Evasion réussie [Ruuqo ; Eila]

Dean observait toujours intensément Eila, il s’interrogeait sur sa possible paternité. Elle allait donc rester pour le soigner. Quand elle trempa le linge dans la bassine et qu’elle se mit à le nettoyer, il ne bougea pas d’un pouce. Elle était douce dans ses mouvements, comme elle lui avait promis, mais il avait mal quand même. Enfaite, il avait mal partout, même quand on ne le touchait pas. Le simple fait de respirer lui faisait mal.

Il se souvenait qu’il avait été soigné lors de son séjour. Le docteur et lui avaient même fini par bien s’entendre à force de se côtoyer. Malgré ces soins, ses plaies s’étaient infectées. Il fallait voir les conditions de détentions pour les loups à la bastille. On disait que pour les nobles les plus hauts placés, la bastille offrait des appartements cellules très accueillantes, il n’avait pas eue cette chance. Pour seule lumière, il y avait une meurtrière et il était attaché en permanence.

-Pour ce qui est de dormir… je vais attendre un peu.

Il ne voulait pas lui dire qu’elle lui faisait mal alors qu’elle faisait bien attention à agir en douceur. Il se força à sourire et fit un clin d’œil de complicité à son ami qui n’était pas encore sortit.

-Avec une si belle créature à mes côtés, ça va être impossible de s’assoupir.

Mais non, il ne disait pas n’importe quoi. Il disait ce qu’il pensait, mais ne répondit pas. Il sourit en la voyant rosir, et fut relativement surpris par son regard. Quand elle eue fini de faire le torse, elle passa derrière lui et entama le dos, qui n’avait rien à envier niveau plaies. Enfaite, ce n’était pas des humains qui lui avaient fait ça. S’ils lui avaient envoyé des humains, il aurait fait un carnage. Les gardes n’étaient pas si bêtes, mais les vampires s’étaient amusés sur lui. Pas étonnant qu’il ait occulté tant de temps. Il salua Ruuqo à son tour et le regarda partir. Il se retourna vers Eila et soupira.

-Je veux bien que tu m’assomme à la rigueur. Un remède ne serait pas du luxe.

Il n’avait pas remarqué qu’au fond du regard d’Eila il y avait un fond d’amour. Par contre il avait remarqué qu’elle était un peu horrifié par ses blessures. Il n’avait pas croisé un miroir depuis un moment, et ne se doutait pas à quel point il était marqué par sa détention.

-Eila… pourquoi tu fais ça ?

C’était une bonne question à son gout, mais il redoutait un peu la réponse. Il prenait sur lui pour ne pas crever sur ce lit, mais dieux sait qu’il était tenté de laisser la mort le gagner. Alors qu’il soufrait le martyr il faisait style d’aller le mieux possible. Il avait peur qu’elle lui dise qu’elle était enceinte de lui. Il n’était pas un bon père, la preuve, il n’avait pas pu s’occuper de Louna et elle s’était fait tuer. Enfaite, il avait très peur des motivations d’Eila pour le soigner. Avant son départ, une louve quelconque se serait chargé de le soigner, ou n’importe qui d’autre, mais le bras gauche de Ruuqo ne l’aurait pas fait, il en était certain.

Dean la regarda faire. Elle avait l’air d’avoir l’habitude de ce genre de potion. Il se rendait compte finalement qu’il ne la connaissait pas tant que ça. Elle avait des talents originaux. Il sourit de sa réponse bien qu’elle soit très évasive. Pourquoi avait-elle envie de le soigner… elle-même n’avait visiblement pas de réponse. Il prit la tasse qu’elle lui tendait et se mit à souffler sur le breuvage, qui sentait relativement bon.

-Ça sent bon en tout cas.

Il grimaça un peu en goutant le liquide. Il n’était pas terrible malgré la bonne odeur qu’il dégageait. Il le but d’une traite et se coucha sur le ventre en attendant qu’il fasse effet. Eila n’aurait pas à se faufiler derrière lui pour le nettoyer. Il enleva la veste de la jeune femme pour se faufiler sous les couvertures laissant seul son dos à la vue et aux soins d’Eila.

-Qui est le père de ton enfant ?

Il posa sa tête sur l’oreiller puis, attendit sa réponse. Il avait un peu la tête qui tournait et il avait l’impression soudaine de s’enfoncer dans le matelas. C’était fort ce truc, il avait l’impression d’avoir fumé de l’herbe surpuissante. C’était radical au moins, il n’avait plus mal, mais restait quand même lucide. Il observait Eila et surtout sa réponse. Elle ne pouvait pas élider la question encore une fois, car après tout, c’était le but de sa question auquel elle n’avait pas répondu précédemment. Il n’avait fait que la faire plus explicite.

Oui, il en aimait une autre le petit Jacob, mais elle ne lui était pas très fidèle, étant donné que c’était visiblement grâce à elle qu’il avait pu s’échapper. Il avait vraiment de salles gouts pour un loup. Préférer un vampire à Eila… il fallait être un peu fou. Mais il ne devais pas cracher sur Rosalie, après tout c’est grâce à elle qui devait sa liberté. Qu’ils étaient stupides ces vampires.

- Alors ce n’est pas Jacob le père…

Mais qui ? il ne tarda pas à entendre enfin la vérité. C’était lui le père. Son cœur se serra et manqua un battement. Il se redressa un peu sur ses avant bras, mais il était trop faible et un peu engourdis pour se porter trop longtemps. Il se recoucha et tourna la tête vers Eila. Il balbutia quelques syllabes incompréhensibles et se tut. Il ne savait pas trop quoi dire enfaite. Même si il s’y attendait un peu, il se trouvait un peu con, et le fait d’être à moitié dans les vapes n’y aidait pas vraiment. Il respira à fond et se demanda ce qu’il pouvait dire.

-Non, j’avais fait attention. Ce n’est pas possible. Pas encore.

Il ne pouvait pas subir ça une deuxième fois. Il avait déjà fait n’importe quoi la première fois, il n’était pas sur d’être capable de subir à nouveau une tristesse semblable. Il avait cru mourir la première fois… Il avait tout perdu. Il avala sa salive comme pour se donner le temps de rattraper cette phrase débile qu’il venait de sortir. Elle devait lui en vouloir à mort… Elle était enceinte suite à un viol… Eila devait le haïr.

-Je suis désolé… Je suis un con Eila. Je ne sais pas quoi dire.

Il ne pouvait pas dire qu’il n’était pas content, ce n’était pas vrai, mais dire qu’il était heureux, c’était un peu abusé sachant qu’il l’avait violé. Ça aurait été un peu abusé.

- Comment vois-tu les choses ? Il est un peu tard pour avorter… bien que je ne dise pas que tu aurais du hein, J’assumerais tout à fait ma paternité. Enfin, si tu veux que je joue mon rôle.

Roh il s’enfonçait, il ne savait pas comment se dépatouiller, ce qu’il devait dire ou faire. Qu’attendait-elle de lui ? Voulait-il qu’il assume, ou qu’il disparaisse. Quoiqu’elle dise il le ferait.

-Sinon, je vais disparaitre, si tu ne veux plus me voir… je comprendrais. Oh Eila, dit quelques chose. Je m’enfonce et ne sais quoi dire.

Quand elle posa un doigt sur sa bouche il se tut, écoutant ce qu’elle avait à dire d’autre. Elle voulait qu’il reste ? Elle voulait qu’il reste pour élever leur enfant, mais pas seulement… Quesque sa voulait dire ? Son cerveau marchait au ralentit, mais ses autres sens aussi, ils n’avaient plus rien de développer. Tout était au niveau le plus bas chez lui. Il la regardait se lever et remettre le tissu dans la bassine. Il pouvait parler maintenant ? Surement, mais il ne savait toujours pas quoi dire.

-Je… Je resterais vu que tu le souhaite. De toute manière j’ais nulle part ou aller.

Ben oui, depuis le temps, il n’avait plus de famille vivante… et si sa avait été le cas, il aurait préféré tuer à nouveau son père adoptif plutôt que de retourner auprès de lui. Il se tourna dans le lit pour se remettre sur le dos, et se redressa contre la tête de lit en grimaçant.

-Eila… pour un enfant, j’ai tout ce qu’il faut niveau mobilier. Il doit y avoir une pièce au grenier avec du mobilier adapté.

Pour ce qui était des sentiments il ne voulait pas en parler. Il n’était pas habitué à exposer ses humeurs, et il préférait se reposer sur le rationnel plutôt que sur l’émotionnel. D’ailleurs Eila devait être sous le coup de ses hormones. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, il avait viré Jacob, puis il y avait eu l’épisode de la geôle. Elle avait fait un malaise. Surement sa grossesse. Elle était donc déjà enceinte alors qu’il faisait croire qu’ils étaient mariés. Il soupira puis serra les dents elle ne devait pas s’attendre à ce genre de réponse. Et quoi, il ne pouvait pas lui dire : Super ma chérie, marions nous, je saurais te faire oublier que je t’ais violée ! Je t’aime Eila ! C’était ridicule.

-As-tu des idées de prénom ?

Changer de sujet… il fallait changer de sujet.

Il sourit un peu à sa question. Non Ruuqo n’avait jamais eu d’enfant… il faudrait bien lui dire un jour ou l’autre de toute manière. Depuis le temps qu’elle vivait là elle devrait vaguement en avoir entendu parler. Il entreprit donc de lui raconter. Après tout, s’ils devaient élever un enfant et vivre ensemble valait tout de même mieux qu’il lui raconte.

-Non Ruuqo n’a jamais eu d’enfant. Tu l’imagine entrain de pouponner ?

Il cessa de rigoler un instant puis se repris.

-C’est moi qui ais eu un enfant. J’ais même été marié. Il y a visiblement des choses que tu ne sais pas.

Quand elle lui exposa le prénom qu’elle avait choisit, il en resta sans voix. Il était magnifique. Elle avait des bons souvenirs de sa mère… la chance. Dean était né d’une morte. Sa mère adoptive s’appelait Sys. Il n’allait pas le proposer comme nom, ça, c’était sur. D’un coup, elle se mit à le désinfecter. C’était douloureux, mais il savait très bien qu’il cicatriserait d’autant plus vite si elles arrêtaient de suppurer.

-Sandhya, c’est très jolie.

Elle avait l’air triste d’un coup. Il tendit le bras vers elle pour lui effleurer la joue. Il ne voulait pas la voir triste. Il l’aimait beaucoup, et de la tendresse à l’amour, il n’y avait qu’un pas.

-Ne pleure pas ma belle. je suis là maintenant, et tout ira bien!

Dean voyait bien qu’elle aurait voulu lui demander ce que cette famille était devenue. Il n’avait pas envie d’en parler maintenant. Plus tard il lui répondrait des qu’il aurait repris un peu de poil de la bête. Il se figea quand elle avança vers lui pour lui faire un baisé. Il pouvait-être mal interprété, surtout avec ce qu’elle lui avait avoué tout à l’heur. Elle n’alla pas jusqu’au bout de son acte car quelqu’un frappa à la porte, ce qui eu pour effet de le faire sursauter.

Il ne les avait pas sentit arriver. Il soupira et s’allongea dans le lit sous les couvertures histoire que personne ne le voit ainsi. Quand Eila revint avec le plateau chargé de nourriture en demandant s’il avait faim, il sourit.

-Pour sur que j’ais faim. On m’a nourri de bouilli immangeable durant tout ce temps. Je pourrais manger un bœuf.

Pourtant comme toute personne qui avait subit la faim durant trop longtemps, son estomac s’était habitué à ce régime là, et devrait comme le reste remettre du temps à retrouver son état originel. Pour ce repas la, il se contenterait d’une soupe maigre. Il faudrait y aller progressivement. Il avait plus sommeil que faim enfaite, et la potion qu’elle lui avait donnée ne faisait qu’augmenter son envie de dormir. Il observa le plateau puis bailla allégrement.

-Eila... tu vas m'aider à en venir à bout... hein?

ne se doutait une seconde du trouble qui envahissait Eila. Pourquoi était-elle ainsi ? Il n’y avait pas de raison. Il l’aurait bien embrassé pour la rassurer, mais cela n’aurait fait qu’accentuer ses questions, et elle n’avait visiblement pas besoin de ça. Pour ce qui était d’avoir un bébé obèse, il n’arrivait pas à l’imaginer. La jeune femme n’avait rien de grosse, comme certaines autres qui s’empiffraient au point de ne plus ressembler à rien.

-Eila, tu es si belle… tu n’as pas besoin de suivre un régime particulier.

Il posa sa main sur le ventre rebondis de sa compagne, car après tout, ils allaient devenir parent, il pouvait bien l’appeler sa compagne.

-Franchement, je ne m’inquiète pas.

Quand elle se mit à essayer de le nourrir avec une petite cuillère, il haussa un sourcil. Hésita un instant en la dévisageant. Il décida de ne rien dire, et ouvrit la bouche pour attraper le contenue de la cuillère en la regardant d’un air malicieux.

-Si tu veux t’entrainer à pouponner, je te laisse profiter de moi…

Il attrapa la cuillère des mains d’Eila et la plongea dans le bouillon à son tour, pour la porter ensuite vers la bouche de la jeune femme. Il avait envie de s'amuser lui aussi, et comme sa potion le rendait un peu pateau et avait l'impression d'être un peu dans les vapes. Au moins il avait moins mal maintenant.

-Et avec plaisir.

Je regardais Dean en souriant, mais ce sourire ne tarda pas à disparaitre pour laissait place à de la surprise lorsqu'il vint prononcer ces mots : "Eila tu est si belle...". Mes joues s'enflammèrent sans raison, je baissais les yeux, tout bonnement gêné par ce compliment... venant de la part de Dean et dit si naturellement, ça me surprenait. Mon sourire réapparu en sentant sa main sur mon ventre, il l'avait posé de lui même et cela me faisait plaisir. Je relevais mes yeux pétillants vers lui, tout sourire au lèvre.

- Si tu le dit.... ça me rassure....

J'étais tellement gêné à cette instant, je ne savais la raison d'une tel réaction... j'en avais plus qu'assez d'être dépendante de lui, de ces mots, ces touches même si tout ça m'étaient agréable. J'allais finir par brûler sur place si il continuait.
Pour passer le sujet, j'avais pris le bol et la cuillère, lui tendant un peu de soupe comme pour le nourrir moi même. Je souriais tel une enfant et après mur réflexion, Dean se prit au jeu en avalant le contenu de la cuillère. Je vins rire légèrement à sa remarque... Ô mais j'étais déjà bien entrainait à pouponner!! J'avais déjà joué la babysitteur plusieurs fois pour des louves du village que j'appréçiais particulièrement.

- J'accepte volontiers mais seulement si ça te fait plaisir!

Il me prit la cuillère des mains, la plongea dans la soupe avant de la portait vers moi. Je fus surprise puis amusée par son geste. Je me penchais vers lui pour attraper le contenu de la cuillère, le regardant en même temps droit dans les yeux, je vins lui sourire malicieusement. Non, non je n'essayais pas de le séduire un peu

- Tu peux faire de même si tu le souhaite...

Mais oui, elle n’avait rien d’une vache prête à vêler, elle était splendide dans sa grossesse. Épanouie, gracieuse, rayonnante. Dans d’autres circonstances, il l’aurait embrassé, mais il se trouvait trop de ressemblance avec une loque pour l’instant pour ne serais-ce qu’imaginer qu’elle ne l’aurait pas repoussé. Elle se mit à rougir, ce qui le fit sourire malicieusement. Elle était dépendante de lui ? Pourtant, il avait été absent 5 mois et elle n’en était pas morte pour autant…

-ça me fait très plaisir. Je me suis fait embastiller juste pour ce moment. J’adore me faire dorloter.

Il plaisantait bien sur, il ouvrit la bouche en grand, comme si il n’en revenait pas. Elle l’autorisait à la manipuler ? À jouer avec elle ? Il avait du mal comprendre… ça devait-être ca. Son regard en disait long pourtant. Il secoua la tête de gauche à droite pour s’aérer un peu l’esprit. Il avait déjà largement fait de dégâts ainsi, et il avait l’impression qu’il était entrain d’avoir envie de refaire la même chose. Serait-elle consentante cette fois ? Non, il fallait qu’il arrête son délire. C’était son imagination qui lui jouait des tours. Il observa la cuillère et la reposa dans le bol. Il n’avait plus faim d’un coup.

-Eila… je n’ais plus faim. Excuse moi auprès des cuisinières… ce n’est pas leur faute.

Une cuillère de soupe et il avait déjà l’impression d’être plein à craquer. Surement son sentiment envers cette jeune femme qui bloquait tout autre chose. Il avait été jaloux de Jacob à chaque fois qu’il l’avait vu avec Eila… Elle ne s’en était jamais aperçue, et lui non plus, mais d’un coup, il en prenait un peu conscience.

Bien, il la regarda se lever et reposer le bol sur le plateau. Non, il ne s’était pas moqué quand elle avait rougit, il avait trouvé ça adorable, voila tout. Il s’affaissa un peu dans le lit, posant sa tête sut l’oreiller et lui répondit d’une voix calme et mesuré où on pouvait lire toute sa fatigue.

-Oui, je vais dormir… ne t’inquiète pas, tout ira bien.

Il ne risquait pas grand-chose en dormant après tout… Elle pouvait partir sans crainte. Il observa un instant le plateau, n’était-il pas trop lourd pour elle ? Il fallait qu’elle se ménage, étant bientôt à terme, ne pouvait-elle pas faire venir un valet plutôt ? Il allait lui soumettre l’idée, mais préféra se taire de peur de la vexer… Eila était une femme forte, s’il se mettait à la couver, elle ne le supporterait surement pas. Il ferma les yeux et se couvrit le corps avec les couvertures. Il ne bougeait pas, bien que dormant habituellement sur le côté, il ne pouvait pas le faire ayant quelques côtes cassées, il restait donc sur le dos.

Dean s’assoupit presque aussi vite qu’Eila était sortit. Franchement, il avait luté pour rester éveillé aussi longtemps. Il ne rêvait pas, ou plutôt, il cauchemardait. Dean se revoyait dans sa cellule, les gardes venaient le chercher, pour descendre dans la salle de torture. On l’installait confortablement. Suspendu par les poignets, les pieds ne touchant pas le sol, entrait alors le bourreau. Ce qu’il détestait le plus lors de ces séances de tortures, c’était quand le bourreau faisait chauffer dans la forge une dizaine de longues aiguilles. Une fois qu’elles étaient bien rouges, l’homme en prenait une entre une pince et les lui enfonçait une par une entre les côtes. C’était horriblement douloureux, et il avait l’impression de sentir cette douleur comme si ça se passait à ce moment précis.

Il se réveilla d’un coup. Il faisait encore jour, il n’avait pas du dormir longtemps. Il se mit à tousser à s’en fendre l’âme. Il sentit que quelque chose lui entravait la gorge, l’empêchant de respirer. Dean sentait quelque chose couler de sa bouche, de sang, il était entrain de mettre du sang partout. Il porta une main à sa gorge et de l’autre, il plaça deux doigts dans sa bouche, essayant de se faire vomir.

Il se mit à suffoquer, les yeux écarquillés. Il aurait voulu appeler au secours, mais il n’avait que des râles inaudibles qui sortaient de sa bouche, avec quelques bulles de sang. Il se mit à se tortiller dans le lit… Dean ne pouvait pas se lever, et l’air commençait sérieusement à lui manquer. Il tendit le bras vers la table de nuit ou se trouvaient un pichet d’eau et un verre et les fit tomber au sol. Ils se brisèrent mais Dean n’entendit qu’à peine le bruit, comme si le fait de manquer d’air le rendait sourd ou l’isolait de la vie réel.

Eila arriva en courant. Dean la voyait bien, malgré les larmes qui commençaient à entraver sa vue. Il pleurait de douleur, mais voir Eila aussi paniqué l’inquiétait aussi un peu. Quand il se mit à lui mettre du sang partout, il aurait voulu mourir. C’était horrible… La pauvre, elle devait prendre sur elle pour ne pas vomir. Quand elle le plaqua sur le dos, en posant deux doigts sur son cou. Il comprit tout de suite ce qu’elle voulait faire, il ne pouvait pas se le faire tout seul, sinon, il l’aurait fait pour simplement lui épargner cet acte. Elle lui enfonça la plume dans la gorge et sa poitrine se gonfla l’autorisant à respirer à nouveau. Il ferma les yeux un instant, puis les rouvrit. Il toussa dans le drap dégageant ainsi ses voies respiratoires du sang qui l’encombrait.

Il respira plusieurs fois avant de s’aventurer à parler. Il enleva lui-même la plume. Il se redressa, observant Eila. Il hésita un instant puis la prit dans ses bras. Après tout, il l’avait déjà taché autant l’achever en la réconfortant.

-C’est rien… C’est fini. Tu as été formidable…

Elle venait de lui sauver la vie. La pauvre. Il l’avait obligé à pratiquer ça… Il n’aurait pas du s’allonger. C’était une faute stupide, franchement, s’allonger alors qu’il avait un poumon écorché.

-Je suis désolé.

Il ne pouvait pas dire grand-chose d’autre… il avait été nul de se coucher ainsi… il n’avait que ce qu’il méritait, mais imposer ça à la jeune femme, c’était ignoble.