occupait. Elle se tourna face à lui, puis cru bon de le prévenir avant d’ouvrir la porte.

-Je te préviens, tu vas vite comprendre pourquoi je préférais ton lit.

Elle ouvrit le loquet de la porte et poussa la porte, la laissant grande ouverte pour qu’il entre à son tour. Elle se dirigea directement vers sa penderie et en sortit une robe usé, mais parfaite pour trainer dans la chambre et discuter avec lui. Elle posa la robe sur le lit avant de dire d’une voix douce.

-Vient, fais comme chez toi.

Hum… il était chez lui d’une certaine façon… La chambre était petite, un grand lit, une armoire et une coiffeuse occupaient toute la place, laissant à peine de quoi marcher dans la chambre.

Moui, les escaliers de service n'étaient pas aussi beau que les escaliers de marbres qu'empruntait la noblesse. Ava n’avait pas besoin d’une chambre plus spacieuse. Elle était bien ici. Et puis, à quoi ça lui aurait servi ? Elle n’y était pas souvent de toute manière. Ce n’est pas qu’elle ne comptait pas s’habiller tout de suite, c’est juste qu’elle faisait les choses dans l’ordre. Sortir les vétements, ranger le cintre, puis enfin, s’habiller.

-Je ne suis pas à l’étroit, je suis très bien ici. Mais c’est sur qu’à deux, c’est un peu plus serré tout de suite.

Elle se mit à sourire, puis enfila rapidement la robe. Elle ne pouvait pas agrafer toute seule, restant dos nu. Elle avança vers lui, il s’était installé sur le lit. Etait-il fatigué ? En, tout cas il allait lui attacher la robe. Au moins, il avait une utilité.

-Tu vas m’aider, cette robe s’attache dans le dos ! tu verra, c’est un peu plus compliqué de les rattacher, mais…

Elle n’eu pas le temps de finir sa phrase, qu’elle se prit les pieds dans le drap du lit, qui était sortit de sous le matelas et tomba sur Reaven, le faisant basculé sur le lit. Elle était allongé sur lui, leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre. Elle sourit un peu plus, puis décida de finir sa phrase, comme si de rien était.

-tu devrais y arriver quand même…

Cette position était cocasse. Pourtant, elle n’avait pas envie de bouger, c’est lui qui avait voulu monter dans sa chambre. Elle se pencha un peu et déposa un baisé sur les lèvres de Reaven. Qu’est ce qu’il était sexy comme ça. Elle l’aurait bien dévoré.

Quand elle l’embrassa, elle se dit immédiatement qu’elle faisait une bêtise, et pourtant, elle n’avait pas envie de le lâcher. Elle sentait son cœur battre contre sa poitrine. Il ne tarda pas à poser ses main sur ses hanches, puis dans ses cheveux, tout en prolongeant son baisé. Un baisé bestiale. Elle avait envie de fondre dans ses bras, une voix lui criait qu’elle faisait une bêtise, mais elle fut couverte par celle de Reaven. Que voulait-il ? Elle plongea son regard bleu clair dans l’œil du jeune homme et murmura d’une voix suave.

-Oui ?

Elle se mordit la lèvre inférieure, ayant peur qu’il dise ce qu’elle redoutait. Ils faisaient une bêtise… Quand il la ré-embrassa avec encore plus d’ardeur, elle soupira, passant une main sous sa nuque, caressant ses cheveux, tandis que de l’autre main, elle caressait son torse. Elle préférait nettement ce corps… il avait bien fait de changer.

Non, ils ne faisaient pas une bêtise, elle était consentante, lui aussi, ils étaient adultes, responsables, une partie de jambe en l’aire n’avait rien d’exceptionnel. Bien que ce soit avec l’ancien roi, elle s’en délectait d’avance. Surtout qu’elle sentait son membre dressé au travers son pantalon et au travers de sa robe. Depuis combien de temps son corps était en dormance déjà ? Elle se détacha un peu de ses lèvres pour embrasser son torse, caressant ses muscles finement dessinés du bout des doigts. Elle déboutonna son pantalon avant de remonter vers ses lèvres. Son souffle se faisait pesant et son regard fiévreux. Sentir ainsi l’envie de Reaven lui faisait naître une boule au bas du ventre. Elle sourit avant de l’embrasser à nouveau, avec toute la bestialité dont été capable ces deux animaux maintenant si différents, mais qui à ce moment là, étaient en parfaite harmonie.

Pour faire l’amour, il n’y avait pas besoin de respect. Il n’avait besoin de penser à rien. Et le l’envie était bien là. Déjà dans le jardin, il avait du mal à ne pas la regarder. Elle rit un peu à cette pensé, avant de s’arrêter sur le cache œil, comme si il l’intriguait tout d’un coup.

-Quesque tu as à l’œil ?